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Procès de l’imam Aliou Ndao et co-inculpés: Les avocats accusent l’occident
Publié le vendredi 18 mai 2018  |  Sud Quotidien
Imam
© Autre presse par DR
Imam Aliou Ndao, poursuivi pour terrorisme
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Les avocats de la défense étaient à la barre hier, jeudi 17 mai pour leurs plaidoiries. Ils ont usé de tous les moyens pour démonter l’accusation qu’ils assimilent à une dictature venue de l’Occident.

L’Afrique n’est pas indépendante ! Et le procès des présumés djihadistes, le démontre avec aisance selon l’avocate Ngoné Thiam. Ce conseil d’Ibrahima Diallo, accusé d’avoir séjourné au Nigéria, trouve que des fonds ont été débloqués dans la lutte contre le terrorisme et le Sénégal, pour justifier ce financement dont il a bénéficié, a ouvert le procès.

Elle ironise d’ailleurs en disant que bientôt l’argent donné à des marabouts sera interdit. En plaidant l’acquittement de son client, Me Ngoné Thiam, a trouvé que le dossier ne comporte aucune preuve pouvant justifier la condamnation à perpétuité de son client requise par le procureur.

L’avocat de Mouhamed Ndiaye, Me Mouhamadou Gueye, pense quant à lui, que le procès est «une paranoïa des occidentaux». Mieux, ajoute-t-il, «le Sénégal mène une guerre qui n’est pas la sienne».

Me El Hadji Bass, un des conseils de l’accusé Abdou Karim Mbacké Bao a, en ce qui le concerne, a affirmé que la référence du procureur à la France à l’entame de son réquisitoire, «montre que le procès a été dicté». Pis, ajoute-t-il, «le dossier est un dossier de la France contre l’Islam».

En qualifiant le procès de «honte», il a estimé que «la priorité devrait être la lutte contre la violence exercée sur les étudiants». Me Babacar Cissé a, quant à lui, parlé de procès-bilan pour justifier l’argent reçu par le Sénégal dans le cadre de sa lutte contre le terrorisme.

Mouhamed Ndiaye, victime de son instabilité

L’accusation de financement du terrorisme, associations de malfaiteurs en relations avec une entreprise terroriste, apologie du terrorisme et blanchiment de capitaux, des faits pour lesquels le substitut du procureur Aly Ciré Ndiaye a demandé la peine d’emprisonnement à perpétuité assortie de travaux forcés contre Mouhamed Ndiaye n’est pas fondée selon les conseils de l’accusé. Dans sa plaidoirie, Me Ndéné Ndiaye a estimé que son client est «un jeune homme en perte de repères qui a été victime de la mauvaise foi des recruteurs djihadistes. Le fait d’être séparé de ses parents à bas âge, l’éducation d’un grand-père au crépuscule de sa vie et les différentes péripéties de son parcours professionnel ont fait de lui, une personne vulnérable».

Fondant son argumentaire sur la personnalité de son client, l’avocat a indiqué que dernier bien qu’étant une «personne réservée mais prolixe à l’audience», n’a jamais soutenu «être au courant de l’installation d’une base terroriste au sud du pays».

Selon Me Ndéné Ndiaye également, son client n’est pas poursuivi pour s’être rendu chez Boko Haram. Et son séjour et ses actes se sont passés au Nigeria. Donc, c’est à ce pays uniquement que revient la charge de juger les faits qui sont déroulés sous son territoire. Mouhamed Ndiaye n’a pas fait l’apologie du djihad selon Me Ndiaye.

Et rentrer sur la base d’une condamnation, sur la base des seuls éléments du dossier serait une erreur a-t-il jugé. Il demande dés lors l’acquittement de son client. Selon la robe noire, Mouhamed Ndiaye s’est repenti. Il est donc normal que le tribunal lui donne une occasion de se réinsérer dans la société.

Par ailleurs, l’avocat a aussi demandé au président Samba Kane d’avoir le sens de la mesure. Pour lui, la «lutte contre le terrorisme n’est pas simplement juridique et sécuritaire. Elle doit aussi être sociale. L’école doit y jouer les premiers rôles pour former les résistants intellectuels qui ne soient des sujets détournés».

Pour Me Mouhamadou Gueye, un autre avocat de Mouhamed Ndiaye, les déclarations faites par son client aussi bien devant le magistrat instructeur et à la barre de la chambre criminelle ne révèlent d’une quelconque culpabilité. S’agissant de ses déclarations à l’enquête préliminaire évoquées par le parquet pour requérir la perpétuité, Me Mouhamadou Gueye a trouvé qu’elles ne peuvent pas servir de preuves. La cause est dit-il, son «client n’a pas été assisté lors de sa garde de vue». En pareille circonstance, «des aveux peuvent être obtenus sur la base de tortures et donc, ils ne peuvent pas être validés devant une juridiction».

