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Sénégal: l’ambition présidentielle du maire de Dakar à la merci de la justice
Publié le jeudi 29 mars 2018  |  AFP
Le
© aDakar.com par DF
Le Parti socialiste réfléchit autour sur l`Acte III de la décentralisation
Dakar, le 07 septembre 2015 - Le Parti socialiste veut proposer des solutions aux différents défis que pose l`Acte III de la décentralisation. Les camarades socialistes étaient réunis pour leur 4eme session thématique. Photo: Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar
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Nul ne lui conteste le statut d’homme politique
le plus populaire de Dakar. Détenu depuis plus d’un an, Khalifa Sall, maire de
la capitale sénégalaise, attend la décision vendredi de la justice qui risque
d’anéantir ses ambitions présidentielles.
Poursuivi pour détournement de fonds publics, l’édile, 62 ans, attend le
jugement "confiant et serein", malgré les sept ans d’emprisonnement requis par
le parquet le 16 février, affirme à l’AFP son conseiller politique Moussa
Taye.
Ses avocats ont plaidé la relaxe pure et simple, alors qu’une condamnation
l’écarterait de l’élection présidentielle, dans moins d’un an, pour laquelle
le chef de l’Etat sortant Macky Sall est donné grand favori.
Ce dissident du Parti socialiste, qui l’a exclu en décembre avec d’autres
ténors de la "jeune garde" de cette formation de la coalition présidentielle,
pour "violences, indiscipline et activités politiques concurrentes" à celle de
la direction, impute ses déboires judiciaires à son statut d’opposant.
"Devrais-je être déchu de mon droit d’être candidat parce que Macky Sall ne
veut pas que Khalifa Ababacar Sall devienne son adversaire en 2019 ?",
déclarait-il au dernier jour d’audience, le 23 février.
A la barre, il s’est montré souriant, levant le bras pour saluer ses
militants scandant son nom à chaque audience et dont certains quittaient la
salle, selon eux, pour ne pas entendre l’accusation accabler leur mentor.
"Vous avez obtenu des avances sur la base de fausses pièces" pour acheter
"du riz et du mil (qui) n’ont jamais été réceptionnés dans les magasins de la
Ville de Dakar. Des repas ont soi-disant été servis à des nécessiteux", lui a
notamment lancé un représentant de l’Etat, Félix-Antoine Diome.
Le maire est poursuivi avec sept de ses collaborateurs pour un détournement
présumé d’1,83 milliard de FCFA (2,8 millions d’euros) entre 2011 et 2015. Se
défendant de tout enrichissement personnel, les prévenus assurent que les
fonds litigieux étaient "politiques", à l’usage discrétionnaire des élus.

- Homme du sérail socialiste -

L’affaire tranche avec l’image de Khalifa Sall, qui avait surpris ses
concitoyens en publiant une déclaration de patrimoine en 2009, une première à
la municipalité de Dakar.
En 2009 puis de nouveau en 2014, alors qu’il conduisait une liste
dissidente de la majorité présidentielle, les Dakarois ont accordé leur
confiance à cet homme du sérail, élu député en juillet 2017 malgré sa
détention.
Marié à trois reprises, père d’une dizaine d’enfants, plus souvent habillé
en boubou qu’en costume, ce consultant en gouvernance locale et démocratie,
ancien professeur de collège en histoire-géographie, est réputé connaisseur de
l’Etat et de ses dossiers, qu’il défend avec assurance et d’une voix traînante.
Né le 1er janvier 1956, il commence à militer dans le parti du premier
président sénégalais, Léopold Sédar Senghor (1960-1980) à l’âge de 11 ans.
Plus tard, au lycée, il laissera à son ancien professeur de philosophie,
Abdoulaye Elimane Kane, le souvenir d’un "élève brillant" qui avait "le
courage de ses idées".
Son militantisme est reconnu par ses aînés, ce qui lui vaut en 1983 d’être
porté à la tête des jeunesses socialistes, un tremplin vers son premier mandat
de député la même année, puis d’adjoint à la Ville de Dakar. De 1993 à 2000,
Khalifa Sall sera ministre du président Abdou Diouf (1981-2000).
Et quand son parti perd le pouvoir en 2000, première alternance
démocratique de l’histoire du pays, il s’ancre dans l’opposition.
Devenu maire, il multiplie les projets pour paver les rues et embellir la
capitale, installer des feux aux croisements, ravitailler les écoliers en lait
et fournitures, et fait la chasse aux marchands ambulants du centre-ville.
"Khalifa Sall a pris le risque d’être impopulaire" en s’attaquant à ces
électeurs potentiels, affirme à l’AFP Moussa Taye.
A l’international, ses collègues maires, qui lui ont confié les fonctions
de secrétaire général de l’Association des maires francophones (AMF) et de
président des Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), lui ont
manifesté leur soutien dans l’épreuve judiciaire.
mrb/sst/sd/jhd
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