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Serigne Mbaye Thiam (ministre de l’Éducation nationale): ‘’J’assume totalement ce que j’ai fait’’
Publié le mardi 8 mai 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`Éducation nationale rencontre la presse
Dakar, le 26 décembre 2017 - Le ministre de l`Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam a rencontré la presse pour évoquer la situation de l`École sénégalaise.
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Malgré les indignations de part et d’autre, le ministre de l’Education nationale ne regrette rien de la manière dont il a géré la crise scolaire. Du coup, pour Serigne Mbaye Thiam, il n’est pas question de démissionner, ni maintenant ni plus tard. Le socialiste dit n’avoir rien à se reprocher, parce qu’il a agit sur instruction du chef de l’Etat et celui du gouvernement.

Depuis que vous êtes à la tête de ce département, vous ne vous entendez pas avec les syndicats d’enseignants. Pourquoi cette relation conflictuelle ?

Je n’ai pas de rapport conflictuel avec eux ; chacun est dans son rôle. Je suis obligé de leur dire ce que je pense. Par nature, je ne peux pas dire à une personne quelque chose à laquelle je ne crois pas. Si je suis convaincu d’une chose, je le dis, je me fais le porte-parole de cette doléance. Si je ne suis pas convaincu, je suis obligé de leur dire que je ne suis pas convaincu. Beaucoup de syndicats d’enseignants veulent que je les appuie en portant leurs revendications quand ils discutent avec le ministère de l’Economie et des Finances. Si je suis convaincu, je porte votre revendication, mais je ne peux pas le dire de la même façon que vous. Je ne vais pas dire à la radio : le ministre de l’Economie et des Finances a tort, il devait faire ça pour les syndicats. C’est dans le cadre de l’activité gouvernementale que je le fais. Constitutionnellement, le gouvernement est collégial et solidaire. Ce que j’ai à dire, je le dis dans l’espace du gouvernement, mais je ne peux pas le dire dehors pour faire de la démagogie et plaire aux syndicats.

On vous reproche d’avoir des mots qui ne valorisent pas l’enseignant…

Qu’est-ce que j’ai dit ? Dernièrement, la seule fois où j’ai parlé, c’est lorsque j’ai tenu le point de presse. Mais je n’ai pas parlé avant ça. Quand j’ai parlé, j’ai dit que c’est de la responsabilité du gouvernement de tout faire pour que les études des enfants se poursuivent. Quand le gouvernement a sorti un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement, il a dit la même chose. Ce qui veut dire que j’ai donné la position du gouvernement.

Justement, à propos de cette conférence de presse. Pourquoi avez-vous annoncé la levée du mot d’ordre de grève à la place des syndicats d’enseignants ?

C’est la position du gouvernement du Sénégal. La discussion a eu lieu dans le gouvernement du Sénégal. C’est cette position que j’ai affirmée. La suite des événements montre que j’ai dit la vérité. Quelqu’un parmi les syndicalistes a pris la parole et est allé au-delà de ce que j’ai dit, en donnant le nom des syndicats.

Mais vous savez quand même qu’en tant que ministre, il ne vous appartient pas d’annoncer la levée du mot d’ordre de grève…

J’ai eu des discussions, je n’ai pas annoncé la levée du mot d’ordre de grève. J’ai simplement annoncé que des syndicats vont lever le mot d’ordre, c’est ça que j’ai dit et c’est eux qui me l’ont dit.

Dans tous les cas, vous avez donné l’information en premier…

Je n’ai pas dit que le mot d’ordre de grève est levé, j’ai dit que nous avons eu des discussions avec eux, ils nous ont annoncé qu’ils vont suspendre le mot d’ordre de grève. Ce que j’ai dit, c’est la vérité. Deux autres parmi eux l’ont confirmée. Si on est sincère dans ce qu’on dit, pourquoi on ne veut pas que ça soit su ?

Comment se fait-il qu’au moment d’annoncer la fin de la grève, les syndicalistes se retrouvent de l’autre côté avec le Haut conseil du dialogue social et la société civile ?

