Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Parrainage des candidatures pour la présidentielle de 2019: Les gages de transparence du gouvernement
Publié le lundi 2 avril 2018  |  Enquête Plus
Le
© Primature par A. SECK
Le Premier ministre et le gouvernement à l`Assemblée nationale
Dakar, le 18 mai 2017 - Le Premier ministre et les membres du gouvernement ont fait face aux députés de l`Assemblée nationale lors d`une séance de questions d`actualités. La question des ressources naturelles a été au coeur des débats.
Comment


Le Premier ministre a profité, hier, de son passage à l’hémicycle, pour rassurer les acteurs politiques sur le projet de révision de la Constitution portant modification de la loi sur le parrainage que le gouvernement veut désormais étendre aux partis politiques.

Après plus de six mois d’absence, le chef du gouvernement est retourné, hier, à l’hémicycle, pour répondre aux questions d’actualité des députés de la treizième législature. Mais il faut relever que Mahammed Boun Abdallah Dionne n’a prêché que devant des partisans, tout au long de cet exercice. Puisque l’opposition parlementaire et les non-inscrits ont tout simplement mis à exécution leur menace de boycott de la séance. Ce qui a fait que les discussions n’ont pas été aussi riches que lors des précédentes sessions. Et Dionne, cette fois-ci, a été moins prolixe que d’habitude.

Cependant, le Pm et son gouvernement ont essayé d’apporter des réponses convaincantes sur certaines questions brûlantes de l’actualité, notamment le parrainage. Jusqu’ici rejeté par l’opposition dite significative qui promet d’ailleurs un 23 juin bis, le jour du vote du projet de loi, le parrainage est la principale pomme de discorde entre acteurs du jeu politique engagés dans la course à la présidentielle de 2019.

‘’Le parrainage, la règle dans les démocraties modernes’’

C’est, en effet, le député de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Souleymane Ndoye, qui a agité, le premier, la question. ‘’L’instauration du parrainage pour les candidats à la présidentielle est perçue, par certains acteurs politiques, comme une volonté du gouvernement de freiner les forces politiques montantes, bien que cette disposition existe depuis 1991. D’autres estiment que le parrainage est un facteur de renforcement de notre démocratie et d’allègement de notre processus électoral. Que peut-on retenir de cette révision ?’’, formule-t-il devant une assistance monocolore. Mais la réponse du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, n’a pas trop tardée. Selon le Pr. Ismaëla Madior Fall à qui le Pm a aussitôt passé la parole, lorsque la question a été évoquée, la plupart des grandes démocraties dans le monde pratique le système de parrainage qui se fait soit par une sponsorisation par les élus, soit par un appui citoyen. ‘’Si on va dans des pays comme la Roumanie ou la Pologne, on pratique le parrainage citoyen. C’est la règle dans la quasi-totalité des démocraties modernes’’, déclare l’ex-conseiller juridique du président de la République.

Il relève que le fait qu’un candidat soit parrainé par des citoyens n’est pas une nouveauté au Sénégal où on a eu à pratiquer le parrainage des élus à l’élection présidentielle de 1963, 1968 et 1973. A cette époque, il fallait avoir le parrainage de 10 députés.

Cependant, souligne-t-il, c’est à partir de 1991 que notre pays a commencé à pratiquer le parrainage citoyen. Depuis cette date, tout candidat à l’élection présidentielle doit être parrainé par 10 000 électeurs dont 500 dans 6 régions au moins. La particularité est que cette exigence ne s’appliquait qu’aux candidats indépendants. C’est pourquoi il était plus difficile, dans notre pays, d’être candidat indépendant à la présidentielle que candidat investi par un parti politique.

La nouveauté, avec le projet de révision, est que, désormais, l’exigence de la sponsorisation par le citoyen d’un postulant à la présidence de la République s’applique à toutes les candidatures, qu’elle soit indépendante ou investie par un parti politique.

Cette nouveauté, selon le Pr. Ismaëla Madior Fall, marque la fin d’une discrimination entre candidat indépendant et candidat investi par un parti politique. Désormais, ‘’tout citoyen sénégalais soucieux d’offrir une offre politique et de candidater à la présidentielle doit, si le texte est adopté, présenter sa candidature avec un parrainage de 1 % du fichier électoral. Avec un fichier de 6,5 millions d’inscrits, c’est 65 000 signatures recueillies dans 7 régions. C’est la seule nouveauté’’, précise-t-il.

‘’Sénégal pour tous, parrainage pour tous’’

Selon l’agrégé en Droit constitutionnel, le parrainage introduit une certaine rationalisation des candidatures, un dispositif qui fait en sorte qu’on ait des concurrents de qualité. ‘’Si nous voulions freiner les forces montantes, nous allions opérer un parrainage des élus, puisqu’elles n’en disposent pas. Mais le président de la République a fait l’option d’un parrainage citoyen’’, répond-il d’un ton sec, comme pour couper l’herbe sous les pieds de ceux qui voient derrière ce projet de révision une volonté du chef de l’Etat, Macky Sall, de barrer la route à certains postulants à la couronne présidentielle.

Sur sa lancée, le ministre de la Justice s’est voulu rassurant par rapport à tous ceux qui nourrissent des inquiétudes par rapport au parrainage. Car, souligne-t-il, ‘’un dispositif sera introduit pour que tous les candidats à la présidentielle soient représentés pour contrôler les signatures’’. Deuxièmement, poursuit-il, ‘’tout candidat disposera d’un droit de recours, si sa candidature est rejetée pour des motifs liés au parrainage’’.

Lui emboitant le pas, le Premier ministre indique qu’avec le parrainage, ce n’est pas le mode d’élection qui est remis en cause. ‘’Ce que nous disons, c’est ‘Sénégal pour tous, parrainage pour tous’’, fulmine-t-il, sous les applaudissements des députés de la majorité. Mahammed Boun Abdallah Dionne donne, par la même occasion, des gages de transparence du gouvernement par rapport à l’organisation des élections. Seulement, il rappelle que les départements en charge des élections, en l’occurrence le ministère de l’Intérieur et celui des Affaires étrangères (pour le vote des Sénégalais de l’extérieur) n’organisent que la logistique. ‘’C’est la Cena qui contrôle et qui supervise les élections. Dans le bureau de vote, il n’y a pas un sous-préfet qui est assis. C’est la Cena, les membres du bureau de vote et les représentants des candidats. Je voudrais rassurer que l’Etat s’engage, en ce qui le concerne, d’organiser des élections transparentes. ‘Sénégal pour tous, parrainage pour tous’, mais dans la transparence’’, déclare-t-il.
Commentaires