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Condamnation de Khalifa: L’histoire retiendra…
Publié le vendredi 31 aout 2018  |  Rewmi
Les
© aDakar.com par DF
Les maires des villes de Dakar et Montréal signent une convention
Dakar, le 11 Octobre 2015 - La ville de Dakar et la ville de Montréal signent une convention. Cet accord de partenariat vise à bâtir des relations étroites, à poursuivre des objectifs de croissance et développement mutuels. Photo: Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar
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Commenter une décision de Justice n’est pas une attitude républicaine. Condamner des juges est maladroit et les insulter est inacceptable.

Cependant, il n’y a rarement de tabous dans notre métier où tous les phénomènes sociaux peuvent faire de l’objet de jugement de valeur, de notre part. C’est peut-être un privilège du journaliste. En tout cas, le commentaire est libre et la presse est loin d’être la seule à en faire.

Quand les confrères de Rewmi Fm m’ont appelé hier pour analyser les conséquences politiques de la confirmation en appel de la condamnation à 5 ans de Khalifa Sall, je n’étais vraiment pas à l’aise.

Parce que, justement, j’allais dire ce que la plupart des Sénégalais savent déjà : Khalifa voit ses chances de se présenter à la présidentielle s’amenuiser. En fait, nombre de nos concitoyens savent qu’il ne sera pas candidat, même si par ailleurs il lui reste le pourvoi en cassation car, il n’y a pas encore de décision définitive.

Il est difficile, dans cette affaire, de dire ce qui n’a pas été déjà dit.

On ne peut pas en effet taxer des magistrats d’être des bras droit d’un régime politique. Nous pensons que les juges avaient le droit de décider autrement s’ils l’avaient jugé nécessaire.

Cependant, nous ne pouvons pas manquer de souligner des coïncidences inquiétantes. Les 5 ans de prison était le chiffre exact qu’il fallait pour lui barrer la route à la présidentielle. Ce chiffre est apparu d’abord en première instance et aujourd’hui en appel.

On va me dire que c’est une coïncidence. Mais bon sang, pourquoi pas 4 ans ? 3 ans ? Convenez avec moi que c’est inquiétant.

L’autre bizarrerie, c’est que quand la Cedeao a émis un jugement dénonçant la violation de certains de ses droits, même des Ministres de la République ont rué dans les brancards et un des leurs les a presque taxés de corrompus parce qu’il a parlé de lobbies auxquels ils seraient soumis.

S’il ne s’agissait que d’une affaire judiciaire, pourquoi une telle passion de la République dont les tenants font des sorties récurrentes pour ‘’juger’’ une personne qui est encore dans les liens de la détention ?

Ce que nous voulons dire par là, c’est que l’histoire retiendra. Elle se souviendra que le Maire de la capitale a été accusé, emprisonné, jugé et vilipendé dans les médias par une Justice et des adversaires politiques dont l’excitation était à l’extrême dès que l’on évoque cette affaire.

L’histoire retiendra que le Sénégal a ignoré la décision de la Cedeao après avoir snobé l’institution sous-régionale. L’histoire retiendra que son immunité parlementaire a été levée alors qu’il n’en a jamais bénéficié. Un député a été ainsi maintenu illégalement en prison.

L’histoire retiendra que ses déboires sont nés à partir du moment où il a refusé de se ranger du côté des ‘’loyalistes’’ qui soutiennent Ousmane Tanor Dieng.

Alors, l’histoire retiendra que nos institutions sont encore fragiles, assujetties à la toute-puissance de l’Exécutif qui, depuis Léopold Sédar Senghor, étouffe toutes les autres.

Des réformes s’imposent pour que, justement de par la loi, un Sénégalais ne s’acharne pas sur un autre et le détruit. Que la Justice reste indépendante, affranchie de la tutelle et de l‘emprise de la Chancellerie. Que le jeu politique reste loyal selon des règles claires et prédéfinies, donnant sa chance à chaque candidat, que dis-je, à chaque Sénégalais.

Mais, pour le moment, on est loin du compte. Ce qui arrive à Khalifa Sall et à Karim Wade risque d’arriver à d’autres à l’avenir si notre système reste à l’état.

Nous n’élisons pas des Présidents, mais des super-chefs très puissants qui ne sont démocrates que s’ils le veulent. La loi leur permet d’être despotes. Et par moment, ils s’en délectent.

Assane Samb
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