Pour être plus précis, la conférence était initialement prévue le vendredi 20 avril à 16 h. Quand on a fait les contacts exploratoires avec eux, ils nous ont dit que le samedi matin, ils allaient avoir des réunions, il fallait repousser ça. Nous avons programmé la conférence de presse le vendredi à 17 h. En esprit de partenariat, on ne voulait pas prendre des décisions au niveau de l’Etat sans pour autant leur parler au préalable. C’était ça le sens des contacts que nous avons eus avec eux. On ne peut avoir des partenaires et donner l’impression de les poignarder dans le dos. Finalement, on avait retenu 17 h. La nuit du vendredi (20 avril 2018), je leur ai indiqué que c’était 17 h. Il y en a qui m’ont dit que 17 h, ce n’est pas bon parce qu’on va démarrer une réunion à la même heure. J’ai dit, il faut vous débrouiller, parce que c’était le vendredi à 16 h, maintenant c’est à 17 h. C’est ce qui figurait sur les premières invitations. Finalement, on a repoussé à 18 h.

Les syndicalistes nous avaient dit que leur décision ne dépendait pas d’une personne extérieure, c’est une décision qu’ils ont eu à prendre en toute souveraineté. Mais les quatre en question (Sels, Sels/A, Uden, Sneelas/Fc : Ndlr) avaient indiqué qu’ils ne veulent pas prendre une décision sans discuter avec le groupe (G6). Ce qui est une attitude d’honneur. Il y a eu des problèmes de coordination. Je préfère ne pas en parler parce que c’est vraiment dépassé. Ce n’était pas fait dans une démarche de leur porter préjudice ou de leur faire mal. C’était fait parce que c’est le fil des événements qui a demandé qu’on le fasse. On avait invité la presse, il fallait parler. L’objet de la communication a été changé quelque temps avant que l’on ne rentre en salle. Au niveau du gouvernement, finalement, tout s’est bien passé. C’est l’ensemble de ces péripéties qui a mené à la fin de la grève.

Pourtant, tout le monde retient que vous avez eu le mauvais rôle dans cette affaire.

Quand on ne veut pas avoir de mauvais rôles, on n’exerce pas des responsabilités publiques. Si j’étais chez moi, on n’allait pas parler de moi. Quand on exerce des responsabilités, on ne peut pas ne pas parler de vous. Dans le gouvernement, on parle du ministre de l’Education nationale, celui de l’Intérieur, celui de la Justice, de la Santé. A un moment donné, c’était celui des Transports aériens. C’est comme ça ! Si vous n’exercez aucune responsabilité, on ne parle pas de vous. Quand on exerce des responsabilités, nécessairement, on arbitre. Quand on arbitre, on touche nécessairement des intérêts (particuliers) au profit de ce que l’on pense être l’intérêt général. On touche nécessairement à des intérêts, mais on n’en veut à personne. On pense faire ce qui est bien pour le pays.

Vous assumez donc totalement ce que vous avez fait durant cette crise ?

J’assume totalement ce que j’ai fait. Je l’ai fait au nom du gouvernement. Tout ce que j’ai fait, ce sont des décisions discutées, arrêtées au sein du gouvernement. Je les assume complètement.

Et pourtant la réunion qui a permis de dénouer la crise s’est faite sans vous, chez la première dame ?

Disons avec le président de la République.

Avec le président de la République, au domicile de la première dame !

A leur domicile, vous voulez dire ?

Comme vous voulez, mais ça s’est fait sans vous…

Quand il y a un conflit de cette nature, beaucoup de bonnes volontés se manifestent. Il ne faut pas particulariser, il faut remercier toutes les bonnes volontés qui se sont manifestées pour régler la crise. Qu’ils soient connus, inconnus, qu’ils le fassent de façon ouverte ou très discrète. Il faut se réjouir de cela. Maintenant, qui a réglé le problème ? C’est le président de la République, non ! Lors de l’ultime rencontre avec les organisations syndicales, il n’y avait que le chef de l’Etat et le Premier ministre, il n’y avait pas une autre personne. Le président de la République, il est en même temps le ministre de l’Education nationale, de la Fonction publique, de l’Economie et des Finances, de l’Habitat, tout. On nous délègue des pouvoirs. Donc, Serigne Mbaye Thiam n’y était pas, mais le ministre de l’Education nationale y était. Et vous comprenez que dans un Etat, quand on prend des décisions, on recueille l’avis de ses collaborateurs. Dans le processus de décisions, on y était impliqué, on était là-dedans, on a donné nos avis, nos suggestions, nos points de vue, c’est ça qui est important. Tous les jours, le chef de l’Etat, dans son bureau avec le Premier ministre, prend des décisions autrement plus importantes qui concernent d’autres ministres, sans prendre leur avis.

