Les complications de l’infection chronique liées à l’hépatite B entrainent plus de dommages que l’infection par le VIH au Sénégal, a déclaré samedi le docteur Mamadou Guèye, hépato- gastroentérologue à l’hôpital général de Grand-Yoff.
‘’Actuellement, les complications de l’infection chronique par l’hépatite B entrainent plus de dommages que l’infection par le VIH . Dans les structures sanitaires, les chiffres sont très élevés sur les cas de décès liés aux complications de l’hépatite B, notamment le cancer du foie’’, a indiqué le docteur Guèye.
L’enseignant-chercheur à la faculté de médecine de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) faisait sur une communication sur le thème de la Journée mondiale contre les hépatites ‘’Agir contre l’hépatite virale, dépister et traiter’’, célébrée ce 28 juillet dans le monde entier. En plus de cette conférence, cette journée a été commémorée par l’association "Safaara Hépatites’’, à travers un dépistage de masse de l’hépatite B à la place Bayé de Ouakam pour les populations.
Revenant sur la maladie, le conférencier a souligné que ‘’ c’est une infection qui touche le foie, un organe important qui sert de filtre pour l’organisme’’. ll estime qu’"il est important de prévenir ces complications à travers le dépistage, car malheureusement cela atteint le plus souvent des sujets jeunes’’.
‘’C’est une maladie méconnue avec des délais de diagnostic tardifs, qui viennent à un stade avancé et tout cela peut être prévenu par le dépistage’’, a-t-il ajouté.
Selon lui, ‘’l’hépatite B est un fléau mondial, et le Sénégal fait partie des pays de forte endémie’’. Il précise que "d’après les chiffres du Programme national de lutte contre les hépatites, la prévalence est estimée à 10%’’. Cela revient à dire qu’’"un Sénégal sur dix est porteur chronique de l’antigène et donc est infecté par l’hépatite B’’.
‘’Il est important d’informer les populations , de les sensibiliser par rapport au dépistage, pour qu’on puisse connaître le statut et les prendre en charge en cas d’infection avant que n’apparaissent ces complications qui peuvent être dramatiques‘’, a encore dit le spécialiste.
Il a indiqué que ‘’selon l’OMS, les pays qui ont une prévalence de plus de 8 % comme la plupart des pays de l’Afrique Subsaharienne, de l’Asie du Sud est sont des pays endémiques’’.
Pour le président de l’association "Safaara Hépatites’’, Ibrahima Guèye, ‘’ cette célébration est une manière d’impliquer toutes les communes du pays pour développer la sensibilisation communautaire de l’hépatite B au niveau des populations’’.
‘’Actuellement, il y a même des divergences sur les chiffres. Nous pensons que si nous voulons avoir un programme avec des résultats, il faut revoir les choses‘’, a lancé le président de l’association Safara Hépatites.
SKS/ASG