La ville de Saint-Louis (nord) baigne dans une impressionnante ferveur religieuse rythmée par les "khassaides", les récitations de textes inspirés par la confrérie mouride, à 48 heures de la prière annuelle des "Deux raaka".
La Place Faidherbe de Saint-Louis est envahie par une forte communauté mouride venue préparer cette prière prévue mercredi.
Les rues et ruelles de l’île de Saint-Louis sont ornées de banderoles et de posters à l’effigie de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur de la confrérie musulmane des mourides.
Le comité d’organisation de la 43e édition de la prière des "Deux raaka" et les "dahira" (associations de fidèles) s’attèlent à l’accueil des milliers de pèlerins venant de plusieurs régions du Sénégal et de l’étranger.
Selon la communauté mouride, la prière des "Deux raaka" commémore un acte de foi accompli par Cheikh Ahmadou Bamba, le 5 septembre 1895, au palais du gouverneur de l’Afrique-Occidentale française, à Saint-Louis.
Serigne Sidy Mbacké "Borom Khass", l’un des organisateurs de l’évènement, a rencontré lundi les jeunes mourides de la Langue de Barbarie, un quartier saint-louisien. Il leur a conseillé "la discipline et la solidarité", "valeurs" incarnées selon lui par son grand-père Cheikh Ahmadou Bamba.
Il a déconseillé "les aventures périlleuses en mer" aux jeunes, une allusion à l’émigration clandestine par voie maritime, vers l’Europe.
"Cultivez les principes fondamentaux du mouridisme, c’est-à-dire l’amour de son prochain, le travail, la discipline, l’éducation religieuse, l’entraide, ainsi que l’harmonie de toutes les confréries du Sénégal", a-t-il lancé aux jeunes mourides, s’exprimant en langue nationale wolof.
Il a ensuite effectué "une marche de la paix" en compagnie de ses disciples, en direction de la prison de Saint-Louis, pour offrir des repas aux détenus.