Le ministre de la Justice, garde des Sceaux ismaïla Madior Fall n'est pas d'accord avec ceux qui disent que la justice, au Sénégal, est instrumentalisée et qui fondent leur argumentaire sur seulement deux cas, faisant référence à Karim Wade et Khalifa Sall.
Le professeur de droit soutient que les pressions que subissent les magistrats viennent beaucoup plus des lobbies économiques et sociaux que des pouvoirs de l'État.
"On ne peut pas dire que la justice est instrumentalisée en se basant sur deux affaires seulement. Les pressions que peut subir la justice ne proviennent pas du pouvoir exécutif, mais plutôt des lobbies économiques et sociaux. Je pense qu'il est plus urgent de développer une capacité de résistance par rapport à ces pressions. 99,99 % des affaires qui sont jugées devant la justice n'intéressent pas l'État, parce qu'il n'est pas partie prenante. Et dans les affaires qui concernent l'État, il arrive très souvent que l'État soit condamné", a dit Ismaïla Madior Fall.
Le ministre de la Justice minimise les affaires judiciaires dans lesquelles des hommes politiques sont impliqués. "La justice, c'est la justice ordinaire qui est rendue tous les jours. C'est celle qui est civile, commerciale, administrative et pénale", soutient Ismaïla Madior Fall.