Vous avez donc été consulté ?

Mais bien sûr ! De même que le ministre des Finances. Ce dernier est nécessairement consulté. Ses services sont impliqués et consultés. On leur demande des informations, les conséquences de telle ou telle autre décision, vous donnez votre point de vue. C’est comme ça que fonctionne un Etat. Mais tout ne se dit pas sur la place publique.

Vous n’avez donc pas le sentiment d’avoir été écarté ?

Pas du tout ! Ce conflit a été géré en parfaite entente avec le président de la République, le Premier ministre et les autres membres du gouvernement. Nous l’avons géré de bout en bout, heure après heure, de jour comme de nuit. Nous avons échangé des messages, des points de vue.

Aujourd’hui, beaucoup de syndicalistes demandent votre démission. Êtes-vous prêt à partir ?

Quels sont ceux qui le demandent ?

Il y a Abdoulaye Ndoye de Cusems et la Feeder…

Vous en n’avez cité que deux. Ne dites pas beaucoup. Saourou Sène du Saemss, syndicat majoritaire dans le moyen-secondaire, vous ne l’avez pas entendu le dire. Souleymane Diallo, syndicat majoritaire de l’élémentaire, vous ne l’avez pas entendu le dire. Ceux qui le disent, vous ne savez pas s’ils portent leur propre parole ou la parole de leur instance. Autre élément, au poste du ministère de l’Education, tous ceux qui ont fait plus de deux ans, il y a des responsables (syndicaux) qui ont demandé leur démission. Tous ! La dernière fois, je regardais les archives. Au sujet d’un de mes prédécesseurs, on disait : ‘’Telle personne est un danger ambulant pour l’école sénégalaise. Il est le principal obstacle à la facilitation du dialogue dans l’espace scolaire. Les enseignants contractuels exigent le départ du ministre de l’Education nationale.’’ Je ne fais pas exception. Tous les ministres qui se sont succédé, un syndicat d’enseignants ou plusieurs ont demandé leur démission.

Par contre, je note que ce n’est pas la majorité des syndicats, d’abord. Ensuite, faudrait-il savoir si la personne donne son point de vue personnel ou celui de son instance.

Dans des problèmes comme ça, il y a des interrelations syndicales, politiques… tout est dedans. Mais nous sommes vaccinés. Nous avons fait le prytanée, le brevet de parachutiste, on n’avait pas peur de sauter…

De façon claire, vous ne démissionnerez pas ?

Je pense que ce n’est pas courageux, en pleine crise, de quitter le bateau ou le cockpit de l’avion, ce n’est pas courageux comme pilote. Il faut faire comme le commandement de l’hélicoptère qui s’est écrasé ; que Dieu ait pitié de leur âme. Ils ont tout fait pour sauver les gens. C’est ça mon attitude. En plus, quels griefs portent ceux qui demandent ma démission ? Il faut que la personne échoue d’abord dans l’Education. Si c’est l’instabilité dans le système éducatif… Dans mes souvenirs, c’est seulement en 2016-2017 que l’on est resté une année sans grève et débrayage. Donc ce n’est pas lié à un ministre, à un président, à un Premier ministre, ni à un ministre des Finances ou de la Fonction publique. Le fait de démissionner ne règle pas le problème, parce qu’il y a eu d’autres à qui on a demandé leur démission. Ils ne sont plus là et les grèves continuent.

Quitter le bateau en pleine crise n’est pas courageux, dites-vous. Est-ce envisageable après la crise ?

