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Parrainage: Les stratégies ‘’hors-la-loi’’ de candidats
Publié le lundi 10 septembre 2018  |  Rewmi
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© aDakar.com par DG
Comité régional de développement (CRD) sur le Gamou de Tivaouane
Dakar, le 16 novembre 2017 - Le ministre de l`Intérieur a présidé un Comité régional de développement (CRD) préparatoire de l’édition 2017 du Gamou de Tivaouane. Photo: Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l`Intérieur
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C’est la guerre des chiffres, surtout au niveau des souteneurs du Président Sall. Chacun verse dans l’excès de zèle, histoire de démontrer qu’il va apporter plus de signatures que l’autre.

Les déclarations se multiplient dans la presse, juste pour des positionnements. Personne ne veut rester en rade.

Malheureusement, tous les moyens sont bons pour ‘’enrôler‘’ des citoyens qui ont, la plupart du temps, des problèmes pour comprendre ce qu’il en est réellement.

Ils sont souvent soumis à des manipulations de toutes sortes, avec des fausses promesses à la clef.

C’est ainsi que dans la banlieue de Dakar par exemple, des rassemblements sont organisés, surtout avec les femmes, pour leur promettre des financements dans les prochains jours. Celles-ci, convaincues de les acquérir, signent des fiches tout en espérant que les promesses seront satisfaites.

D’autres stratégies sont en vogue de la part d’hommes politiques qui ne lésinent pas sur les moyens. Ils profitent le plus souvent du faible niveau intellectuel de certains électeurs, raflent leurs cartes d’identité numérisées, sous des prétextes fallacieux qui changent d’une localité à l’autre.

A Touba par exemple, une somme d’un million de Francs CFA est promise à toute personne capable d’apporter 100 signatures.

Malheureusement, selon nos sources, dans la ville sainte, le parti au pouvoir ne se fait pas particulièrement remarquer du fait que ses représentants sont quasi-invisibles.

Comme quoi, c’est l’éternelle équation de Touba qui se pose à Macky.

D’autres parmi les citoyens sont parfaitement conscients de ce qu’ils font. Ils préfèrent monnayer tout acte électoral, sans scrupules, là où certains ne rechignent pas à signer ou à refuser de le faire par conviction.

En cette période de ‘’navétane’’ et de vacances, de nombreux jeunes se voient promettre ou offrir des équipements, maillots, des ballons et même de l’argent en échange de signatures.

Pour les Chefs de village, on leur promet que bientôt, une loi sera votée pour leur permettre de bénéficier désormais de salaires pour leurs charges. Une loi qui, depuis l’ancien Président Wade, ne voit jamais le jour.

C’est dire qu’il y a autant de stratégies que de localités.

En conséquence, les convictions idéologiques ont pratiquement disparu de notre culture politique. Et comme ils sont peu nombreux à investir les partis et mouvements politiques, il faudra trouver les moyens parfois peu éthiques de convaincre cette grande masse d’électeurs.

Pis, les politiques profitent non seulement de l’incurie de certains, mais aussi de leur pauvreté. L’achat de conscience est banalisé. La manipulation érigée en règle.

Malheureusement, à chaque échéance électorale, les populations se font berner, parfois très facilement.

Ceci est d’autant plus vrai qu’aucune communication véritable n’a accompagné cette application de la loi sur le parrainage. Nombre de citoyens ignorent réellement ce que c’est. Parce qu’il aurait fallu, au moins, la faire accompagner de spots au niveau de tous les médias pour en expliquer les tenants et les aboutissants. Ce qui n’a pas été fait. On s’est précipité à la voter et à la faire appliquer. La preuve, même ceux qui sont au niveau du parti au pouvoir et qui parlent de 3 millions de signatures, ne savaient qu’il y avait un plafond à ne pas dépasser.

Même confusion au niveau des plénipotentiaires des partis. Ces ‘’messieurs élections’’ n’ont rencontré l’administration qu’une seule fois alors qu’ils sont censés comprendre et faire comprendre le parrainage au niveau de leurs partis respectifs ou de leurs états-majors politiques.

A ces confusions, s’ajoutent d’autres : le fait que la plupart de nos concitoyens ne savent pas signer. Certains mettent des étoiles, d’autres des signes qu’ils oublient aussitôt.

C’est dire que techniquement, l’administration chargée de contrôler les opérations aura du mal à le faire.

Il serait alors intéressant de savoir comment elle va s’y prendre surtout dans une société à majorité analphabète.

Assane Samb
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