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Marche du collectif pour la protection de l’enfance : Les manifestants exigent des mesures fortes
Publié le mardi 27 mars 2018  |  Enquête Plus
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Contre l’enlèvement, le meurtre et la maltraitance des enfants, le Collectif pour la protection de l’enfance a marché ce week-end. Il attend des pouvoirs publics des actes concrets et des mesures fortes.


Perdus dans le tintamarre d’une sonorisation explosive, les enfants, de par leurs regards innocents, ne comprennent visiblement pas grand-chose de ce qui se joue autour d’eux. Qu’à cela ne tienne, ils sont mis au-devant de la scène pour les besoins de la théâtralisation devant les caméras de télévision et le souci de légitimation de l’adage : ‘’Tout ce qui se fait pour moi et sans moi est contre moi.’’ Aux premières heures de cette marche du Collectif pour la protection de l’enfant, un fait est à relever quant au profil et à la composition de ceux qui ont répondu présent. Ces marcheurs étaient composés, majoritairement, de jeunes filles et garçons. Ce qui était censé être la marche des mères et des pères en faveur de la protection des enfants, ressemblait plutôt à une protestation de la génération 2.0, c’est-à-dire celle qui utilise beaucoup les réseaux sociaux pour ses activités.

D’où la colère du rappeur Simon venu soutenir l’initiative : ‘’J’ai envie de crier un autre ras-le-bol. Je vois des Sénégalais s’offusquer un peu partout à travers le net, mais quand il s’agit de descendre sur le terrain, vous ne voyez personne. Il faudrait arrêter cette hypocrisie, ce cinéma, cette mascarade. Il ne s’agit pas d’être des révolutionnaires Internet. Mais les choses se passent sur le terrain’’, s’est indigné le rappeur, non sans dénoncer le manque de solidarité et l’occidentalisation de la société sénégalaise. ‘’L’autre chose, c’est que les gens ne s’occupent plus que de leurs enfants et de leurs familles. Aujourd’hui, on devrait se surveiller. Mais nous nous occidentalisons et nous nous en fichons de la famille des autres, des voisins’’, a-t-il regretté.

Pour Aïcha Dramé, il n’est plus question que les Sénégalais restent les bras croisés, face au phénomène d’enlèvements et de meurtres d’enfants qui est en train de prendre de l’ampleur. Quant à Khadija Tandian, elle s’inquiète de la participation des acteurs politiques. ‘’Nous marchons pour exiger des réactions et des mesures fortes par les pouvoirs publics, la société civile et par les parents. Aux politiciens qui sont là, je demande de marcher pour la cause des enfants et non pour récupérer notre combat. Nous sommes là pour nos enfants et non pour les politiciens’’, a précisé la juriste d’affaires et non moins présidente du Réseau national des femmes chefs d’entreprise.


Dans les propos de tous les marcheurs, une constante se dégage. Après la condamnation et l’indignation, il faut passer à des actes forts, exemplaires et dissuasifs. ‘’Nous sommes scandalisés par ce qui se passe. Les enfants n’ont pas demandé à naitre. Ils doivent être protégés. Ce sont des innocents. C’est quand même incompréhensible que ça soit dans notre pays, réputé pour son hospitalité, où nous accueillons les étrangers, les protégeons, que nous soyons incapables de protéger nos propres enfants. Nous pensons que la peur qui nous habite en tant que parents doit changer de camp. On a l’impression que les malfaiteurs agissent impunément. L’Etat doit intervenir en apportant une stratégie dissuasive’’, a estimé le leader du mouvement politique Agir, Thierno Bocoum. L’ancien député de la 12e législature fait remarquer que le phénomène d’enlèvements d’enfants est devenu régional. Plus loin, il est d’avis qu’au regard de ce qu’il considère comme ‘’laxisme’’ de l’Etat, en ce qui concerne la mendicité, il y a aujourd’hui des gens d’autres nationalités qui emmènent leurs enfants pour mendier au Sénégal. ‘’Ne soyons pas étonnés, demain, que des personnes traversent des territoires pour venir prendre nos enfants’’, prévient l’ancien porte-parole de Rewmi.

Même inquiétude chez l’ex-parlementaire Aminata Diallo qui interpelle directement le président de la République, face au mutisme de la ministre qui s’occupe de l’enfance. ‘’Si on n’a pas d’enfants, c’est qu’on n’a plus d’avenir. Mais nous n’allons pas laisser en péril notre avenir. Nous attendons du gouvernement des réactions concrètes et disons au président de la République que ça suffit’’, réclame-t-elle.

Au cours de la rencontre entre le collectif et le ministre de l’Intérieur, celui-ci avait promis la mise en place d’un numéro vert et le renforcement du système de vigilance dans les quartiers, ainsi que d’autres mesures. Ce qui tarde à être matérialisé, selon Aïcha Dramé, membre dudit collectif.
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