Pas de libération pour Khalifa Sall. La cour d’appel de Dakar en a décidé ainsi mercredi 18 juillet. Dans un arrêt rendu fin juin, la cour de justice de la Cédéao estimait que le maire de la capitale, condamné à 5 ans de prison pour escroquerie, n’avait pas eu le droit à un procès équitable. Les avocats du maire ont donc demandé la fin immédiate de sa détention, en vain.
« L’arrêt de la Cédéao, je n’en parle plus ». Cette petite phrase du juge a provoqué une immense bronca dans l’assistance, ce mercredi. Et comme la semaine passée, Demba Kandji a donc ordonné l’évacuation de la salle de la cour d’appel de Dakar. Une salle remplie d’un bon millier de partisans qui criaient « libérez Khalifa » à l’arrivée de la cour.
En moins de 10 minutes, le juge a donc expliqué pourquoi cet arrêt de la cour de justice de la Cédéao n’avait pas sa place dans ce procès ultra-sensible, car il ne devait pas « fragiliser, anéantir l’autorité du juge national ».
Pour Demba Kandji, cet arrêt n’a qu’une conséquence : l’Etat doit payer 35 millions de francs CFA de dommages et intérêts et éventuellement « hisser sa législation » dans le futur pour respecter au mieux les droits de l’homme. Les rejets de la nullité de la procédure comme de la libération ont été salués par de grands sourires du côté des avocats de l’Etat.
Les avocats du maire ont dénoncé, une fois de plus, une justice aux ordres, un procès politique pour anéantir l’ambition présidentielle de Khalifa Sall.