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Appartenance confrérique et politique : Le dangereux mélange des genres
Publié le vendredi 1 juin 2018  |  Rewmi
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L’Islam au Sénégal est largement confrérique. En dehors de quelques rares exceptions, chaque citoyen s’identifie à une confrérie. Généralement de par sa naissance. L’on suit celle de papa, la confrérie dans laquelle on a été élevé, où subsiste des pratiques spécifiques, une façon de chanter Dieu, de Le vénérer et même de s’habiller parfois, le tout dans le respect de la tradition islamique notamment dans son obédience soufi. On est Mouride, Tidjane, Layène, Niassène, Khadir, etc.

Les confréries sont alors de puissants leviers religieux et sociaux qui garantissent, à bien des égards, la stabilité de la Nation en tant que soupape de sureté.

Que l’on soit cadre ou même Chef de l’Etat, le talibé obéit à son marabout qui veille souvent à lui endiguer des conseils de sociabilité.
Si ailleurs, on vénère le roi, la reine, ici, c’est le marabout qui est l’autorité morale, celui sur qui on peut compter dans les moments difficiles par ses prières, mais, aussi, parfois, son soutien financier et matériel.
Dès lors, l’immixtion du marabout dans la sphère religieuse se fait souvent de deux façons : Ou c’est le guide religieux qui décide lui-même de faire des prises de position politique, ou ce sont les fidèles eux-mêmes qui tentent de l’embrigader par des moyens directs ou indirects.
En tout état de cause, les grandes confréries religieuses ont réussi, jusqu’ici, à préserver l’équilibre nécessaire à un bon exercice du jeu démocratique, sans que les appartenances religieuses, fussent-elles proclamées, ne soient un obstacle.

Cependant, l’autre défi qu’il est important que les guides religieux relèvent, c’est la permanence du dialogue intra confrérique, seul gage d’une bonne entente entre les citoyens.

En effet, du fait de l’acuité des batailles politiques dans lesquelles les fidèles sont impliqués, il est nécessaire, pour ces confréries, de rester neutres, autant que faire se peut.

En clair, elles doivent rester au-dessus de la mêlée tout en sachant qu’elles ont des fidèles dans tous les mouvements et partis politiques.
Ce n’est pas pour rien que la Constitution du Sénégal interdit toute identification d’un parti politique à une religion, à une race ou un sexe.
Si on laisse les confréries épouser des dynamiques politiques, il arrivera un moment où cet interdit imposé par la Constitution sera contourné. Et le résultat, c’est justement le risque d’instabilité à tous les niveaux.

C’est pourquoi, la précision faite par Touba avant-hier est très pédagogique dans ce sens.

Ce que nous avons compris dans ce message, c’est que si les familles religieuses n’ont jamais été divisées par la doctrine islamique, elles ne doivent pas pouvoir l’être par la politique, c’est-à-dire l’appartenance partisane de leurs fidèles.

Il est en effet important que les écuries politiques se départissent de leurs couleurs confrériques à l’image du Président Abdou Diouf qui l’avait si bien réussi. Cela ne signifie pas que les hommes religieux ne peuvent pas faire de la politique, mais ils ne peuvent le faire qu’individuellement, ne serait-ce que par respect à la lettre et à l’esprit de la Constitution.

L’attitude république de nos leaders est importante et s’accommode mal de certains comportements observés notamment au temps du Président Wade où la république n’a pas hésité à s’accroupir. Un Président peut être un talibé, mais la République, elle, n’en est pas un.
Si chacun respecte l’autre dans son rôle tout en cherchant pas à le manipuler pour des raisons évidentes de trafic d’influence, la paix sociale pourra être garantie encore longtemps.

En clair, il serait important que les futurs présidents du Sénégal rangent au placard leurs convictions religieuses. Ce ne sera pas pour cela qu’ils seront élus.

Assane Samb
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