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Sénégal: cinq ans de prison pour le maire de Dakar, hors course pour la présidentielle
Publié le vendredi 30 mars 2018  |  AFP
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© Jeune Afrique par Sylvain CHERKAOUI
Le maire de Dakar Khalifa Sall à l`Hôtel de Ville le 22 octobre 2014
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Dakar, 30 mars 2018 (AFP) - Le maire de Dakar Khalifa Sall a été condamné vendredi à cinq ans de prison pour escroquerie portant sur des fonds publics et faux en écriture, une décision qui l’élimine de la course à la présidentielle sénégalaise de février 2019.

Des attroupements de partisans de Khalifa Salla, détenu depuis plus d’un an, se sont formés devant le Palais de justice de la capitale, sous haute tension après l’annonce du jugement, sous la surveillance des forces de l’ordre, mais se sont rapidement dispersés, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Dissident du Parti socialiste, qui l’a exclu en décembre avec d’autres ténors de la "jeune garde" de cette formation de la coalition présidentielle pour "violences, indiscipline et activités politiques concurrentes" à celle de la direction, il impute ses déboires judiciaires à son statut d’opposant au chef de l’Etat Macky Sall.
La fin de la lecture de la décision du tribunal correctionnel de Dakar par le juge Malick Lamotte a été interrompue par les protestations des partisans de Khalifa Sall, massés dans la salle d’audience.

Lui-même est sorti souriant pendant que plusieurs de ses partisans étaient en larmes ou adressaient des propos hostiles au tribunal.
Khalifa Sall a néanmoins été relaxé des chefs d’accusation d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux ainsi que de détournement de fonds publics. Sur ce dernier point, le juge Lamotte a expliqué que l’escroquerie portant sur les deniers publics ayant été retenue, il ne pouvait être poursuivi simultanément pour ces deux infractions.

"Nous allons interjeter appel. Nous allons nous concerter avec nos clients", a déclaré à l’AFP Me Cheikh Khouraissi Bâ, un des avocats du maire de Dakar.
"La décision ne nous étonne pas", a déclaré un avocat de l’Etat du Sénégal, Me Baboucar Cissé. "Les faits sont avérés. Ils ont fait des faux pour empocher" de l’argent public", a-t-il affirmé à l’AFP, ajoutant que l’Etat du Sénégal, débouté de sa demande de 10 millions d’euros de dommages et intérêts, allait faire appel.
"L’Etat du Sénégal va faire appel mais en ce qui concerne les intérêts civils", a-t-il dit.

- 2,5 millions d’euros -

Khalifa Sall a également été condamné à une amende de 5 millions de francs CFA (7.622 euros). Le directeur administratif et financier de la Ville de Dakar, Mbaye Touré, a écopé des mêmes peines de prison et d’amende que Khalifa Sall.
Le parquet avait requis sept ans d’emprisonnement à l’encontre de Khalifa Sall, poursuivi avec sept de ses collaborateurs pour un détournement présumé
de 1,83 milliard de FCFA (2,8 millions d’euros) entre 2011 et 2015. Le montant a été finalement ramené par le tribunal à 1,65 milliard de FCFA (environ 2,5 millions d’euros).
"La justice sénégalaise aujourd’hui s’est affaissée. Le président Macky Sall a fait une commande que le juge Lamotte a exécutée", a déclaré à la presse Moussa Taye, conseiller politique de Khalifa Sall.

"Aujourd’hui, Khalifa est dans la prison mais dans le coeur de tous les Sénégalais", a réagi Makhtar Diaw, adjoint au maire d’une commune de Dakar.
"En sa qualité d’ordonnateur, Khalifa Sall a apposé sa signature au vers de 110 fausses factures" entre 2011 et 2015. Il a également procédé "aux certifications de fournitures" de produits prétendument achetés par la Ville de Dakar et qui se sont révélées "fausses", a dit M. Lamotte.
"Khalifa Sall avait la claire conscience de la fausseté de ces informations", a-t-il ajouté.

Se défendant de tout enrichissement personnel, les prévenus assuraient que les fonds litigieux étaient "politiques", à l’usage discrétionnaire des élus, une notion rejetée par le tribunal.
Un autre responsable du budget de la Ville, Yaya Bodian, a été condamné à cinq ans ferme et une secrétaire de M. Sall écope de deux ans, dont six mois ferme. Deux autres agents municipaux sont condamnés à un an ferme. Les deux percepteurs ont été relaxés.


mrb-str/sst/jpc
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