La télévision publique sénégalaise a récemment organisé un débat en direct intitulé "Chine-Afrique : enjeux d'un partenariat stratégique" pour analyser les résultats du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) qui s'est tenu les 3 et 4 septembre derniers à Beijing, capitale chinoise.
Lors du sommet de Beijing, le président chinois Xi Jinping a annoncé huit initiatives majeures pour les trois prochaines années et aussi des soutiens concrets à l'Afrique, notamment sous forme d'aides gouvernementales, d'investissements et de financements.
Le FCSA a justement pour objectif de forger une communauté de destin beaucoup plus solide entre l'Afrique et la Chine, a rappelé Thierno Thioune, maître de conférences en économie à l'Université de Dakar.
M. Thioune a estimé que la Chine a fini de faire ses preuves en Afrique, comme en témoigne la construction du chemin de fer entre Mombasa et Nairobi au Kenya.
Le modèle de financement chinois est beaucoup plus accessible aux pays africains, selon l'économiste sénégalais. "La Chine a des capitaux, l'Afrique a besoin de ces financements, maintenant pourvu que les Africains arrivent à trouver les leviers et les modèles économiques pour transformer ces opportunités en des situations de rentes et de profits", a-t-il relevé, affirmant que la Chine est "un bon partenaire".
Pour sa part, le directeur de l'environnement des affaires à l'Agence de promotion des investissements et des grands travaux de l'Etat (APIX), Mamadou Lamine Bâ, a rappelé l'importance pour les pays africains de s'inspirer "des dragons d'Asie", en utilisant les financements chinois pour rattraper leur retard sur le plan infrastructurel.
Il a insisté sur la nécessité de faire en sorte que les financements chinois puissent favoriser la mise en place des joint-ventures pour créer des champions sino-africains. Ainsi, a-t-il ajouté, les pays africains pourront réduire les coûts des facteurs de production dans l'optique de capter de l'argent et de permettre au secteur privé d'être plus rentable et de gagner en compétitivité.
Il a par ailleurs invité les Africains à s'inspirer du modèle chinois pour réaliser des projets publics qui ont un impact dans la réduction de la pauvreté et permettre aussi au secteur privé de prendre le relais de l'Etat.
De son côté, le directeur général de l'Agence sénégalaise de promotion des exportations, Dr Malick Diop, a souligné que 367 milliards de francs CFA de produits sénégalais ont été exportés vers la Chine en 2017, contre 227 milliards de francs CFA en 2013. Selon lui, un travail de fond a été fait avec des facilitations qui ont permis d'arriver à ce niveau d'échanges commerciaux.
Serigne Mboup, le président de l'Union nationale des chambres de commerce, a quant à lui demandé à l'Etat du Sénégal de demander aux entreprises chinoises de travailler avec les entreprises locales.