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Saisine de la Cour de justice de la CEDEAO contre la loi sur le parrainage: Idy “externalise“ le combat
Publié le samedi 21 avril 2018  |  Sud Quotidien
Idrissa
© aDakar.com par SB
Idrissa Seck a rendu visite à Khalifa Sall, à Rebeuss
Dakar, le 10 avril 2017 - L`ancien Premier ministre Idrissa Seck a rendu visite à Khalifa Sall, à la maison d`arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss. Le président du parti Rewmi s`est adressé à la presse à sa sortie.
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Idrissa Seck va attaquer la loi sur le parrainage devant la Cour de justice de la Cedeao. S’exprimant hier, vendredi 20 avril, lors de sa première conférence de presse après sa garde-vue consécutive à son arrestation, lors des manifestations contre le vote du projet de loi sur le parrainage citoyen, le patron de Rewmi et ancien Premier ministre a affirmé que « l’institution judiciaire comme le parlement se sont prosternés devant l’Exécutif et… ne sont plus dignes de ma confiance ». Dans la foulée, il a annoncé avoir chargé des responsables de son parti de prendre contact avec les autres leaders de l’opposition et de la société civile pour une action commune.

Que ceux qui pensaient que la croisade contre la loi portant instauration du système de parrainage pour tous les candidats à la prochaine élection présidentielle est mise au placard, à la suite de l’adoption de ce texte par les députés, lors de la séance plénière sans débat du jeudi 19 avril, déchantent ! Pour cause, le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, a décidé de poursuivre, devant les tribunaux mais pas sénégalais, le combat contre cette loi présentée par la majorité comme un moyen d’éliminer les candidatures fantaisistes à la magistrature suprême.

En conférence de presse tenue hier, vendredi 20 avril, dans sa résidence au quartier du Point E, Idrissa Seck a accusé le président Macky Sall d’avoir « violé » à trois reprises la Constitution dans le cadre de cette loi avant d’annoncer la saisine dans les jours à venir de la Cour de justice de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Poursuivant son propos, le leader de Rewmi a toutefois précisé que le recours qu’il compte déposer auprès de cette Cour de justice de la Cedeao ne sera pas sous l’angle de la violation de la Constitution mais sous celui de la rupture d’égalité des citoyens sénégalais devant un certain nombre de droits.

En effet, pour lui, la modification envisagée du Code électoral, notamment l’article 57 avec l’introduction du critère d’inscription sur les listes électorales dans les conditions d’éligibilité des candidatures, constitue une violation des droits des Sénégalais. «Ajouter à la condition de nationalité, celle d’électeur pour être candidat à la présidentielle est contraire au droit de chaque citoyen de participer à la gestion des affaires publiques. C’est introduire une discrimination entre les citoyens inscrits sur les listes électorales et les autres qui ont la liberté de ne pas figurer sur ces listes électorales car le vote n’est pas obligatoire au Sénégal. Être sur les listes électorales n’est pas une obligation», a indiqué Idrissa Seck. L’ancien Premier ministre sous Me Wade a fait savoir dans la foulée avoir chargé son vice-président, Déthie Fall, Yankhoba Diattara, responsable de la vie politique de Rewmi et d’autres responsables de son parti de prendre contact avec les autres leaders de l’opposition et de la société civile pour leur dire : «Soyons en bloc, allons déposer un recours auprès de la Cedeao».

Revenant sur les raisons qui l’ont amené à préférer la Cour de justice de la Cedeao au détriment des institutions locales, Idrissa Seck déclarera : «J’estime que, malgré l’existence de quelques très bons magistrats, honnêtes, rigoureux qui souffrent de l’état de leur magistrature, force est de constater que l’institution judiciaire comme le parlement se sont prosternés devant l’Exécutif». «Ces pouvoirs-là ne sont plus dignes de ma confiance. Ce qui me reste comme voie de recours, ce sont les juridictions extérieures», a précisé le président du parti Rewmi. Non sans manquer de lancer des piques à l’actuel chef de l’Etat qu’il a d’ailleurs traité de « triple violeur » de la Constitution. «Les forces de sécurité et de défense ne sont pas nos adversaires, ce sont nos forces à nous. Elles ne doivent obéir qu’à la loi et à la Constitution mais pas à un homme qui est un triple violeur constitutionnel qu’ils devaient arrêter», a lancé Idrissa Seck qui s’exprimait ainsi pour la première fois, après son arrestation lors de la marche réprimée de l’opposition du jeudi 19 avril dernier.

RELATIONS ENTRE LE SENEGAL ET LA France : Idrissa Seck précise sa pensée

Lors de son face-à-face avec les journalistes, le président du parti Rewmi est revenu sur les relations qu’il veut instaurer avec l’ancienne puissance coloniale, une fois élu à la magistrature suprême. Précisant d’emblée que ses propos sur les relations que le Sénégal doit avoir avec la France ont été mal interprétés mais aussi qu’il a quitté Paris au moment où il négociait un contrat qui va profiter au Sénégal et à l'Afrique, il a assuré que dire que «nos relations avec la Métropole ne doivent pas relever du pillage et de la domination… ne signifie pas pour autant francophobie».
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