A moins de dix jours de la célébration de la fête de la Tabaski, éleveurs et chefs de ménage du Djoloff ne dorment plus que d’un seul œil. En effet, depuis le début de l’hivernage, le département de Linguère n’a enregistré que deux pluies utiles. Depuis le 2 juillet 2018, aucune goutte d’eau n’est tombée dans cette zone où l’élevage est la principale activité pratiquée par les populations. Cette situation s’est répercutée sur le cheptel. C’est pourquoi il est difficile de retrouver un bélier de qualité, à l’exception de moutons de case qui coûtent excessivement cher. Un tour au foirail de Dahra permet de constater de visu la situation préoccupante.
Baba Ndiaye, le chef du foirail, soutient qu’‘’actuellement, pour avoir un bon mouton, il faut débourser pas moins de 75 000 F, car les bêtes de l’élevage extensif sont chétifs à cause du déficit pluviométrique’’.
Joint au téléphone, l’Inspecteur départemental de l’Elevage Mamadou Moustapha Cissé indique que ‘’le marché est bien approvisionné en moutons’’. Selon lui, à la date d’aujourd’hui, 46 664 ovins sont convoyés vers les autres localités.
Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, les vendeurs de fane d’arachide se frottent les mains, car le sac qui coûtait 2 300 F en temps normal est vendu actuellement à 8 000 F, obligeant certains éleveurs à recourir à des sacs de pain sec pour sauver le bétail. Pour l’heure, pour sacrifier à la tradition d’Ibrahim (aleyhi wa salam), beaucoup de pères de famille attendent les derniers jours, avec l’infime espoir d’une chute des prix.
Pour rappel, la première pluie qui s’est abattue sur Linguère avait occasionné la mort de plus de 6 000 têtes dans la zone sylvo-pastorale.