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Famara Ibrahima Cissé présidnet de l’Association des clienst et sociétaires des institutions financières: “Nous sommes arnaqués et abusés“
Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
L`Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) a organisé un sit-in devant la SGBS pour dénoncer la prise en otages des clients par les banques
Dakar, le 3 août 2015 - L`Association des clients et sociétaires des institutions financières (Acsif) a organisé un sit-in devant la SGBS pour dénoncer la prise en otages des clients par les banques.
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Ces derniers jours, à travers les réseaux sociaux, des clients des banques de la place ont fustigé le travail des institutions financières au Sénégal. Qu’est qui est à l’origine de ce soulèvement ?

Ces derniers temps les clients des institutions financières rouspètent à travers la presse, les réseaux sociaux et des rassemblements. Cette situation est due au fait que certaines banques et plus précisément Eco-Bank sont en train de mener depuis quelques années une politique qui va à l’encontre des intérêts des clients. D’abord, il faudra comprendre que Ecobank a entamé une dématérialisation de ces installations qui sont à l’intérieur du pays. Autrement dit Ecobank est en train de déplacer ses différentes agences. Bientôt nous ne verrons plus de banques physiques d’Ecobank. Ce qui est sûr, si Ecobank réussit cela sans mesure d’accompagnement, toutes les autres banques vont suivre et les conséquences seront dramatiques. Parce qu’aujourd’hui, si on ne voit plus de banques physiques, nos jeunes frères qui étudient les filières banques et finances seront au chômage, car la banque ne prendra aucune charge. Par exemple pour faire un prêt, si vous êtes à Kolda, vous êtes obligés de vous déplacer de Dakar à Kolda aller-retour pour pouvoir signer les dossiers de prêt et retourner. Ce qui augmenterait le taux effectif global, c’est-à-dire le taux qui reflète le coût réel de l’argent. Au niveau des Gab, il y a un problème avec Ecobank. Il y a le stock des étudiants qui est là bas, mais en plus de ces stocks, ils veulent encore que tout le monde perçoive au niveau des gaps. Le client sera obligé maintenant de payer la carte gap très chère et de ne pas avoir un service de qualité. Le chéquier qui a été acheté par le client n’aura plus de valeur. Et il y a une nouvelle mesure que Ecobank a sorti pour dire désormais, tous ce qui ont des avoirs inférieurs ou égaux à 400 mille francs ne les percevront qu’au Gab.

Autrement dit, si vous avez un salaire de 350 mille et vous avez 390 mille à la banque, vous ne pouvez plus percevoir cet argent via un chèque ou autre moyen de paiement à part le Gab et vous êtes obligés de payer la carte Gab. Ce qui est une mesure arbitraire qui va saper les intérêts des clients. Tout récemment nous avons aussi constaté que Ecobank avait saisi les salaires des fonctionnaires. L’Etat avait viré pour toutes les banques du pays. Elles ont toutes entamé le paiement des salaires sauf Ecobank sous prétexte que l’Etat leur doit de l’argent. Donc, c’est une forme de saisie que Ecobank a fait aux salariés qui ont domicilié leurs salaires à son niveau. Une saisie doit d’abord procéder d’une décision de justice et exécuter par un huissier de justice. Mais, de manière unilatérale Ecobank a pris sur elle, la responsabilité de saisir des salaires des fonctionnaires. N’eût été notre intervention allant dans le sens de menacer le blocage de toutes les agences Ecobank sur l’ensemble du territoire national, aujourd’hui, Ecobank ne paierait pas les salaires. Donc, Ecobank est en train de dérouler des mesures extrémement graves. Aujourd’hui, cette banque a arrêté de d’accorder des prêts à ces clients. Et tout le monde sait que nous irons à la banque exclusivement pour demander des prêts.

En réalité, au niveau de l’espace Uemoa la Banque centrale a pris une mesure de bancarisation en 2002 et transférée en droit interne au Sénégal en 2004. C’est en 2004 que l’Etat du Sénégal a recommandé que tous les salaires supérieurs ou égaux à 100 mille francs soient bancarisés. Un moyen d’enrichir quelque part les banques, parce que si vous domiciliez votre salaire à la banque, cette dernière a la possibilité de vous faire payer et de vous vendre ses services. Ce qui est au grand bénéfice des institutions financières, mais en contre partie, le client n’y trouve pas son compte. Les taux d’intérêts sont exorbitants, les frais de dossier excessivement chers. Si vous voulez changer de banque c’est la croix et la bannière. Donc, ce sont des conditions extrémement difficiles que les clients vivent dans les banques. Depuis des années nous sommes arnaqués et abusés par les institutions bancaires. Malheureusement dans ce pays, les salaires ont été bancarisés par la force sans pour autant qu’il y ait une mesure d’accompagnement comme une politique de bancarisation. Mais petit à petit, nous sommes sur le terrain, en train de sensibiliser les populations pour qu’elles sachent leurs droits dans les instituions bancaires. Et actuellement, cela est en train de porter ses fruits parce que partout dans le pays, les clients manifestent pour attirer l’attention de la banque centrale et de l’Etat du Sénégal.

Justement quel devait être le rôle de l’Etat dans tout cela ?

La responsabilité de l’’Etat du Sénégal comme celle de la banque centrale est fortement impliquée dans ce processus. Mais, il faudra comprendre que l’Etat quelque part ne fait que gérer ses intérêts. Parce qu’il y a des taxes sur les opérations bancaires qui sont versées dans les caisses de l’Etat. Toute opération que le client fait, l’Etat y gagne quelque chose. Ce qui fait que l’Etat ferme les yeux parfois sur certaines situations. Et comprenez encore une fois que ces gens-là sont des lobbies très puissants qui sont à même de renverser des pouvoirs. Ils contrôlent pratiquement le monde. Si le peuple ne se mobilise pas pour dénoncer et réclamer ses droits, l’Etat ne fera rien. Nous sommes dans des Etats politiques et le politicien, ce qui l’intéresse c’est la masse. Donc, s’il ne voit pas de manifestation ou de rassemblement, ne va pas s’attaquer à ces dinosaures financiers qui peuvent, du jour au lendemain, le dégommer. Donc, il faut comprendre la position de l’Etat. C’est aux populations seules de s’organiser pour que les choses évoluent dans le sens positif.

Pour concilier les relations entre les clients et les institutions financières, la Bceao avait pris un certain nombre de mesures. Ces mesures sont-elles respectées par les banques au Sénégal ?

Ces mesures ne sont pas du tout respectées. C’est ce qui est dommage d’ailleurs. La banque centrale avait édicté 19 mesures que les banques devaient appliquées depuis le 1er octobre 2014. Cela fait pratiquement 4 ans que nous courrons derrière le respect de ces différentes mesures. Malheureusement, aucune sanction n’est suivie et les banques ne se sentent pas concernées, car certaines disent que ces mesures leur font perdre beaucoup d’argent, alors qu’en réalité ces mesures visent augmente la clientèle des banques.

Plus la clientèle augmente, plus elle gagne de l’agent. C’est à la banque centrale de prendre la plénitude de ses responsabilités pour sanctionner les banques rebelles.
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