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Calendrier scolaire et Mondial: Les élèves désertent les salles de classe
Publié le samedi 30 juin 2018  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Les élèves reprennent le chemin des classes, ce 2 octobre
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Depuis le début de la Coupe du monde, les élèves sont gagnés par la fièvre du ballon rond. Ils désertent les salles de classe, à l’heure des cours. Une situation que dénoncent proviseurs et principaux.

La 21e édition de la Coupe du monde Russie-2018 ne laisse personne indiffèrent. Les élèves font partie de ce lot. A Ngaladou Diouf, 10 h passées de quelques minutes. Les élèves sont devant la grande porte, d’autres dans la cour. Les professeurs, dans leur salle, revoient leurs documents. Ici, officiellement, les cours n’ont pas été suspendus le mardi 19 juin, lors du match Sénégal-Pologne, mais les élèves ont fait comme si c’était le cas. M. Mbengue, professeur des sciences de la vie et de la terre (Svt) a eu la surprise de trouver sa classe vide, à l’heure du match (15 h), alors qu’il devait faire deux heures de cours. ‘’Ce jour-là, je n’ai pas fait cours. Tous les élèves étaient absents. J’étais en classe, mais je n’ai trouvé personne’’, signale-t-il.

Selon lui, il ne peut pas infliger une sanction collective. Au lieu de rentrer chez lui, il a préféré rester à l’école suivre le match, pour ne pas rater cette entrée en matière des Lions de la Teranga à ce Mondial russe.

Le proviseur Aliou Sarr confirme qu’il y a eu, ce jour-là, beaucoup d’absents du côté des élèves. ‘’Nous n’avons affiché nulle part que les cours seraient suspendus. A notre grande surprise, les élèves ont fait l’école buissonnière’’, regrette M. Sarr. Aucun réaménagement n’a été fait, même si les cours ont été suspendus le jeudi (coïncidant avec le match des Lions contre la Colombie). Cette petite trêve est due à la préparation des épreuves anticipées de philosophie prévues le lendemain vendredi. ‘’Avec les numérotations des tables, il est impossible de faire venir les élèves, car la sécurité est requise’’, explique-t-il.

Au collège Sacré-Cœur, les choses semblent se dérouler correctement. Les élèves affirment qu’ils ont été dans les salles de classe, les jours de match. Abdoulaye Sadji, élève en classe de seconde, dit avoir fait cours, le mardi 19 juin. ‘’Tout le monde était en classe. Nous avons suivi le cours comme il fallait’’, assure ce jeune apprenant accompagné de son camarade qui confirme ses propos. Malgré le fait qu’ils ne peuvent pas suivre les matches, ces deux compagnons, en uniformes, pantalon gris foncé et chemise gris clair, supportent leur équipe nationale. M. S., lui, élève dans ce même établissement, explique qu’il n’a pas fait cours, ce jour-là, parce qu’ils viennent rarement les après-midi en cette fin d’année scolaire.

‘’La fibre patriotique gagne les élèves’’

M. Ndiaye, professeur d’histoire et de géographie au lycée Ngaladou Diouf, raconte que lorsqu’il était dans un collège privé, il n’y avait pas de réaménagement, en période de Mondial. Ainsi, dit-il, ‘’en classe, ils avaient leurs écouteurs. A chaque cri venu du dehors, ils cherchaient à savoir ce qui se passe’’. Il constate que la fibre patriotique pousse certains élèves à débrayer les cours. Un sentiment normal, à son avis.

Au lycée Blaise Diagne, cet élève de seconde L soutient qu’il a été affiché que les cours seront suspendus, dans l’après-midi du match Sénégal - Pologne. Malick Soumaré, en uniforme, pantalon et Lacoste verts, assis devant le hall, trouve cela normal, car, dit-il, même si les élèves sont en classe, ils ne sont pas concentrés. Au Cem Blaise Diagne, c’est le même virus du ballon rond qui a contaminé les élèves. Des absents sont notés, lors des deux premiers matches du Sénégal. Baba Ndiaye, élève en classe de quatrième, ne dément pas. Il concède ceci : ‘’Nous avions cours d’anglais, lors du 1er match, mais peu d’élèves étaient dans la salle.’’ Le principal El Malick Ndiaye, catégorique, estime qu’il n’avait pas à réaménager son calendrier. Car il trouve que les études sont prioritaires. Malgré tout, il souligne qu’il est très difficile de s’accommoder à ces événements. ‘’Il y a beaucoup d’absents chez les élèves et professeurs, ce jour-là. Officiellement, nous n’avons rien aménagé. Nous ne pouvons pas, à chaque événement, changer un calendrier scolaire. C’est très difficile’’, voit-il.

Il croit qu’il n’était pas opportun d’apporter des changements, à cause du match. Des élèves, signale-t-on, ont trouvé refuge à la place de la Nation pour suivre cette rencontre dans cet espace ‘’fan zone’’, dans une ambiance folle. Le principal M. Ndiaye d’attirer l’attention sur un autre aspect, à savoir la surprotection des enfants.

‘’La surprotection des enfants est à corriger’’

‘’Cette surprotection risque de poser problème. S’il n’y a pas possibilité de les remettre à l’ordre, ça finira mal’’, attire-t-il l’attention des autorités. Ce proviseur a aussi dénoncé le manque de responsabilité des parents. ‘’Certains ne savent même pas si leurs enfants ont été à l’école ou non. D’autres ne s’en préoccupent même pas. Des bulletins de notes sur la table de son bureau attendent d’être récupérés’’, dénonce ce proviseur, l’air remonté. ‘’Je prends le soin de prendre les contacts des parents, mais pour la plupart, il n’y a pas de retour’’, dénonce-t-il.

Dans ce Cem, si certains professeurs veulent suivre les matches, ils font avancer les heures de cours. ‘’Nous avions cours normalement les mardis de 14 h 30 mn à 16 h 30 mn, mais ce jour-là, le professeur a fait cours de 14 h à 15 h, avant le coup d’envoi’’, explique un élève.

Avec l’élimination des Lions de la Teranga, élèves et professeurs pourront désormais se concentrer sur l’essentiel, à savoir les cours.
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