Je pense que j’ai pris ma dose d’Education nationale, je ne me dérobe jamais dans mes responsabilités. Je n’ai pas demandé à venir à ce ministère. Le jour où on pense que je dois faire autre chose ailleurs ou bien quitter carrément le gouvernement, je le ferai. C’est le chef de l’Etat qui décide, c’est lui qui est élu ; moi, je suis là pour servir. Souvent, je dis à mes amis : il faut être fou pour vouloir devenir ministre de l’Education nationale. Les problèmes de grève, d’instabilité ne font pas partie des problèmes les plus importants qui m’absorbent le plus. Quand vous voulez construire une école quelque part et que les gens du village disent : ‘’Nos enfants ne doivent pas fréquenter ce village parce que, historiquement, ce sont leurs enfants qui fréquentaient notre village.’’ Ce sont des choses beaucoup plus compliquées que les histoires de grève. La gestion des crises de grève mobilise plus l’attention, mais ce sont les problèmes les moins compliqués que l’on gère au ministère de l’Education nationale. Je suis en train de gérer un dossier d’un conflit entre un chef religieux avec les habitants d’une localité. J’ai géré un problème d’une école où les gens disaient que le directeur doit quitter, parce qu’il est un anthropophage.

On vous accuse de ne pas être ouvert à certaines propositions, surtout en temps de crise.

Non, tout le monde doit apporter sa pierre à l’édifice. C’est la conjugaison de toutes les interventions, toutes les bonnes volontés, des instances du dialogue social, de tout le monde, des annonces du président, des interventions des chefs religieux, c’est tout ça qui a permis d’amener la paix. Il ne faut pas penser que c’est une intervention qui amène la fin d’un conflit, c’est plusieurs facteurs. Comme vous le savez, que ça soit une grève ou bien un conflit entre Etats, avant que les gens ne se retrouvent formellement pour signer un document, il y a un gros travail de couloir qui se fait. Tout le monde y participe. Et toutes ces initiatives sont à saluer. Mais je pense qu’au finish, le président de la République a fait preuve de mansuétude, de disponibilité. C’est ça qui a permis de dénouer la crise.

Nous insistons sur cette question, parce qu’en 2016, Mamadou Diop ‘’Castro’’, alors président de la section Education du Haut conseil du dialogue social, vous a reproché de lui avoir ‘’fermé’’ les portes de votre bureau, au summum de la crise.

Non, je ne pense pas. D’abord, ce qu’il faut préciser, c’est que le département ministériel habilité à mener des négociations pour les agents de l’Etat, ce n’est pas le ministère de l’Education nationale, c’est celui de la Fonction publique. C’est la raison pour laquelle vous constatez qu’en 2014, du temps de Mansour Sy, c’est dans la salle de conférence du ministère de la Fonction publique que les négociations ont été conclues, le protocole d’accord signé. En 2016, ça s’est fait au Breda, conduit par le ministre de la Fonction publique, Viviane Bampassy à l’époque. Donc, j’aurais même pu ne pas être associé, ce ne sont pas mes attributions. L’Education concerne tout le monde. La preuve, quand vous lisez les points du protocole d’accord, il y a deux points qui me concernent, ces deux points, ce sont des détails. Pour la formation diplômante des instituteurs, on dit qu’il faut faire un atelier avant la fin du mois de mai. Pour l’enseignement arabe, il faut faire un atelier. On dit que le Pv des examens de professionnels, il faut les sortir avant juillet. Donc, vous vous rendez compte que les problèmes de fond ne me concernent pas. Les rappels d’intégration ne concernent pas le ministère de l’Education nationale, l’indemnité de logement, la commission administrative, pareil. Mais je supporte tout ça. Le gouvernement est un et indivisible. Je porte les préoccupations de mes collègues qui ont en charge des dossiers qui concernent l’Education.

Etant donné que l’Etat avait des solutions, pourquoi attendre d’être au bord de la rupture pour les proposer ?

C’est une question qu’on peut se poser. D’abord, au mois de septembre, tout le monde m’avait entendu dire que le budget de cette année ne prévoyait pas l’indemnité de logement. Les enseignants l’avaient d’ailleurs mal pris, en disant que notre ministère devait nous protéger. La suite des événements m’a donné raison. Pendant les négociations, le Premier ministre leur a expliqué que l’on ne peut faire quelque chose qu’à partir du mois d’octobre, parce que nous sommes obligés de faire une loi de finance rectificative. Ce qui veut dire que j’ai eu un langage de vérité vis-à-vis d’eux. Maintenant, on était dans une démarche de négociations avec eux, on pensait que, compte tenu de la conjoncture du pays, il y a ce qu’on pouvait faire et ce qu’on ne pouvait pas faire. Le ministre des Finances fait ses calculs, il tient compte des éléments de conjoncture, il tient compte des informations nouvelles qu’il a et il fait des propositions. Même les 15 000 F Cfa supplémentaires que l’on rajoute en 2020, l’Etat l’a fait sur la base des indications du ministère des Finances. La caisse de l’Etat est une et indivisible. En donnant satisfaction à leur revendication, on renonce à d’autres projets. Le Premier ministre leur a dit cela.

