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Ibrahima Hamidou Dème, ex-magistrat sur la décision des “7 sages“ relative au parrainage: “À part le contentieux électoral, on ne voit pas le rôle du Conseil constitutionnel“
Publié le lundi 14 mai 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DR
Le juge Ibrahima Hamidou Dème
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Depuis la décision prise par le Conseil constitutionnel contre l’image de l’ancien président Abdoulaye Wade sur les listes, aux législatives de 2001, «on n’a pas vu le Conseil constitutionnel prendre des décisions qui vont dans le sens de renforcer la démocratie». Ce sont là les propos du magistrat démissionnaire, Ibrahima Hamidou Dème, qui dit ne pas voir le rôle du Conseil constitutionnel dans le renforcement de la démocratie sénégalaise. Le leader du mouvement politique “Ensemble“ était l’invité de Sud Fm, à l’émission Objection d’hier, dimanche 13 mai.

L’opposition sénégalaise n’est pas encore prête à avaler la pilule qui lui a été servie par le Conseil constitutionnel en se déclarant incompétent pour connaitre du recours qu’elle avait déposé, dans le but d’annuler le vote de la loi sur le parrainage. Hier, dimanche 13 mai, à l’émission politique Objection de la radio privée Sud Fm, le magistrat démissionnaire du Conseil supérieur de la magistrature, l’ex-juge Ibrahima Hamidou Dème, a exprimé toute sa déception sur cette institution. En effet, il a tout d’abord fait savoir que «c’est une décision qui ne surprend pas malheureusement. Ce qui aurait surpris les Sénégalais, c’est de voir le Conseil recevoir favorablement le recours de l’opposition».

De l’avis de l’ex-juge Dème, cette Institution n’a pas habitué les Sénégalais à ce genre de décisions.
Plus acerbe contre le Conseil constitutionnel, le patron du mouvement politique “Ensemble“ trouve que ledit conseil ne participe pas au renforcement de la démocratie du pays. Il soutient ainsi que «depuis 2001, avec la décision historique qui était rendue par le Conseil constitutionnel sur l’image de l’ancien président sur les listes aux législatives, on n’a pas vu le Conseil constitutionnel prendre des décisions qui vont dans le sens de renforcer la démocratie».

Donc, Ibrahima Hamidou Dème ne trouve pas la pertinence de ladite Institution dès lors que, selon lui, «à part le contentieux électoral, on ne voit pas le rôle du Conseil constitutionnel». Poursuivant, il se demandera : «est-ce que depuis 6 ans, en dehors du contentieux électoral, le Conseil constitutionnel a rendu des décisions qui vont dans le sens de renforcer la démocratie sénégalaise ?». Il a, par ailleurs, rappelé le rôle du Conseil constitutionnel, qui est le gardien de la Constitution à même de contrôler la conformité des lois par rapport à la Constitution.

Suffisant pour lui d’estimer que «c’est totalement ignorer le rôle qui est le sien dans notre démocratie, si cette instance essaie de voir son rôle par rapport à la lettre de la loi, en disant toujours qu’il n’a pas vu dans la Constitution des dispositions qui peuvent lui permettre de se prononcer». Pour que cette Institution puisse remplir son rôle, M. Dème pense qu’il faut revoir la manière de désignation de ses membres. Parce que, à son avis, tant que ses membres sont nommés par le président de la République, «il est très probable que ces membres là ne s’affranchissent pas de cette autorité de nomination».

Revenant sur les raisons de sa démission du Conseil supérieur de la magistrature, l’ex-magistrat Dème révèlera que son combat à l’interne avait atteint «ses limites». A son avis, quand il était à l’interne, il avait constaté que «c’est un organe qui est complètement au service de l’Exécutif». Comme solutions pour une justice indépendante, le leader du mouvement politique “Ensemble“ estime qu’il faut tout d’abord réformer pour que les magistrats soient nommés dans la grande transparence, que le Conseil supérieur de la magistrature soit ouvert à la société civile, au parlement, aux organisations syndicales, etc. Paradoxalement, il propose que l’Exécutif siège dans ledit Conseil, contrairement à la réclamation de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums). Cela, tout en précisant qu’il faut prendre des dispositifs pour qu’il ne puisse pas influer sur son fonctionnement.
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