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L’économiste Moussa Dembelé sur le déroulement de la campagne du parrainage: “Ceux qui sont au pouvoir sont en train d’acheter des gens“
Publié le lundi 10 septembre 2018  |  Sud Quotidien
Demba
© Autre presse par DR
Demba Moussa Dembelé, président de l’Africaine de recherche et de coopération pour l’appui au développement endogène (ARCADE)
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L’économiste Moussa Dembelé a dénoncé hier, dimanche 9 avril, les achats de conscience dans le processus de la collecte des signatures pour le parrainage des candidats à la présidentielle de 2019. Invité de l’émission Objection (Sudfm), l’économiste sénégalais originaire du Fouta a particulièrement pointé du doigt des responsables du régime en place, accusés de faire usage de l’argent et des moyens publics pour séduire les Sénégalais.

Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 9 septembre, l’économiste Démba Moussa Dembelé a dénoncé le niveau de corruption dans le processus de collecte des signatures pour le parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019. Face à notre confrère Baye Oumar Gueye, Demba Moussa Dembelé a particulièrement indexé des responsables du parti au pouvoir. Selon lui, ces derniers sont en train d’acheter les gens avec de l’argent et des moyens de l’Etat un peu partout à travers le pays. Prenant le cas de sa localité d’origine, le Fouta où, dit-il, le griot du président de la République a annoncé avoir collecté en une seule journée 3000 signatures, Demba Moussa Dembelé insiste : «l’achat des consciences est une réalité».

Au regard de cette situation, il indiquera par la suite que «l’enjeu de la prochaine élection présidentielle est de réaliser une alternative crédible avec des hommes et des femmes qui ont une autre vision de gérer le pays et qui sont capables d’assainir rigoureusement le système, sinon l’argent va polluer la démocratie sénégalaise». «Cette distribution de l’argent du pays par les hommes qui sont aux affaires depuis Abdou Diouf va être pire à la présidentielle de février 2019, car les politiciens professionnels vont tout faire pour faire gagner leur candidat en achetant des citoyens sénégalais comme c’était le cas, lors des dernières élections législatives», a prévenu encore l’invité de l’émission Objection. Toutefois, s’empresse-t-il de préciser au sujet du candidat de la majorité, Macky Sall. «L’achat des consciences est une réalité mais le président sortant ne peut avoir plus de 50 % des voix dès le premier tour. Son discours sur sa réélection dès le 1er tour est juste pour se donner du courage».

«Une bourgeoisie qui a lié son sort avec le capital étranger se partage les revenus de ce pays».

Abordant la situation économique actuelle du Sénégal, l’économiste Demba Moussa Dembelé a déploré l’accaparement des richesses du pays par une minorité au détriment de la grande majorité des Sénégalais. Estimant que cette frange d’hommes riches à 0.1% de la population, Demba Moussa Dembelé affirme que «ce sont eux qui se partagent l’essentiel des richesses du pays avec les investisseurs étrangers». « Il y a une bourgeoisie qui a lié son sort avec le capital étranger, ils se partagent les revenus de ce pays. Ce sont ces gens qui mangent la croissance économique au détriment de l’écrasante majorité des Sénégalais. Je ne vois pas l’impact de cette croissance sur le vécu des populations. Le gouvernement éprouve de réelles difficultés à trouver des emplois pour les jeunes et à démontrer que les revenus du pays sont équitablement partagés», dénonce encore Demba Moussa Dembelé.

«La gestion des inondations n’est pas une priorité pour les autorités»

Par ailleurs, l’invité d’Objection a également dénoncé l’inertie des régimes qui se sont succédé à la tête du pays depuis Diouf jusqu’à Macky Sall face à la problématique des inondations. Selon lui, nonobstant ce qui se dit sur la prise en charge, cette problématique n’est pas une priorité pour les autorités. Et pour attester ses propos, il a ainsi rappelé les milliards et les centaines de millions qui, selon lui, sont gaspillés dans des futilités par des hommes politiques alors que les inondations sont une question essentielle qui provoque chaque année des pertes en vies humaines dans la banlieue dakaroise. Des drames, selon lui, qu’un assainissement conséquent aurait pu éviter. «Ce n’est pas normal que chaque année, le même problème se répète et qu’on niveau du gouvernement on continue à dire oui, on va faire ceci, ou cela et que finalement, on constate que rien n’a été fait».

DEMBELE DENONCE : «LA DER, C’EST LA DIRECTION A L’ENRICHISSEMENT RAPIDE»

L’économiste Demba Moussa Dembélé a assimilé le programme de la Délégation à l’entreprenariat rapide (Der) à une «Délégation à l’enrichissement rapide» visant l’achat des consciences dans le cadre du parrainage des candidatures à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019. Lancé le 6 août dernier, par le président de la République, Macky Sall, ce programme de 30 milliards de francs CFA destiné à promouvoir l’entreprenariat et l’emploi des femmes et des jeunes est, selon lui, utilisé aujourd’hui par des responsables du pouvoir comme un appât dans la quête des signatures. Il a ainsi prôné une vraie rupture à la tête de l’Etat avec notamment une «disqualification de tous ceux qui gravitent autour du pouvoir depuis le régime du président Abdou Diouf». «Il faut des hommes neufs qui ont une vision et des démarches différentes. Des hommes qui peuvent concilier éthique et gestion et qui s’engagent à respecter les lois de la République mais aussi faire de sorte que le Palais de la République ne soit plus un siège du parti au pouvoir où on distribue des biens et de l’argent du peuple à des partisans. Il faut une alternative avec des hommes et des femmes qui ont une vision différente de ce qu’on a connu jusque-là».
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