La décision de l’Etat du Sénégal d’augmenter 20% sur les droits d’accises applicables aux tabacs enflamme la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab). Cette organisation voit déjà les résultats positifs de la hausse.
En fait, à en croire la Listab, ‘’cette forte hausse a eu un impact significatif sur les prix de cigarettes d’où le changement des prix noté sur le marché, depuis ce matin du 16 juillet 2018 (hier)’’. Ceci est lié au fait que le taux de taxation applicable aux tabacs vendus au Sénégal passe de 45% à 65%. Fort de cet état de fait, la Listab ‘’salue cette décision, et encourage le gouvernement à toujours aller dans le sens de corser davantage les mesures qui peuvent avoir des impacts significatifs dans la baisse de la consommation du tabac dans notre pays’’.
Aussi demande-t-elle au ministère de l’Economie et des Finances de ‘’prendre toute mesure règlementaire idoine visant à préserver cette hausse du prix pour éviter que les industriels du tabac ne puissent l’absorber dans leurs marges bénéficiaires comme ils ont eu à le faire dans le passé’’. Cette hausse est consécutive à l’adoption de la directive n°01/2017/CM/UEMOA du 22 décembre 2017 de l’UEMOA portant harmonisation des législations en matière de droits d’accises applicables aux tabacs par les huit pays membres de l’UEMOA.
Par ailleurs, les anti-tabagistes encouragent le Gouvernement du Sénégal ‘’à aller encore plus loin dans sa politique de taxation du tabac en appliquant aussi la Directive de la CEDEAO qui comporte une taxe spécifique en plus de la taxe ad valorem’’. Au demeurant, la Listab souligne que la meilleure mesure pour faire baisser la prévalence du tabac est d’augmenter les taxes. Mais également, ‘’pour avoir un impact réel sur la baisse de consommation, toute augmentation doit être basée sur les prix de ventes’’.
Au-delà du Sénégal, la ligue considère qu’il y a urgence pour les Etats membres de la CEDEAO de mettre en application la nouvelle directive de l’institution communautaire. Car, dans cet espace, note le document, ‘’le taux de taxation est très faible et il y a de fortes pressions pour qu’elle ne soit pas appliquée’’.