Dakar (Sénégal) Par Abdourahmane Diallo - L’école sénégalaise n’a jamais connu les grandes réformes dont elle a besoin car la finalité de l’éducation laissée par la puissance coloniale n’a jamais été fondamentalement remise en cause, d’où le projet éducatif en place s’est soldé par le dévoiement du contenu de l’éducation, a soutenu, dimanche à Dakar, le leader du mouvement « Jengu » et candidat à la candidature de la présidentielle.
Selon Boubacar Camara, invité de l’émission dominicale « Objections » de la Sud FM (radio privée), il faut une intégration globale de l’enseignement religieux, de l’enseignement technique et professionnel et de l’enseignement scientifique dans l’éducation. Pareille démarche se fera via trois canaux, a-t-il souligné.
Le premier canal consisterait, d’après M. Camara, à enseigner toutes les matières scientifiques en anglais et cela de la sixième à la terminale. L’anglais deviendrait alors la langue unique d’enseignement de toutes les matières scientifiques « et c’est tout à fait possible ce que nous avons étudié », a-t-il affirmé.
Le deuxième canal porterait, d’après l’ancien directeur général de la Douane, sur l’introduction des langues nationales dans l’éducation dès le début avec un choix de deux langues sur les matières liées à l’histoire et à la culture de sorte qu’en arrivant en classe de terminale l’élève maitrise au moins deux langues nationales qui vont lui permettre de connaitre sa vie et son histoire.
Le troisième et dernier canal serait axé, selon Boubacar Camara, sur l’enseignement de deux langues géopolitiques telles que le français et l’arabe pour permettre à chaque élève d’apprendre l’histoire, la vie politique, mais aussi d’avoir « une belle connaissance scientifique » qui lui permettrait de lire tous les ouvrages scientifiques.
Pour financer ce programme, l’ancien président du conseil d’administration d’une usine de cimenterie de la place compte mettre en place un fonds d’investissement de l’éducation. Celui-ci devrait être alimenté, d’après lui, par les ressources naturelles dont dispose le Sénégal tels que le pétrole, le gaz, les phosphates.
A ce fonds d’investissement devrait s’ajouter « des prêts-éducation » que l’apprenant va rembourser à la fin de sa scolarité lorsqu’il commencera à travailler et ce remboursement se fera « en partie par le biais d’un prélèvement sur son salaire et l’autre partie par des travaux d’utilité publique (plantation d’arbres, secourisme…) ».
Tout cela sera couronné par l’alphabétisation de toute cette masse « qui a été laissée en rade par le système éducatif ».
Revenant sur son programme général au cas où il serait élu président de la République, le leader du mouvement « Jengu » estime que les grands chantiers « c’est de reprendre notre économie, sortir la justice des griffes de la politique, faire les réformes institutionnelles qui dépolitisent l’Etat, nourrir les populations avec des mamelles nourricières tout à fait pertinentes en mettant l’argent là où il faut pour faire travailler les sénégalais».