A partir de ce mardi, ça va chauffer à l’Assemblée nationale. Les débats, notamment, avec le défilé des ministres devant la représentation parlementaire ne manqueront pas, à coup sûr, d’être piquants. Le contexte politique oblige.Ces séances interviennent dans un contexte politique surchauffé entre l’opposition symbolisée par le Parti démocratique sénégalais et «Benno Bokk Yakaar», la Coalition présidentielle, qui vit l’un des moments les plus confus de son existence. Avec à la clé, une litanie de frustrations sur fond de démissions de la grande coalition présidentielle et dans le cercle restreint du Président de la République. Idrissa Seck sera l’absent le plus présent à l’hémicycle, tout le temps que vont durer les travaux, pour avoir quitté avec fracas Benno. Aussi, ce marathon sera-t-il une véritable tribune pour ses députés pour dénoncer à outrance la gestion jugée très mauvaise de Macky Sall et de son gouvernement. A travers ses élus dirigés par le tonitruant député Thierno Bocoum qui donne du fil à retordre aux tenants du pouvoir et au Président de l’institution, la bataille d’idées sera sans merci. Des questions, notamment, ayant trait aux démissions de ministres conseillers, aux marchés dits gré à gré, à l’Education, avec la vendetta qui s’est invitée à l’Université de Dakar, du fait de la hausse des frais d’inscription, au monde rural, entre autres.
Tribune de l’opposition
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux aura du pain sur la planche, devant les députés. Aucune concession ne lui sera faite par les libéraux, notamment, au sujet de l’emprisonnement de Karim Wade. Après la marche organisée les semaines dernières en ce sens, les plénières à l’Assemblée nationale seront mises à profit par Oumar Sarr et sa suite pour dénoncer ce qu’ils ont toujours considéré comme un véritable acharnement contre leur formation politique. Sans risque de ses tromper, c’est la benjamine de l’Hémicycle qui va porter la lourde artillerie. Ainsi, les multiples dérives du pouvoir, la remise en cause des acquis des travailleurs et des étudiants, l’immobilisme de l’Etat, le respect des promesses électorales, la libération des «otages» politiques dont Karim Waden reviendront dans le laïus des parlementaires. Toutefois, le démarrage de ces plénières coïncidant avec la visite du chef de l’Etat au Ranch de Doly, l’absence de beaucoup d’élus, notamment, ceux de l’Apr et des partis alliés, sera redouté. Histoire de faire de cette visite une véritable réussite, au moment où la coalition présidentielle se débat dans de troubles eaux.