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Révocation de Khalifa: La défense dévoile sa stratégie de combat
Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  Rewmi
Conférence
© aDakar.com par SB
Conférence de presse des avocats de Khalifa
Dakar, le 5 septembre 2018 - Les avocats de Khalifa Sall ont animé une conférence de presse pour se prononcer sur la révocation de leur client de ses fonctions de maire de Dakar.
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Les défenseurs de Khalifa Ababacar Sall sont sortis de leur mutisme après le décret du Chef de l’Etat révoquant leur client de la tête de la mairie de Dakar, au lendemain de sa condamnation par la Cour d’appel de Dakar. Les robes noires ont non seulement dénoncé l’illégalité de ce décret qu’ils comptent attaquer devant la Cour suprême, mais ils ont aussi déposé un pourvoi en cassation contre le jugement rendu en appel.

Après la condamnation du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall par la Cour d’appel, suivie du décret le révoquant et signé par le Président de la République, ses avocats ont fait face, hier, à la presse. C’est pour attaquer la décision rendue par la Cour d’appel et ledit décret, avant d’aborder le combat qu’ils comptent mener pour obtenir gain de cause. Un des leurs, en l’occurrence Me Ciré Clédor Ly, a indiqué que la démocratie a déserté le Sénégal et que nous nous acheminons vers un despotisme. A l’en croire, la décision rendue par la Cour d’appel de Dakar est une insulte, une honte. « Le Sénégal cesse d’être un Etat de droit et une démocratie. Il est devenu un ennemi des droits et des libertés et le pays est dirigé comme si nous étions dans le nazisme », a dénoncé Me Ciré Clédor Ly. Face à la presse, la robe noire a soutenu que « ce décret est illégal, inopportun et médiocre dans sa forme, médiocre dans le fond. Il est contraire simplement aux bonnes règles d’une bonne gouvernance ». S’exprimant par la même occasion, Me Demba Ciré Bathily, un autre avocat de la défense, a annoncé que le combat contre Khalifa Sall a pris une nouvelle dimension. « On connaissait la dimension judiciaire. Je suis là pour vous révéler la dimension médiatique. On organise toute une propagande médiatique pour faire croire que cette révocation est légale. C’est inexact de dire que c’est une sanction administrative. Aussi, c’est faux de dire qu’une simple condamnation suffit pour être révoqué. Car, il y a la présomption d’innocence à respecter. Vous ne pouvez le faire que si la décision est définitive », a dit la robe noire.

Me Demba Ciré Bathily : « la révocation du maire procède d’un simple coup de force »

Face à la presse, l’avocat a battu en brèche les propos de certains disant que la suspension et la révocation auraient pu intervenir depuis longtemps. « Il ne s’agit pas d’inventer le droit de nouveau. La révocation du maire procède d’un simple coup de force. Le droit c’est comme la médecine. La Cour suprême est juge du droit et il s’agit là de la régularité et la bonne conformité de la règle de droit. Est-ce que si la Cour suprême casse la décision on va prendre un décret pour réinstaller le maire. On a qu’à le publier pour que nul n’en ignore », a-t-il encore dit. Pour terminer, la robe noire a soutenu que pour essayer de faire croire que cette décision est fondée, il est accompagné de toute une campagne de propagande. « L’illégalité de ce décret est banale, visible et flagrante. L’Etat de droit est en véritable déliquescence », a dénoncé Me Bathily. A sa suite, Me Seydou Diagne a pris la parole pour dire que le problème fondamental que nous avons, c’est que nous sommes censés être une démocratie, c’est-à-dire un pays gouverné par des lois. « Et le constat, c’est que notre pays n’est pas gouverné par les lois, mais par un Président de la République qui pense être au-dessus la loi. C’est comme si on n’avait pas de lois au Sénégal, mais on fonctionne selon la volonté du président », a dit la robe noire, selon qui le Président de la République ne peut pas ignorer que lorsqu’il y a une décision de justice, elle ne peut être définitive que lorsqu’il y a une décision définitive.

Me Seydou Diagne : «On espère que le Président va abroger son décret »

« En matière pénale, le pourvoir est suspensif sauf sur les intérêts civils. Il faut qu’on ait une justice indépendante et impartiale. Le problème de notre pays, c’est que nous n’avons pas de juges assez indépendants, assez impartiaux pour nous rendre justice », a dénoncé Me Seydou Diagne. Il a rappelé, par ailleurs, que dans l’arrêt de la Cour d’appel, les procès-verbaux de la Division des investigations criminelles et toutes les enquêtes faites à la police ont été écartés du dossier. Ainsi, s’interroge-t-il, Comment est-ce que la Cour d’appel est arrivée à condamner les prévenus ? « Même dans l’application du droit, on manque de courage. Notre rôle c’est de montrer les faiblesses de notre justice. Notre justice est totalement inefficience, totalement dévouée au régime chaque fois que nous avons un procès contre l’Etat du Sénégal. Et cela n’est pas normal dans un pays qui se dit Etat de droit et qui est censé être gouverné par des lois. On espère qu’il va abroger son décret avant que la Cour suprême ne se prononce sur le pourvoi », a-t-il dit. Selon, la robe noire, le décret ne tient pas parce que l’arrêt auquel on fait référence n’existait pas en ce moment-là. Parce que n’étant pas encore signé par le juge. Pour terminer, Me El Mamadou Ndiaye pense qu’ils obtiendront gain de cause. Pour lui, le point de départ des poursuites c’est le procès-verbal. « Nous sommes optimistes relativement à l’annulation de cet arrêt. Toutes les conditions sont réunies pour que nous ayons gain de cause dans cette procédure », a-t-il dit. A noter également que les avocats de Khalifa Sall ont déposé un pourvoi en cassation contre la décision rendue par la Cour d’appel de Dakar. Ils vont également attaquer le décret de révocation devant la Cour suprême.

Cheikh Moussa SARR
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