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Présidentielle sénégalaise : le parrainage « mal compris » par des citoyens
Publié le mercredi 29 aout 2018  |  Agence de Presse Africaine
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© aDakar.com par DF
Les conseillers municipaux et départementaux votent pour élire leurs représentants au HCCT
Les opérations de vote ont démarré, à Dakar, pour l`élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT). Sur le plan national, 80 Hauts conseillers seront élus.
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Dakar (Sénégal) Par Oumou Khary Fall - La collecte des parrainages des candidatures à la présidentielle sénégalaise a été lancé depuis le 27 août 2018 par la Direction générale des élections (DGE), mais beaucoup de Sénégalais interrogés par APA peinent à comprendre la portée de cette nouvelle réforme.

Adoptée le 19 avril dernier par les députés de la majorité, après le boycott du vote par leurs collègues de l’opposition, la loi sur le parrainage impose désormais aux candidats à la prochaine présidentielle un parrainage d’au minimum 0,8 % et au maximum 1 % du fichier électoral général, selon le Code électoral révisé.


Ce taux équivaut à plus de 52.000 signatures de personnes inscrites sur le fichier électoral que les candidats déclarés doivent aller collecter à travers sept régions du Sénégal.

Jusque-là réservée aux candidatures indépendantes, cette nouveauté est pourtant mal comprise par beaucoup de Sénégalais rencontrés, certains se disant même « ne pas s’intéresser à la chose politique ».


C’est le cas de Mouhamed Sarr, 37 ans, fripier de son état. Trouvé au marché Sandaga, en centre-ville dakarois, devant son commerce, il nous confie ne pas savoir en quoi consiste « ces histoires » de parrainage.


« J’entends juste parler du parrainage à travers la radio, mais j’avoue que je ne sais pas de quoi il s’agit ou comment on le fait », a soutenu le bonhomme, pas du tout « intéressé » par l’actualité politique.


« J’attends juste le jour du vote pour voter pour le candidat de mon choix », a-t-il ajouté.


Bien qu’ayant reçu sa carte d’identité biométrique CEDEAO, il ne va cependant parrainer « aucun candidat car, je ne sais pas comment on le fait ».


« Je préfère (me concentrer sur) mon travail, qui me permet de couvrir mes dépenses, que de suivre les hommes politiques », a-t-il laissé entendre.


Même constat chez cette jeune dame, nommée Ramatoulaye Tagourla. La gargotière, habitante de la Médina près du centre-ville, veut parrainer pour le candidat de la coalition Benno Book Yaakar (coalition au pouvoir), mais ne sait pas comment procéder.


« J’entends qu’il faut signer pour le Président Macky Sall, mais je ne sais pas comment cela se fait », a-t-elle indiqué.


Espérant toutefois voir sa coalition de cœur lui envoyer des gens à même de lui expliquer, Ramatoutaye soutient, au même titre que son camarade militant Momar Gueye, garder « jalousement » sa carte d’identité biométrique pour « réélire (le président sortant) Macky Sall ».

Si ces personnes n’ont pas bien compris le mécanisme du parrainage par les électeurs, ce n’est pas le cas de Joséphine Mendy, étudiante rencontrée à la Faculté des sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.


Elle croit que « le parrainage est une bonne chose dans la mesure où il permet de limiter les candidats à l’élection présidentielle ».


Un avis que ne partage pas son camarade Thierno Sène, selon qui cette nouvelle loi vise justement à éliminer de potentiels candidats à l’élection présidentielle à venir.


« Le Sénégal est une grande démocratie, on devrait permettre à tous ce qui le veulent d’être candidats », a-t-il soutenu, soulignant de passage ne pas pouvoir parrainer de candidat pour cette campagne car, ayant « perdu » sa pièce d’identité biométrique.


Par ailleurs, d’autres citoyens interrogés continuent de se poser des questions sur la portée et l’importance du parrainage. C’est le cas de Frank Herman, 29 ans, trouvé un peu plus loin.


En effet, l’agent municipal à la marie de Dakar-Plateau n’a « pas bien compris pourquoi on a adopté le parrainage ni comment on va l’appliquer, même si un jour un ami a essayé de (le lui) expliquer ».


Les adultes aussi ne sont pas en reste dans cette incompréhension, comme le montrent si bien Alé Khomeu et Aliou Diallo, deux mécaniciens quinquagénaires.


« Nous n’avons pas bien compris pourquoi on dit de parrainer des candidats, nous attendons les partis politiques pour nous expliquer afin de pouvoir parrainer le candidat de notre choix », affirme l’un d’eux.


Participant également au débat, le transitaire Mamadou Penda Amar estime que le parrainage « est anti-démocratique », demandant de ce fait à ses compatriotes de « de ne parrainer aucun candidat ».

Près de 87 candidats à la candidature de la présidentielle de 2019 se sont déjà manifestés, selon la Direction générale des élections (DGE) qui a publié la liste des coordinateurs ayant retiré les supports de parrainage.

Ces instruments sont composés d’une fiche et d’un fichier électronique, servant aux modalités de collecte des signatures des électeurs pour le parrainage des candidats déclarés à la présidentielle sénégalaise.

La campagne pour la collecte des signatures de parrainage des candidats à la présidentielle prend fin le 26 décembre 2018.



OKF/te
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