Sous le prétexte d’une pénurie, des commerçants thiessois exigent du ministre du Commerce la levée du gel des importations. En conférence de presse, la section Unacois de cette localité a estimé que la société Senegindia a été incapable de satisfaire la demande nationale.
(Correspondance) – Comme partout ailleurs dans le pays, la pénurie ou la piètre qualité de la pomme de terre sur le marché thiessois est devenue la hantise des commerçants et des ménages en cette veille de Tabaski.
Une situation fort inquiétante qui explique la sortie de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) de Thiès qui se désole d’un tel état de fait avant d’indexer le ministre du Commerce sur qui repose toute la responsabilité.
En effet, pour Amadou Thiam, Secrétaire de l’Unacois, s’il y a une pénurie de pommes de terre c’est parce que la société Senegindia à qui le marché a été confié n’a pas les moyens s’assurer l’alimentation correcte du pays.
Et de dire que si cette situation perdure, c’est sûr qu’il n’y aura pas de pommes de terre pendant la période de la Tabaski. «Si nous en sommes aujourd’hui à cette situation, c’est parce que depuis le mois de janvier, les importations de pommes de terre ont été gelées pour permettre à la filière nationale d’écouler sa production.
Mais présentement, pour la couverture de la Tabaski, le marché a été confié à la société Senegindia. Alors nous considérons que toute la responsabilité de cette pénurie incombe au ministre du Commerce. En conséquence nous pensons que la solution ne peut passer que par une levée du gel des importations, s’il n’est pas trop tard», dit-il.
Interpelé sur la question, le ministre du Commerce, reconnaît en effet la présence de ce stock de mauvaise qualité sur le marché. Mais Alioune Sarr a tenu à rassurer que des dispositions sont prises par son département pour que, dans les meilleurs délais, la situation soit corrigée et que le marché soit convenable approvisionné en pommes de terre de bonne qualité.
«J’ai été aux marchés de Thiaroye et de Dalifort pour constater de visu la disponibilité en quantité et en qualité de la pomme de terre et de l’oignon. Mais, si pour l’oignon il n’y a pas de difficulté, il faut reconnaître qu’il y en a pour la pomme de terre alors que l’entreprise Senegindia dispose aujourd’hui d’un stock de 30 mille tonnes de pommes de terre dans ses magasins à Mbane.
Mais le problème réside en ce que quand ce produit connaît une longue période de stockage, quand il parcoure une distance de 700 kilomètres, de Mbane à Dakar, il arrive avec des détériorations. Alors, quand nous avons constaté ces détériorations, nous avons demandé à ce que l’entreprise puisse retirer du marché ces produits de mauvaise qualité pour que cela ne puisse pas avoir d’impact sur le consommateur», dit le ministre.
Mieux, poursuit-il, des instructions ont été données pour que cette entreprise livre plus de quinze camions de pommes de terre de bonne qualité à Dakar mais aussi que l’ensemble des marchés des autres régions du pays soit correctement alimenté. Puisque, assure-il, le produit existe.
Selon Alioune Sarr, une autre instruction a été que les services du commerce intérieur veillent au respect rigoureux des prix homologués afin qu’il n’y ait aucune spéculation sur les prix. «Aucune spéculation ne sera tolérée et les services du commerce y veilleront scrupuleusement», soutient-il.