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Projet de loi sur le parrainage : entre maintien, rejet et suspension
Publié le mercredi 18 avril 2018  |  Agence de Presse Africaine
Installation
© aDakar.com par SB
Installation de la nouvelle Assemblée nationale
Dakar, le 15 septembre 2017 - La 13e législature de l`Assemblée nationale a été installée. Le président Moustapha Niass a été réélu pour un mandat de 5 ans à la tête de l`institution parlementaire forte de 165 députés.
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Dakar (Sénégal) – A vingt-quatre heures du vote, demain jeudi, par l’assemblée nationale du projet de loi portant parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle prévue le 24 février 2019, la classe politique sénégalaise est en ébullition.

D’un côté, la majorité présidentielle par la voix de son leader le président de la République, Macky Sall, dont le premier mandat de sept ans arrive à échéance l’année prochaine, ne veut rien entendre d’autre que le vote du projet de loi. De l’autre, l’opposition menée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) de maître Abdoulaye Wade, débouté du fauteuil présidentiel par Macky Sall en 2012, prône le retrait pur et simple du projet de loi de l’agenda des députés.

Au milieu des ces deux lignes dures qui se regardent en chiens de faïence, il y a la société civile dont l’une des figures de proue, en l’occurrence le mouvement ‘’Y en a marre’’, préconise la suspension, à défaut du retrait du projet de loi, le temps d’ouvrir des discussions pour trouver un consensus permettant d’aller à la présidentielle dans un climat apaisé.

Cette perspective est souhaitable pour le citoyen qui voit d’un mauvais œil la crise politique qui est en train de s’ajouter au climat délétère que vit le pays, suite à la grève de prés de deux mois des enseignants. La psychose est telle que d’aucuns évoquent de plus en plus le spectre d’une année blanche…

Apparemment sourde à cette menace, les politiciens continuent leur bras de fer via le projet de loi portant parrainage dont le vote, s’il est entériné par l’assemblée nationale, obligera chaque candidat à l’élection présidentielle de présenter, entre autres obligations, une liste de signatures de citoyens sénégalais à hauteur de 1 % des inscrits sur les listes électorales.

Vu que les projections font état actuellement de prés de 6,5 millions d’inscrits voire 7 millions d’inscrits à la clôture des listes, le nombre de signatures exigées devrait tourner entre 65 et 70.000. Pour la majorité présidentielle, ce n’est pas trop demander à quelqu’un désireux de diriger le pays, dans la mesure où il s’agit de la fonction la plus élevée du pays et, cela étant, il est nécessaire d’éviter de dévaloriser la fonction de chef de l’Etat en laissant la porte ouverte aux candidatures fantaisistes.

Entre autres exemples de ‘’dérapages’’, la majorité présidentielle, réunie sous la bannière de ‘’Benno bok yaakar’’ (unis par le même espoir) cite les dernières élections législatives durant lesquelles 47 listes ont été enregistrées. Pour permettre aux électeurs de s’y retrouver, le Conseil constitutionnel leur autorisa de prendre, une fois dans le bureau de vote, cinq listes au moins dont celle à glisser dans l’urne. A l’arrivée de ce scrutin où il fallait élire 165 députés, seules 13 listes ont obtenu au moins un député, le reste n’obtenant rien du tout.

Autre argument du pouvoir : il faut étendre le parrainage à tout le monde vu qu’il est demandé depuis 1992 à tous les candidats indépendants d’adjoindre 10.000 signatures à leurs candidatures.

Vent debout, l’opposition rejette en bloc ces arguments du pouvoir et exige le retrait du projet de loi, au motif qu’il est anticonstitutionnel. Digérant mal les procès intentés contre le maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall (finalement condamné cinq ans de prison ferme) et Karim Wade, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, --tous deux sont de potentiels adversaires de Macky Sall-- l’opposition voit dans le projet de loi sur le parrainage une nouvelle occasion pour le chef de l’Etat sortant de faire le vide autour de lui.

Partant de là, l’opposition appelle ses militants et les citoyens à faire, demain jeudi, le siège de l’assemblée nationale pour empêcher le vote du projet de loi. Avec les 125 députés de la majorité présidentielle, la loi passerait facilement en cas de vote.

Convaincue de cela, l’opposition fait flèche de tout bois pour arrêter le processus, appuyée en cela par la société civile dont la position est toutefois nuancée. En effet, cette dernière ne rejette pas totalement le projet de loi mais prône une pause et la poursuite du dialogue pouvoir-opposition en vu de déboucher sur un consensus épargnant le pays de tout embrasement.

L’appel de l’Archevêque de Dakar, Benjamin Ndiaye, qui a reçu ce mercredi des membres de la société civile en tournée d'alerte auprès des chefs religieux, va dans ce sens, en ce qu’il demande aux deux parties de reprendre langue, après que le pouvoir aura suspendu son projet de loi et l’opposition saura raison garder en évitant la surenchère.

Quelle que soit l'issue de ces tractations, le président Macky Sall la vivra loin du pays, car il effectue depuis hier un séjour à Paris. Son retour est prévu samedi.


CAT
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