L’avocat a aussi estimé qu’en partance pour le Nigeria, son client avait pour objectif d’apprendre sa religion. Tout autre chose qu’il a eu à y effectuer l’a été sur la base de contraintes.

Me Mouhamadou Gueye a aussi jugé que, «rien dans le dossier ne justifie l’implication de son client dans la création d’une base djihadiste». Demandant un acquittement de son client, l’avocat a trouvé que le représentant du parquet, Aly Ciré Ndiaye, s’est lancé dans une tentative de diabolisation de son client.

La cause est à son avis que le fabriquant d’explosifs et salafiste égyptien, Abu Youssuf à qui le maitre des poursuites a fait référence en voulant justifier le surnom de son client, n’est pas fondé. Ce dernier est un Abu Youssuf parmi tant d’autres personnes qui portent ce surnom.

CAS D’ABDOU KARIM MBACKE BAO : La défense évoque la démence

Abdou Karim Mbacké Bao, l’accusé qui a reconnu avoir séjourné au nord Mali dans le fief de l’Aqmi contre qui le parquet a demandé une peine d’emprisonnement à perpétuité, ne jouit pas de toutes ses facultés mentales.

L’avis est de son avocat, Me El Hadji Bass. Pour l’avocat, le fait que son client n’ait porté une seule tenue pendant une quinzaine de jours à l’audience prouve sa folie. Mieux, le caractère solitaire d’Abdou Karim Mbacké Bao démontre également qu’il n’est pas sain d’esprit.

A la barre, Me El Hadji Bass a fustigé le fait que le dossier médical de son client ne leur soit pas communiqué malgré dit-il, les nombreuses demandes auprès de la chambre criminelle et des autorités judiciaires. Me El Hadji Bass ajoute dans son argumentaire qu’étant donné qu’Abdou Karim Mbacké Bao quitte chaque jour le pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec pour venir à l’audience, le condamner à une peine d’emprisonnement à perpétuité reviendrait à violer ses droits. Abdou Karim Mbacké est atteint de troubles de comportement c’est la raison pour laquelle, il est parti au Mali sans des garanties préalables.

Me Ousmane Thiam trouve en ce qui le concerne que le dossier a été exagéré ainsi que les propos attribués à son client. L’avocat soutient que le réquisitoire du parquet est plein d’insinuations et de déductions alors qu’en droit pénal, l’accusation doit être fondée sur des preuves. Son client n’est pas un expert dans la fabrication d’explosives comme présenté dans le dossier. Selon Me Ousmane Thiam, Abdou Akim Mbacké Bao n’a pas les compétences requises pour la pratique. Il s’est rendu au nord Mali pour trouver du travail à cause de sa situation précaire, a déclaré par ailleurs la robe noire.

CONDAMNATION A 20 ANS DE TRAVAUX FORCES : Les conseils de Saliou Ndiaye déchirent la requête du procureur

A la barre, les avocats de l’accusé Saliou Ndiaye se sont attaqués à la demande de condamnation du représentant du parquet Aly Ciré Ndiaye. Pour Me Babacar Cissé, Saliou Ndiaye ne peut pas être poursuivi pour son souhait d’aller en Syrie ou en Afghanistan. Cette envie de voyager n’était qu’une simple volonté. Par conséquent, elle ne peut pas justifier une demande de condamnation trouve-t-il. Mieux, pour la robe noire, les transferts de documents par mail dont l’un fait l’éloge d’Oussama Ben Laden à l’imam Aliou Ndao ne justifie pas l’apologie du terrorisme. S’il en étant ainsi, trouve-t-il, Aly Ciré Ndiaye a fait de l’apologie du terrorisme en projetant une vidéo sur la vie dans le fief de Boko Haram à l’audience. Me Babacar Cissé a ainsi demandé à que son client soit innocenté et que toutes les poursuites contre sa personne soient levées.

Pour Me Etienne Dionne, si Saliou Ndiaye était intéressé par le djihad, il serait parti au Nigeria ou en Libye après le refus de la Turquie de l’octroyer un visa et la dissuasion de l’imam Aliou Ndao de se rendre en Afghanistan. Le financement du terrorisme n’est pas un délit constitué pour son client dans la mesure où indique-t-il, il n’a remis que la somme de 10.000 F Cfa à Abdou Akim Mbacké Bao. Plaidant aussi le rejet des accusations portées contre son client, Me Etienne Dione a demandé la restitution de tous ses biens.
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