L’ancien sélectionneur national, Amara Traoré, a invité les responsables du football national a travailler à valoriser davantage les championnats locaux en vue de tirer profit de la manne distribuée par la Fifa aux clubs durant les Coupes du monde.
"Nous ne pouvons pas rester sourds à cette disposition de la Fifa qui rétribue les clubs employeurs des joueurs évoluant lors de ses compétitions pour le devenir de nos clubs", a déclaré dans un entretien avec l’APS.
Selon l’ancien entraîneur de l’AS Kaloum et du Horoya AC, deux clubs guinéens, "si on arrive à donner de l’intérêt aux sélections locales et à nos championnats, nos internationaux vont réfléchir à deux fois avant de s’expatrier".
Les clubs sénégalais comptent sur les subventions de la Fédération sénégalaise de football de football pour profiter indirectement de l’argent de l’instance mondiale, contrairement à certains clubs africains.
Le Horoya C, club du portier international sénégalais Khadim Ndiaye, va grandement profiter de la participation de ce dernier au Mondial, la Fifa devant verser au club guinéen environ 5 millions de francs CFA pour chaque jour qu’il a passé en Russie avec les Lions.
Amara Traoré est d’avis qu’il faut réfléchir sur les voies et moyens de capter ces fonds, sans toutefois aller jusqu’à évoquer un quota de joueurs locaux à sélectionner pour la Coupe du monde.
"En mettant en place un système de formation’’ pouvant mettre en avant le football local, "il n’y a pas de raison qu’on ne retrouve ces joueurs locaux en sélection A", a-t-il dit, appelant "les responsables à tous les niveaux" à lancer le processus dès maintenant.
Cette perspective passe par l’existence d’une "masse critique de jeunes footballeurs talentueux évoluant dans les clubs locaux et appelés à se retrouver régulièrement dans les équipes nationales de jeunes", a expliqué Amara Traoré.
Selon lui, au-delà de la formation, cela doit commencer par le "démarrage de véritables championnats des petites catégories au niveau régional et national".
"Ensuite, leur niveau d’intervention doit amener à ériger une sélection locale forte constamment en stage à Toubab Dialaw", a ajouté le technicien sénégalais, selon qui la prise en charge diététique et physique fait défaut dans les clubs locaux.
"En donnant des perdiem et en prenant en charge ces jeunes, il n’y a pas de raisons qu’on ne puisse avoir des locaux dans la sélection A aux CAN 2019 et 2021, et pourquoi pas à la Coupe du monde 2022", a poursuivi Amara Traoré.