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Couverture maladie universelle au Sénégal mi-figue, mi-raisin
Publié le mardi 26 novembre 2013   |  Rewmi




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Dès son accession au pouvoir, le président Macky Sall a adopté, dans son programme «Yoonu Yokkute», l’idée de Couverture maladie universelle (Cmu), conformément à sa volonté de «réduire les inégalités dans l'accès aux soins de santé». Dotée d'un montant de 10 milliards F Cfa, la Couverture maladie universelle (Cmu) est devenue son cheval de Troie. Mais, les avis sont partagés sur cette embellie que d’aucuns considèrent comme surréaliste. Pour d’autres, la réussite de ce projet de grande envergure est assujettie à des préalables. La gratuité tuant l’offre.

«J’ai fait de la Cmu une des priorités de mon programme Yonnu Yokkuté, en vue de construire un Sénégal où toutes les personnes ont un accès universel à des services de santé promotionnels, préventifs et curatifs de qualité, sans aucune forme d’exclusion», déclarait Macky Sall, lors du lancement de la Cmu, à Dakar, dans l’enceinte du Grand Théâtre. Le président Sall serait même prêt à y consacrer une allocation substantielle de 90 milliards F Cfa, en dehors du budget du ministère de la Santé. Une idée généreuse considérée comme une panacée pour la couverture sanitaire des «gagne-petit». Mais, le plan sésame pour les enfants de 0 à 5 ans n’est-elle pas une gratuité à géométrie variable ? Si l’offre de soins est gracieuse dans les centres de santé, elle ne l’est pas pour autant dans les hôpitaux où elle est soumise à des critères sibyllins. Si les enfants de 0 à 5 ans sont exemptés de tickets (consultation, vaccination et hospitalisation) pour une durée maximale de 7 jours au niveau des centres de santé publics, comme le stipule la note d’Eva Marie Coll Seck, les médicaments ne sont pas donnés. Un médecin que nous avons interrogé à Albert Royer, sous le sceau de l’anonymat, nous confie que rien n’a changé. «Les gratuités ne sont pas élaborées. Pour assurer cette Couverture maladie universelle, il faut des mesures d'accompagnement. Car, il n'y a pas de couverture universelle pour tous», a-t-il dit.

Améliorer l’existant

Optimiste, le secrétaire général du Syndicat autonome de la Santé l’est, quant à la réussite de la couverture maladie universelle dont il lie, toutefois, le triomphe à de sérieux préalables. «Je suis preneur de la Cmu, mais à condition qu’on fasse marcher l’existant», suggère Daff, selon qui, il s’agira, en premier lieu, d’assurer la disponibilité des ressources humaines compétentes dans toutes les structures de santé, Par ailleurs, poursuit notre interlocuteur, l’offre de soins devrait être en adéquation avec la demande de soins, par le biais d’une carte sanitaire qui, sans distinguer le secteur public et le secteur privé, détermine les structures et les équipements nécessaires à la prise en charge des soins, ainsi que leur localisation. L’opportunité et la continuité des services à tous les échelons de la pyramide sanitaire, ajoute M. Daff, ne pourront devenir une réalité tangible, que si les décideurs veillent à la pertinence du système d’orientation-recours, selon les échelons de la pyramide sanitaire, pour éviter l’engorgement injustifié des structures d’un certain niveau par des pathologies pouvant être prises en charge par le niveau inférieur. Autre point sur lequel insiste le syndicaliste : la professionnalisation du système de santé par la prise en charge de la spécialisation. «Si on n’a pas assez de spécialistes, il serait difficile de parler de professionnalisation», dira-t-il, plaidant pour le retour de l’engagement décennal. «Les médecins formés au pays doivent être recrutés dans la fonction publique et servir la nation au moins pendant dix 10 ans, avant d’aller servir ailleurs», suggère-t-il, non sans défendre l’idée d’une évaluation sanitaire. Toujours, selon M. Daff, seule la spécialisation peut régler le problème des urgences. «Nous formons plus d’étrangers que de sénégalais», regrette le Secrétaire général du Sas, avant d’inviter les autorités à terminer les chantiers des onze centres de santé, pour résoudre le problème de la couverture sanitaire.

Faire de l’hôpital un hôtel

Un des ses collègues va plus loin. Pour Mballo Dia Thiam, la couverture médicale, c’est faire en sorte que les soins disponibles soient dans une perspective permanente et en qualité. Sous ce rapport, les hôpitaux doivent avoir davantage de dotation pour faire face, parce qu’un hôpital est un hôtel médicalisé où il doit y avoir tout le confort possible. Toutefois, soutient-il, la gratuité tue l’offre. Aussi, le patron du Sutsas/Sas propose-t-il un tiers payant, en lieu et place de l’épisode du plan sésame. Et Daff d’insister sur l’adoption d’un bon plan de communication sur la mutualisation pour toucher la cible. «Il faut sensibiliser les imams, aller dans les quartiers, parler avec les hommes porteurs de voix», conseille Daff, selon qui, les 50 millions F Cfa injectés dans les mutuelles de santé doivent être gérés de façon tripartite entre l’Etat, les populations et les collectivités locales. «Les populations doivent informées sur les modalités de cotisation, qui peut l’avoir dans la famille, bref elles doivent connaitre la pyramide sanitaire», précisera-t-il.


Mouhamadou Ba

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