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Moderniser la ligne de train Dakar-Bamako, un projet stratégique pour le Sénégal
Publié le samedi 11 aout 2018  |  franceinfo.fr
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© aDakar.com par DF
Les fidèles mourides convergent vers Touba
Dakar, 08 novembre 2017 - Des millions de fidèles mourides ont convergé vers la cité religieuse pour célébrer la 123e édition du Magal de Touba. Par la route ou le train, les fidèles ont répondu à l`appel de la ville sainte.
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Le Sénégal veut rénover et étendre son réseau ferré vieillissant. Plusieurs projets sont à l’étude pour relier Dakar aux principales villes du pays jusqu’à Tambacounda à l’est, ou Ziguinchor au sud. Une façon de retisser des liens avec la turbulente Casamance. La vieille ligne Dakar-Bamako sera également réhabilitée, afin de booster l’activité économique du port de Dakar.


Le président sénégalais Macky Sall a promis de construire une voie ferrée reliant Dakar à Ziguinchor, la capitale du sud (Casamance), sur une distance de 863 km. Cette voie ferroviaire contournera la Gambie et passera par Tambacounda, principale ville du Sénégal oriental.

Ce projet permettra de relier la capitale sénégalaise aux régions enclavées du pays (du sud, de l'ouest et du centre), tout en permettant de renforcer les échanges commerciaux entre le Sénégal et les pays de la sous-région, jusqu’à Bissau (capitale de la Guinée-Bissau) et Bamako (capitale du Mali).

Désenclaver la Casamance
«La réalisation du chemin de fer Ziguinchor-Tambacounda, d'un coût de 506 millions de dollars, fera partie de mes priorités pour les années à venir», a affirmé le président sénégalais. «L'étude de faisabilité du chemin de fer a été achevée», a-t’ il déclaré sans préciser quand les travaux commenceront.

Avec ce chemin de fer modernisé, les autorités veulent désenclaver la Casamance, zone de production de la plupart des fruits et légumes du Sénégal. L’idée est également de relancer l’économie casamançaise, déclarée zone prioritaire nationale d'intérêt touristique. Après des décennies de guerre avec les indépendantistes casamançais, le symbole est politique, l’heure est à la paix et au développement économique.

Réhabiliter la ligne Dakar-Bamak
La ligne Dakar-Bamako existe depuis 1924. Longue de 1287 km, elle relie le port maritime de Dakar au port fluvial de Koulikoro au Mali. Avec des bifurcations vers Touba, vers Saint-Louis et vers la zone industrielle de Bamako.

Avec ses 33 gares et ses 1200 employés répartis dans les deux pays, le Dakar/Bamako Ferroviaire (DBF) est essentiel à la vie économique et sociale du Mali et du Sénégal.

De nombreuses grandes villes comme Kayes, Dakar, Thiès, Kidira, Bamako ou Tambacounda lui doivent une grande partie de leur essor. Mais les chemins de fer sénégalais sont en crise profonde depuis au moins 20 ans, et une grande partie des infrastructures sont aujourd’hui délabrées, voire obsolètes. Le trafic est réduit à un train tous les trois jours. L'essentiel du transport de marchandises se fait par la route, c'est 254 camions par jour sur les routes du Sénégal.

Malgré les tentatives de relance menées ces 20 dernières années par les Etats sénégalais et malien, la crise perdure. La privatisation, opérée en 2003 au profit du consortium canadien Canac-Getma, a été un échec.

L'option de la réhabilitation de l’ancienne ligne l'a finalement emporté sur celle de la construction d'une nouvelle ligne ferroviaire. La différence entre les deux options techniques tient essentiellement à la facture finale.
Le coût de la réhabilitation est estimé à un milliard de dollars (500 milliards de FCFA), financé en partie par la Banque Mondiale et l’Agence française de développement. La construction d'une nouvelle ligne aurait coûté au minimum 2,5 milliards de dollars.

Dynamiser le port de Dakar
La ligne Dakar-Bamako est également vitale pour le fonctionnement et l’essor du Port autonome de Dakar qui souffre de la lenteur et du mauvais état de la ligne.

Le Sénégal compte sur son principal port pour dynamiser l’économie du pays. Ce qui implique des chemins de fer performants pour alimenter les villes de l’intérieur ou de la sous-région en marchandises ou en matières premières.

Le trafic du Mali représente 18% du volume du trafic du Port autonome de Dakar. Il y a 5 ans, 75% de ce trafic partaient par le train. Aujourd’hui, c’est 0%. Ce nouveau train est donc un élément de compétitivité vital pour le port de Dakar. L’objectif est de concurrencer Lomé, devenu le premier port de transbordement de la sous-région.
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