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Traitement discriminatoire des dossiers impliquant des responsables de l’administration: La gouvernance “Macky“ prend ses aises
Publié le vendredi 18 mai 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Sommet du NEPAD sur le financement des infrastructures en Afrique à Dakar
Dakar, le 15 Juin 2014- Le Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique s’est ouvert à Dakar, dimanche matin, en présence de trois chefs d’Etats d`Afrique de l`Ouest. Ils ont insisté sur la nécessité de briser toute dépendance vis-à-vis de l’extérieur, en privilégiant les financements sur ressources propres dans la mobilisation de ressources pour la réalisation de projets. Photo: Macky Sall, président de la République du Sénégal
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Le limogeage du Dage de la présidence de la République Abdoulaye Ndour par le chef de l’Etat, Macky Sall, à la suite des propos qu’il a tenus sur l’affaire du capitaine Mamadou Dièye relance le débat sur la façon dont le président de la République, Macky Sall, administre certains dossiers touchant directement des responsables de son administration, en fonction vraisemblablement de leur posture dans le pouvoir en place et/ou dans l’appareil du parti présidentiel. Toute chose qui laisse penser que la politique des deux poids-deux mesures a encore du mordant au Sénégal.

Présidant la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le mercredi 16 mai dernier, jour suivant la mort de l’étudiant en Licence 2, section Français à l’UFR des Lettres et des sciences humaines, Mouhamed Fallou Sène, le chef de l’Etat, Macky Sall, s’est engagé à situer lui-même les responsabilités et à tirer toutes les conséquences de ce drame. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a dans le même sens engagé le Gouvernement à faire, dans les meilleurs délais, toute la lumière sur les causes du retard des paiements de bourses, à l’origine des manifestations qui ont occasionné cette mort inacceptable. Loin de s’en tenir-là, ce document du Conseil des ministres informe également que Macky Sall, rappelant au Gouvernement, l’impératif de prendre toutes les dispositions requises pour faciliter le paiement effectif des bourses d’étude allouées aux étudiants Sénégalais à bonne date, au regard de la priorité sociale absolue qu’elles constituent, a également fait diligenter une mission de l’Inspection Générale d’Etat (Ige) afin de faire le point sur le système et les procédures de paiement des bourses d’études.

Cependant, il faut souligner qu’en dépit du caractère ferme de cette sortie traduit par la mise en branle annoncée de l’Ige pour faire le point sur le système et les procédures de paiement des bourses d’études, le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas à sa première annonce sur cette question des bourses. En effet, en 2014, dans un contexte presque similaire, puisque précédant la mort d’un autre étudiant du nom de Bassirou Faye lui aussi originaire de région de Diourbel, le chef de l’Etat avait annoncé une batterie de mesures allant dans sens d’une prise en charge définitive du problème de paiement des bourses des étudiants. A ce titre, il avait même assuré le versement des bourses avant le 05 de chaque mois et leur disponibilité au niveau de toutes les structures bancaires ou financières, au lieu d’une seule banque.

Aujourd’hui, quatre ans après, le constat est tout autre. La plupart des mesures annoncées par le chef de l’Etat alors qu’il recevait les délégués des quatre facultés de l’Université Cheikh Anta Diop au lendemain de la mort de l’étudiant Bassirou Faye n’ont pas fait l’objet d’un traitement comme l’avait promis le président Macky Sall. Et les retards dans le paiement des bourses continuent d’être constatés sans pour autant que des mesures soient prises à l’encontre des responsables de cette situation. Que ce soit au niveau du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ou au département de l’Economie et des Finances directement concernés dans cette question de retard des bourses à l’origine des affrontements récurrents au sein des universités sénégalaises, aucun responsable n’est inquiété.

Toutefois, il faut préciser que cette absence de sanctions vis-à-vis de personnalités dont la responsabilité est engagée dans certains dossiers n’est pas un apanage de ces deux ministères sous le règne du président Sall. En effet, depuis son avènement, le régime du président Sall compte en sein beaucoup de personnalités qui trainent des casseroles sans être inquiétées. Parmi ces « délinquants en col blanc » qui continuent de humer en toute impunité l’air de la liberté, il y a notamment une dizaine de ministres et de directeurs généraux épinglés par les rapports d’organes de contrôle comme la Cour des comptes, l’Office national de lutte contre la fraude et corruption (Ofnac) et l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) pour ne citer que ceux-là.

Cependant, contrairement à ce semblant de «passivité» à l’égard de ces responsables du pouvoir dont la gestion est fortement décriée du fait des fautes graves commises, on voit le président de la République prendre des mesures contre des fonctionnaires dont le seul tort est d’avoir exprimé leur point de vue sur certaines questions d’intérêt national. Il en ainsi de l’ancien Inspecteur des impôts et domaines, Ousmane Sonko, du Commissaire Cheikhna Sadibou Keita, ancien directeur de l’Office central pour la répression des trafics illicites de stupéfiants (Ocrtis), et du Dage de la présidence de la République Abdoulaye Ndour. Le sort réservé à ces trois ex-fonctionnaires, débarqués de leurs postes, et l’absence jusqu’ici de sanctions à l’encontre des responsables du pouvoir incriminés dans certains dossiers semble montrer que Macky Sall est plutôt dans une dynamique de protéger ses «amis», même si ces derniers sont impliqués dans de grosses affaires, et châtier tous ceux qui tiennent des propos contraires aux intérêts de son régime.
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