Le 10 juillet 2018, l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) du Sénégal a procédé au lancement du dégroupage de la boucle locale de cuivre de l’opérateur historique Sonatel. Selon ses besoins, c’est chaque opérateur tiers qui définira avec Sonatel, le caractère du dégroupage.
Par exemple, le dégroupage partiel permettra à Tigo, Expresso, Africa Access, Arc Informatique et Waw d’offrir à leurs abonnés uniquement de l’Internet haut débit et très haut débit fixe et la télévision sur ADSL alors que le dégroupage total leur permettra de proposer la Triple Play (Internet, TV, téléphonie fixe) ou Quadruple Play (Internet, TV, téléphonie fixe, téléphonie mobile).
Le dégroupage, son but est de redynamiser le segment de l’Internet fixe à travers une plus grande liberté de choix d’abonnement; une diversification des offres commerciales ADSL, des services (Triple play, offres couplées) et la baisse des tarifs de détail qu’il va engendrer. Aujourd’hui, alors que le segment de l’Internet est porté à plus de 98% par le mobile, l’Internet fixe ne représente que 2% du marché.
Sur le plan des modalités tarifaires du dégroupage, bien qu’elle ne donne pas les coûts définis, l’ARTP a expliqué comment ces derniers ont été fixés. D’après l’organe public, après que Sonatel lui a soumis une offre de gros concernant l’accès à la boucle locale, un cabinet a été mandaté pour vérifier la justesse de cette offre. Celle-ci par la suite été révisée et les tarifs applicables au dégroupage ont été arrêtés.
La décision d’ouvrir la boucle de cuivre et non la fibre optique à la concurrence, l’ARTP l’a justifié par le caractère coûteux de la fibre optique et son faible déploiement actuel dans le pays. De plus, tout opérateur peut déployer son propre réseau de fibre optique or «le principe du dégroupage est de permettre aux opérateurs alternatifs, d’avoir accès à une infrastructure essentielle qui ne peut être dupliquée », a souligné le régulateur.
C’est depuis 2005 que l’ARTP travaille sur le dégroupage. Le processus a tardé à prendre définitivement forme parce que « les conditions du marché à l’époque, ne rendait par opportune la mise en œuvre de cette opération », a expliqué le régulateur télécoms. Aujourd’hui, avec tous les opérateurs télécoms et fournisseurs d’accès à Internet disposant d’une licence globale leur permettant d’exploiter à la fois des technologies fixes et mobiles, les conditions du marché sont enfin réunis pour une concurrence loyale.