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Crise scolaire: Serigne Mbaye Thiam “prolonge“ la grève
Publié le lundi 23 avril 2018  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le ministre de l`Éducation nationale rencontre la presse
Dakar, le 26 décembre 2017 - Le ministre de l`Éducation nationale Serigne Mbaye Thiam a rencontré la presse pour évoquer la situation de l`École sénégalaise.
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Le climat scolaire actuel n’est pas loin de confirmer l’hypothèse d’une prolongation de l’année académique ou pour les plus pessimistes, d’une «année blanche». La sortie du ministère de l’Education nationale, avant-hier, samedi, annonçant que «4 syndicats du G6 ont décidé de suspendre leur mouvement d’humeur», n’a fait qu’empirer une situation déjà chaotique. En effet, les syndicats dits représentatifs (G6), à l’exception du Snelas/Fc et du Sels qui ont pris la décision de suspendre leur mot d’ordre devant le Khalife général des Tidiane, Serigne Mbaye Sy Mansour, hier, dimanche, tous les autres ont désavoué Serigne Mbaye Thiam. Le syndicat autonome des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss), le cadre unitaire des enseignants du moyen secondaire (Cusems), le syndicat des enseignants libres du Sénégal/Authentique (Sels/A) et l’Union démocratique des enseignants du Sénégal (Uden) taclent severemment l’attitude de leur ministre de tutelle et décident de poursuivre la lutte. Ainsi, le travail entamé jusqu’ici par les organisations de la société civile et le Haut conseil du dialogue social est anéanti. Même si la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) reste optimiste.

SERIGNE MBAYE THIAM, MINISTRE DE L’EDUCATION : «4 sur les 6 syndicats du G6 ont décidé de suspendre la grève»

«Nous avons 4 organisations syndicales sur les 6 que constituent les organisations syndicales du G6 qui nous ont, de manière informelle, informé de leur décision de suspendre la grève. Une décision qu’elles tiennent des délibérations de leurs propres bases. Les syndicats sont en train d’harmoniser et d’évaluer à leur niveau pour voir qu’elle est la conduite à tenir, à l’heure actuelle» a déclaré le ministre de l’éducation nationale. Cette sortie a déclenché le courroux chez les syndicalistes qui n’ont pas manqué de fustiger l’attitude de Sérigne Mbaye Thiam. La levée de bois vert qui s’est même suivie risque de plomber davantage l’école sénégalaise.

Réaménagement du calendrier scolaire

«Nous allons rencontrer ces quatre organisations syndicales, ce lundi 23 avril, à 10 heures, pour une concertation, avec les parents d’élèves, autour du réaménagement de l’année scolaire. Nos équipes techniques ont déjà travaillé sur un projet de réaménagement de l’année scolaire et de reprogrammation des examens et des concours. Une conférence de presse sera, peut-être, organisée pour annoncer les nouvelles dispositions de l’année scolaire et des examens et concours.
Dès le mardi, les syndicats ayant accepté de suspendre leur mot d’ordre, peuvent se retrouver avec l’administration pour commencer la rédaction du protocole d’accords. Ce document va sanctionner l’ensemble des engagements pris par le gouvernement».

Mesures constitutionnelles et légales aux réfractaires

«J’appelle les enseignants qui sont dans les syndicats qui n’ont pas, pour l’heure, suspendu leur mot d’ordre de grève, pour leur dire qu’il arrive un moment où on ne s’adresse plus aux syndicats mais aux enseignants. Chacun, dans le cadre de sa responsabilité propre et personnelle, doit pouvoir mesurer la complexité de la situation et prendre la décision. Nous exhortons les enseignants à rejoindre les salles de classe dès lundi (aujourd’hui, Ndlr) pour reprendre les cours et suivre la voie de leurs camarades qui ont décidé de suspendre leur mouvement.

Le gouvernement avait envisagé d’engager des mesures constitutionnelles et légales que la situation impose. C’est ainsi que depuis 72 heures, j’ai décidé de renouer le fil du dialogue avec toutes les organisations syndicales avec lesquelles j’ai eues à parler directement ou indirectement».