Le protocole d’accord 2018 a été signé le 30 avril, celui-ci de 2016 a été signé le 30 avril. Quand est-ce qu’on va arrêter de signer des protocoles d’accord le 30 avril, à deux mois de la fin de l’année ?

On va essayer de tout faire pour ne même pas avoir à signer des protocoles, à avoir une feuille de route au mois de septembre, pour que les études se déroulent correctement. L’instabilité est une question préoccupante pour le système éducatif. Beaucoup d’efforts sont faits par tous les acteurs, mais l’instabilité plombe l’avenir du système éducatif. C’est une question à laquelle on doit trouver une réponse définitive. J’ai été attristé par cette crise parce qu’il y a tellement de choses qui sont faites et on n’arrive pas à avoir des résultats à la mesure des efforts des uns et des autres, parce qu’il y a l’instabilité du système éducatif.

Le G6 a levé son mot d’ordre, mais l’Inter-cadre et la Féder poursuivent la lutte (Ndlr : l’entretien a eu lieu le jeudi 3 mai 2018). Comment l’Etat va gérer ce dossier ?

L’Etat le gère selon l’arrêté qui a organisé les élections de représentativité. Cet arrêté a fait l’objet de partage, le ministre du Travail de l’époque a organisé plusieurs rencontres avec tous les syndicats. Ils se sont entendus sur les modalités d’organisation des élections, les conséquences à tirer des résultats. C’était avant même que l’on ne sache qui sera qui après les élections. Ils se sont entendus pour dire que les organisations syndicales représentatives sont celles qui auront plus de 10 %. C’est ce que l’on a tiré comme conséquence. (…) Si vous faites le tour des établissements, vous vous rendez compte que la notion d’organisation syndicale représentative correspond à une réalité dans les écoles. Tous les enseignants ont repris les cours. Maintenant, j’entends l’autre groupe dire que si on regroupe nos voix, on a plus que les autres. Mais s’ils regroupent leurs voix, ils doivent regrouper les voix des autres. A l’école élémentaire, on nous apprenait que pour comparer deux fractions, il faut les réduire au même dénominateur d’abord. Si vous voulez regrouper vos voix, il faut regrouper les voix des autres. Il faut comparer deux choses comparables.

Comment se fera le réaménagement du calendrier ?

Il y a déjà des travaux qui ont été menés, ce sont des questions techniques. Je laisse aux inspecteurs, aux proviseurs et aux techniciens le soin de proposer quelque chose. Ils ont déjà fait une réunion. Comme j’ai rencontré l’enseignement privé, des gens m’ont dit qu’on devait les associer. J’ai demandé que l’on fasse une deuxième réunion de concertation lundi (aujourd’hui) en y associant l’enseignement privé. Comme ça, ils vont prendre des décisions consensuelles. Si, en fin de compte, différentes positions se dégagent, l’autorité va arbitrer.

Est-ce que deux semaines suffisent pour combler un gap de trois mois ?

Il ne faut pas que l’on fasse comme au football où chacun veut être entraineur ou sélectionneur. Les inspecteurs d’académie et les chefs d’établissement ont suivi jour après jour l’évolution de la grève. Ils ont fait un tableau où ils indiquent le nombre d’enseignants qui ont fait grève entre un jour et cinq jours, entre six jours et dix jours entre onze jours et quinze jours, entre seize jours et vingt jours, ceux qui ont fait plus de vingt jours. C’est sur cette base qu’ils évaluent la progression des enseignements/apprentissages dans les salles de classe pour ensuite faire des propositions. Maintenant, quand vous sortez de cette crise, vous ne pouvez pas avoir une situation idéale. La situation idéale, c’est que l’on ne perde aucune heure, du début du mois d’octobre à fin juillet. Mais si vous ne l’avez pas, vous devez trouver une solution. Vous devez arbitrer entre une année blanche et le rattrapage de l’année.
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