La cérémonie d’adieu du haut-commandant de la gendarmerie (Hcg) et directeur de la Justice militaire a été l’occasion de revenir sur 20 mois passés à la tête de la maréchaussée. Le général de corps d’armée Meissa Niang dit s’être évertué à mettre en œuvre un plan stratégique 2017-2019 validé par le chef de l’Etat.
Le général de corps d’armée Meissa Niang a prononcé, hier, son discours d’adieu. Il quitte la tête du Haut-Commandement de la gendarmerie (Hcg), après 20 mois de bons et loyaux services. L’occasion lui a permis de faire un bilan non exhaustif de son action à la tête de la maréchaussée. Depuis novembre 2017, il s’est évertué, dit-il, à mettre en œuvre un plan stratégique 2017-2019 que le chef de l’Etat a, lui-même, validé. Ce plan, toujours en vigueur, a pour objet de trouver une réponse efficace et efficiente à la complexité des nouvelles formes de criminalité, en hissant ses modes d’action, équipements et la formation du personnel au niveau adéquat.
C’est ainsi que ses services ont mis sur pied des pelotons spéciaux d’intervention de la gendarmerie nationale dans plusieurs endroits du pays. Il y a eu la création de la Légion d’appui à la surveillance des frontières (Lasf) qui a permis de garantir une grande ‘’efficacité’’ dans la surveillance et la sécurisation des zones frontalières, des axes et points stratégiques. La Lasf regroupe les escadrons de surveillance et d’intervention, les unités de scanners mobiles et la section aérienne de la gendarmerie nationale. Il y a également eu l’instauration d’un pôle de police judiciaire de la gendarmerie nationale (composé du Centre national, du Service central de la recherche criminelle et de la Plateforme numérique de lutte contre la cybercriminalité).
Toujours dans le cadre du renforcement des capacités des unités, le domaine fluviomaritime a été bien pris en compte. C’est ainsi que des embarcations rapides dont deux vedettes de 11 m, deux de 9 m et un de 7 m, ainsi que 3 zodiacs ont été acquis. ‘’Ces moyens permettent non seulement de surveiller les cours d’eau intérieurs, mais aussi de se projeter sur les franges maritimes afin de participer activement à la sécurisation des futures exploitations gazières et pétrolières off-shore du Sénégal’’, renseigne le général Niang.
L’immobilier a aussi été au cœur de ses occupations. C’est ainsi, explique-t-il, que durant son commandement, une augmentation dans ce sens a été constatée. En guise d’exemple, il annonce que des 77 chantiers prévus, seuls 12 sont en attente de démarrage. Plusieurs d’entre eux ont été construits et inaugurés afin de mieux densifier le maillage territorial et répondre aux attentes des populations et des autorités. ‘’L’innovation majeure qui mérite d’être soulignée dans la construction de ces chantiers, reste la prise en compte d’un célibatorium au sein des casernes, brigades ou postes de gendarmerie nouvellement créés. Ce facteur demande une condition sine qua none pour assurer et garantir la disponibilité opérationnelle des militaires affectés dans les différentes localités concernées’’, explique-t-il.
Il y a aussi les infrastructures participant à l’amélioration des conditions de vie des personnels de la maréchaussée. Le renforcement de la sécurité des institutions de la République et de certains sites recevant du public a aussi été un des axes majeurs de son commandement. Ainsi, plusieurs dizaines de scanners et portiques de sécurité ont été installés au niveau de certaines institutions. A cela s’ajoute le volet mobilité, avec d’importantes acquisitions de moyens roulants au profit des différentes unités de la gendarmerie. Au total, 280 véhicules 4x4 et 50 berlines ont déjà été affectés à différentes unités sur une commande de 400. Sans parler des engins blindés, des camions lance-eau, des bus et des véhicules de transport, des véhicules de dépannage, de vidange qui ont été acquis. Le parc équin compte 91 chevaux.
'’Je n’ai cessé de garantir au personnel de la gendarmerie mon soutien’’
Sur le théâtre des opérations, le Sénégal compte 865 militaires, renseigne le général à la retraite. ‘’Durant tout mon temps de commandement, je n’ai cessé de garantir au personnel de la gendarmerie mon soutien et mes encouragements, en leur donnant l’assurance qu’ils seraient dotés de moyens d’action en nombre suffisant et en qualité permettant leur épanouissement dans leur exaltante mission. J’ai posé beaucoup d’actes sur le plan du réarmement moral. Il convient de signaler la récente inauguration de 64 logements, sans parler des 82 logements standing qui seront livrés sous peu’’, liste le général Niang.
Face à un contexte marqué par la primauté des intérêts, il a appelé ses anciennes troupes à faire preuve de vigilance. Comme viatique, il a leur a laissé ces trois legs : renforcement du maillage national, l’efficacité dans l’action de la gendarmerie et la solidarité de corps. ‘’Mon état d’esprit, aujourd’hui, est celui d’un chef militaire qui s’en va avec fierté et animé par la passion de servir la patrie avec honneur et loyauté’’, a conclu le prédécesseur du général de division Cheikh Sène.
HAUT-COMMANDANT DE LA GENDARMERIE NATIONALE SORTANT
Le parcours du général de corps d’armée Meissa Niang
Le général de corps d’armée Meissa Niang est un produit du Prytanée militaire de Saint-Louis et des écoles de formation de la gendarmerie nationale du Sénégal et de Melun en France. Il est diplômé de l’Institut international du droit humanitaire de San Reni en Italie, mais aussi en criminologie à l’Institut des sciences pénales et de criminologie d’Aix-en-Provence. Il est également titulaire d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en matière de ‘’lutte contre la délinquance et les déviances’’.
Durant sa carrière, il a occupé différents postes de responsabilité au sein de la gendarmerie mobile, territoriale et à l’Etat-major. Il a fait un crochet au ministère des Forces armées. Il a été chef de cabinet du Hcg, mais aussi commandant de légion, de la gendarmerie territoriale et de la gendarmerie mobile. C’est le poste qu’il a quitté avant de devenir Hcg.
Par ailleurs, il est expert de la Cedeao dans les domaines de la circulation des armes légères en Afrique de l’Ouest et de la fabrication et le stockage des armes bactériologiques et biologiques. Il a également dirigé l’Organisation des gendarmeries africaines (Oga).