DES SYNDICALISTES S’INSURGENT CONTRE SERIGNE MBAYE THIAM

Si le ministre de l’éducation nationale, Sérigne Mbaye Thiam, pensait bien faire en rendant public une information non officielle, sur la fin de la crise scolaire, il s’est alors lourdement trompé. Sa sortie a déclenché plutôt une levée de bois vert qui risque de plomber les efforts déjà fournis.

ABDOURAHMANE GUEYE, SG UDEN : «Le ministre fait de l’intoxication»
«Le ministre n’a pas la prérogative de parler au nom des syndicats. Il revenait aux organisations de le faire eux-mêmes. Ce qui va dire que le ministre est en train de faire de l’intoxication. Je ne sais pas le mobile de son action, mais je peux vous dire clairement que l’Uden n’a pas suspendu son mot d’ordre de grève. Si nous devrions le faire, nous allons passer par nos instances. Nous allons continuer le 7ème plan d’actions, tout en poursuivant les négociations. Nous estimons que cette école est notre outil de travail, notre raison d’être».

Abdoulaye Ndoye, SG Cusems : «La sortie du ministre est gravissime»
«Le Cusems est une organisation syndicale, structurée et démocratique. Le Cusems n’ose pas demander à un ministre de suspendre un mot d’ordre. La sortie du ministre est gravissime. C’est une atteinte à la liberté syndicale. Le Cusems n’a pas suspendu mot d’ordre. Ce n’est pas à l’ordre du jour. Je n’ai pas rencontré le ministre de l’Education, ni discuté avec lui. Je n’ai pas eu de tête à tête avec le ministre de l’éducation nationale. Le ministre n’a pas de courage politique. Il devait avoir le courage de nommer les syndicats qui ont décidé de lever leur mot d’ordre ; encore qu’il parle d’une rencontre informelle. Nous sommes en train de dérouler notre 7ème plan d’actions avec une marche nationale à Diourbel».

Le ministre est dans une logique de compétitions
«Je considère qu’on est dans une dynamique unitaire si on doit rencontrer le ministre.
C’est une stratégie pour semer la confusion, la zizanie et le doute dans l’esprit des sénégalais. Il n’est pas fiable et crédible. Il est en train d’utiliser des stratégies dépassées qui remontent à l’époque féodale. Le ministre est un danger public. C’est un facteur bloquant, un obstacle pour l’éducation nationale. En réalité, le ministre est dans une logique de compétitions et de rivalité avec les institutions du dialogue social et la Cosydep. Il est malintentionné. Il était informé en ce moment que le G6 avait rencontré la Cosydep et le Haut conseil du dialogue social. L’école est assez sérieuse pour qu’on en fasse une compétition ou de politique politicienne. Il a eu une attitude irresponsable. C’est au président Macky Sall d’en tirer les conséquences.
Il a engagé des discussions de manière informelle dans un Etat sérieux, c’est un manque de respect à l’endroit de la Nation. Voilà une raison pour qu’il démissionne. Nous allons poursuivre le mouvement. S’il persiste, les choses vont aller de mal en pis.

Saourou Séne, SG Saemss : «Nous allons maintenir la lutte»
«Nous ne faisons pas partie de ces syndicats qui ont décidé de lever le mot d’ordre. Nous continuons la lutte jusqu’à la satisfaction de nos revendications. Donc, la matérialisation des accords mais aussi des propositions plus concrètes de l’indemnité de logement des enseignants du secondaire. Nous allons maintenir la lutte au niveau du Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire (Saemss), car nous considérons les propositions du gouvernement en-deçà de nos attentes. Nous attendons des propositions concrètes. Nous réaffirmons la détermination de nos camarades à continuer la lutte, même si nous respectons la décision des syndicats qui décident de suspendre».

