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Enquête Plus N° 846 du 8/4/2014

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Incendie sur un véhicule, menaces de mort sur des députés:Les présumés complices des auteurs d’atteinte à la sûreté de l’État acquittés
Publié le mercredi 9 avril 2014   |  Enquête Plus


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© Autre presse par DR
Le palais de justice de Dakar


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Suspectés d’appartenir au Mouvement pour le respect du Sénégal (MRS) qui, en 2008, avait revendiqué l’incendie d’un véhicule de la police de Dieuppeul, avant de menacer de mort des députés de l’ancien régime, l’agent commercial de Tigo Pape Mamadou Cissé et le marchand Salifou Saraba Yarabi ont été acquittés, hier, par la Cour d’assises de Dakar.



En voulant gagner une commission en sus d’un poste téléviseur, Pape Mamadou Cissé avait gonflé son chiffre d’affaires. Agent commercial à Tigo, il avait vendu et activé en 2008 une puce avec un nom fictif. Seulement, à la place d’une commission, il a plutôt récolté un séjour carcéral de 5 ans et 10 mois. Il a finalement recouvré la liberté, ainsi que son co-accusé, Salifou Saraba Yarabi. Tous les deux étaient inculpés pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’État.

La puce téléphonique numéro 76 588 47 01 sous le nom de Pale avait servi à envoyer des messages de menace à l’ex-Commissaire de la police de Dieuppeul, Mbaye Sèye, et à des députés de l’ancien régime. C’était au moment du vote de la loi Sada Ndiaye instituant la réduction du mandat du président de l’Assemblée nationale de 1 à 5 ans et qui avait fait perdre à l’actuel chef de l’État, Macky Sall, sa place au perchoir.

A cet effet, plusieurs députés avaient reçu ce message : ‘’Osez vos Hover, ensuite vous tuer un par un. Nous avons la logistique pour le faire. Mouvement pour le respect du Sénégal’’. Le même jour, précisément le 18 octobre 2008, le commissaire recevait sur son téléphone de service le message suivant : ’’Vous allez assister à des exécutions en série des députés s’ils votent la loi Sada Ndiaye’’.

Ces messages avaient été envoyés au moment où la police de Dieuppeul enquêtait sur l’incendie d’un de ses cars stationnés devant ses locaux. L’incendie commis dans la nuit du 24 au 25 août, vers 4 heures du matin par deux individus à bord d’un scooter, avait été revendiqué par le MRS. Lequel, dès le lendemain, avait envoyé à plusieurs journalistes le texto suivant : ‘’Le MRS : Mouvement pour le respect du Sénégal, revendik l’attentat du Commissariat de Dieuppeul. NS disons non à Karim Wade, non o intimidation. Ce sera œil pour œil den pour den’’.

Ce message était envoyé à partir du numéro 76 467 11 47, et les enquêteurs avaient découvert qu’il provenait d’un téléphone de marque Alcatel One Touch retrouvé en dernier lieu entre les mains d’un certain Abdoulaye Sakho. Ce dernier l’avait acquis auprès d’un certain Mamadou Diop qui l’avait acheté auprès de Salifou Saraba Yarabi ! N’étant pas en mesure d’identifier son vendeur, Yarabi a fini en prison avec Abdoulaye Sakho, décédé pendant sa détention.

’’Ce sera œil pour œil den pour den’’

A la barre, le marchand a regretté avoir acheté le ‘’téléphone maudit’’. Son co-accusé, Pape Mamadou Cissé s’en est également voulu à lui-même. ’’Chaque pièce d’identité a droit à cinq abonnements, mais en tant qu’agent commercial, il m’arrivait comme tous mes collègues de vendre des puces avec une fausse identité pour ne pas perdre ma commission’’, a confessé l’accusé.

‘’Mais vous savez que c’était un risque car en activant la puce avec un nom fictif et en pensant à votre intérêt uniquement, vous avez permis à une personne de troubler l’ordre public ?’’, lui a demandé le président Diédhiou. ‘’Si je connaissais ses motivations, je ne lui aurais jamais vendu la puce’’, a regretté Pape Cissé. A l’instar de son co-accusé, il a affirmé n’avoir jamais milité dans un syndicat ou un parti politique.

Suffisant pour que l’avocat général demande leur acquittement des faits de complicité d’atteinte à la sûreté de l’État. Aux yeux du substitut Habib Aw, ‘’il n’y a pas assez d’éléments pour établir un lien entre les accusés et les auteurs principaux’’. En revanche, il a demandé que Cissé et Yarabi soient condamnés à deux ans ferme pour, respectivement, faux et usage de faux en écriture privées et recel.

Me Aboubacry Barro a estimé que son client a plutôt commis ‘’une faute professionnelle’’ et méritait plus une sanction disciplinaire. Me Absa Diop a aussi écarté le recel à l’endroit de Salifou Saraba Yaraba. La Cour a suivi le parquet général mais a porté la sanction à cinq ans ferme. Cissé a écopé de la même peine, mais pour escroquerie.

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