Abdou Faty, Sels/A : «Cette attitude n’honore pas la République»
«Le ministre engage sa personne sur tout ce qu’il a dit. J’en profite pour dénoncer cette attitude. Nous sommes surpris par la déclaration du ministre de l’éducation parce qu’au moment où il tenait sa conférence de presse, nous étions dans une rencontre avec les ONG qui s’activent en éducation et la présidente du Haut conseil du dialogue social, pour ensemble voir les voies et moyens de sortie de crise. Ce qui ne favorise pas l’apaisement du climat scolaire. Cette attitude qui respectivement tient à diviser les enseignants, n’honore pas un homme d’Etat. Un ministre doit avoir une posture d’Etat. Nous le demandons franchement de ne pas parler au nom des organisations. Les syndicats sont seuls habilités à lever un mot d’ordre. Nous sommes des structures organisées qui décident autour d’une table. Le Sels/A, va tenir une réunion de secrétariat permanent élargi pour discuter de la marche de Diourbel. On fera aussi un compte rendu des rencontres qu’on a eues avec la société civile et le Haut conseil du dialogue social ».

Cheikh Mbow, Coordinateur de la Cosydep ; «La sortie du ministre a radicalisé les syndicats»
«Les syndicats étaient dans de bonnes dispositions pour apaiser le climat scolaire, compte tenu du contexte de fin d’année académique. Il fallait y mettre la forme et la manière. Les syndicats avaient décidé, après les interventions des organisations de la société civile, des religieux, de formaliser leur suspension. L’espoir était permis autour de cette rencontre. Nous avions pris langue avec les organisations syndicales avec l’option de ne pas communiquer. La sortie du ministre a radicalisé les syndicats. Le système éducatif est tellement sérieux qu’il doit dépasser les contingences politiques. Nous restons optimistes pour l’apaisement de la crise. Nous allons continuer à démarcher. Nous n’allons pas se décourager à cause d’un homme (Sérigne Mbaye Thiam, Ndlr). Ce serait irresponsable de notre part ».

Tivaoune «suspend» la grève du Sels et du Snelas

Conformément à leur engagement devant la Cosydep et le Haut Conseil, le syndicat national des enseignants en langue arabe du Sénégal (Snelas/Fc) et le syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels) ont décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève. Ils ont pris l’engagement devant le Khalife général des Tidianes, Mbaye Sy Mansour hier, dimanche 22 avril.

Souleymane Diallo, SG SELS : « Nous avons suspendu le mot d’ordre de grève à Tivaouane »
«Nous, Sels, Sels/A, Uden et Snelas/Fc, avions pris l’engagement hier (samedi dernier, Ndlr) devant la Cosydep et le Haut conseil, de lever le mot d’ordre de grève et aujourd’hui (hier, dimanche Ndlr), à 17 heures devant le Khalife général des Tidianes. Conformément à cet engagement, le Sels s’est rendu à Tivaouane. Nous étions seuls pour respecter la parole donnée. Nous avons annoncé au Khalife notre décision de suspendre le mot d’ordre à partir de demain (aujourd’hui, lundi Ndrl). Le Khalife s’est engagé à demander au Président Macky Sall, de rapprocher l’échéancier de paiement de l’indemnité de logement initialement prévu en octobre 2018, au mois d’aout 2018. Il s’est engagé à veiller à ce que les engagements pris par le gouvernement soient respectés dans les brefs délais. On avait décidé de suspendre. Ce que nous avons fait».

Moustapha Segnane, SG Snelas/Fc : «Nous suspendons la grève»
«Notre position a évolué après avoir rencontré le Khalife général des Tidianes, Mbaye Sy Mansour. A l’issue de cette séance à Tivaoune, nous avons décidé de ne pas participer à la deuxième phase du 7ème plan d’actions entamé par le G6 depuis la semaine dernière. C’est une décision de la base qui a été consultée après notre tête-à-tête avec le Khalife. Aussi, cette décision découle d’une série de rencontre avec les organisations de la société civile et le Haut conseil pour trouver des sorties de crise».
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