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Art et Culture

En privée avec Aïda Samb (musicienne): ‘’Il m’arrive d’avoir envie de tout laisser tomber et de partir’’
Publié le dimanche 25 mars 2018  |  Enquête Plus
Musique:
© aDakar.com par SB
Musique: Aïda Samb présente son deuxième album
Dakar, le 6 décembre 2017 - La chanteuse sénégalaise Aïda Samb a fait face à la presse pour la présentation de son nouvel album. L`artiste, choriste au Super-Étoile de Dakar en est à son deuxième album.
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Petite fille de Samba Diabaré Samb, Aïda Samb est une chanteuse au talent fou. Son premier album, ‘’Saaraba’’, a été bien accueilli par les Sénégalais. Le second, ‘’Woyal-ma’’, vient de sortir, mais sa promotion est assez timide. Ce qui ne dérange pour autant pas Aïda Samb qui prévoit de se produire au Grand Théâtre le 7 juillet prochain. La musique est sa passion et elle s’y donne à fond, même si les écueils et les obstacles ne manquent pas. Ce qui la décourage, par moments, au point qu’elle souhaite, des fois, de tout laisser tomber et de partir…

Vous avez mis un nouvel album sur le marché depuis le mois de décembre dernier. Comment procédez-vous pour sa promotion ?

Mon dernier album ‘’Woyal-ma’’ est sorti le 7 décembre dernier. Et depuis sa sortie je vois que les Sénégalais l’ont apprécié. C’est un album qui n’a rien à voir avec mon premier, ‘’Saaraba’’. D’ailleurs, c’est ce que j’ai toujours souhaité. Je tenais à ce qu’il y ait cette différence-là entre mes productions. Depuis sa mise sur le marché, nous nous sommes tournés vers la promotion. J’ai fait une séance d’écoute avec la presse et une soirée au Saaraba night-club et c’était à guichets fermés au mois de décembre dernier. Certes, les Sénégalais viennent de découvrir l’album, mais j’ai senti que la promotion du premier album était plus intense. Mais je me dis qu’un album de confirmation n’a rien à voir avec les autres. Cependant, cela ne nous empêche pas de poursuivre la promotion. Il faut aussi noter que c’est le label, qui gère l’artiste, qui doit faire ce travail. Donc, je ne peux que les suivre dans leur stratégie.

Pourquoi, selon vous, il a moins cartonné que le premier ?

Je ne pense pas qu’il cartonne moins que ‘’Saaraba’’. Je ne pense pas que les Sénégalais l’aiment moins que mon premier album. Je crois juste que ce dernier a été plus populaire. Encore une fois, les deux albums n’ont rien à voir. Dans le nouvel album, tout est différent, que cela soit la composition musicale, les techniques vocales ainsi que l’harmonie. J’étais très jeune quand ‘’Saaraba’’ sortait. A présent, j’ai grandi et ma voix est plus mature. Quand j’ai écouté mon nouvel album, j’ai senti que je l’ai travaillé mûrement et bien. J’ai beaucoup gagné en maturité. Déjà, l’album vient juste de sortir, il fait son chemin. Donc pourquoi me précipiter ? Je l’ai mûrement travaillé ; ce qui reste à faire, c’est la promotion et je laisse tout entre les mains de Dieu.

Vous êtes dans le même label que Pape Diouf et ce dernier vient de mettre sur le marché son album ‘’Enjoy’’. Ne pensez-vous pas que c’est cela qui a freiné la promotion de ‘’Woyal-ma’’ ?

C’est vrai que mon album est sorti au mois de décembre et celui de Pape Diouf en mars. Mais je ne saurais me prononcer sur la question, car c’est le label qui décide de nos agendas. Pour la promotion de mon album, je vais me produire au Grand Théâtre le 7 juillet prochain. Ce sera une soirée ‘’Sargaal Jolof’’. J’en profite pour remercier le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye. C’est grâce à lui que j’ai eu la possibilité de faire ce spectacle. Il m’a beaucoup soutenue.

Certains disent que vous êtes plus à l’aise dans la musique traditionnelle et c’est ce qui manque dans votre nouvel album.

Je suis une chanteuse ; peut-être que la musique traditionnelle est mon point fort. Mais cela ne m’empêche pas de pouvoir poser sur d’autres sonorités. C’est juste pour montrer que l’album ‘’Saraaba’’ et ‘’Woyal-ma’’ sont différents dans leur contenu. Le seul problème, c’est la promotion de l’album. A part ça, tout est bien travaillé.

Il vous a fallu 5 ans pour mettre cet opus sur le marché. Pourquoi vous avez attendu tout ce temps ?

Déjà, il a fallu beaucoup de temps pour que les Sénégalais consomment comme il le fallait le premier album. J’ai eu à faire beaucoup de prestations et de spectacles pour sa promotion, et cela m’a pris beaucoup de temps. C’est ce qui m’a empêché de me concentrer sur mon second album. Ce n’était pas évident, car je me suis beaucoup concentrée pour pouvoir servir à nouveau un autre de qualité avec un bon contenu.

Ne pensez-vous pas que rester 5 ans sans sortir d’album, c’est trop pour un artiste qui vient de démarrer ?

Le souhait d’un artiste est de rester présent sur la scène musicale. J’ai eu la chance de voir mon premier album cartonner. Cela a été difficile pour moi de rester absente. J’étais stressée, les gens m’appelaient de partout pour me demander où est-ce que j’en étais. Ce n’était pas évident, mais si cela ne dépendait que de moi, je ne resterais pas un ou deux ans sans sortir quelque chose de nouveau. Mais, du moment qu’on est dans un label, l’on comprend cette situation. Vu sous cet angle, on est obligé de patienter.

Le fait de travailler avec Prince Art ne constitue-t-il pas un frein pour vous ?

Je ne suis pas la seule à être dans ce label. Il y a d’autres artistes qui y sont. Mais, je le répète, si cela dépendait que de moi, j’allais dépasser ce stade. N’empêche, je ne me fatigue pas, j’ai tout mon temps. Car la musique, je l’ai dans le sang, donc je ne me fatigue pas. Je fais mon chemin comme cela m’a été tracé. Je ne me casse pas la tête. Je sais que tout ce que je dois gagner par le biais de la musique, je l’aurai. Pour le moment, je vais continuer à travailler avec eux. Si je suis connue aujourd’hui, c’est grâce à Prince Art. Donc, je leur en serai toujours reconnaissante.

Est-ce facile de faire de la musique au Sénégal ?

C’est très difficile de faire de la musique au Sénégal. Il m’arrive de ne plus vouloir continuer. Parfois, j’ai juste envie d’abandonner la musique et aller faire autre chose. Ma seule motivation est que la musique est une passion. J’éprouve du plaisir à en faire. Aussi difficile soit ce métier, je me dis que je dois tenir et supporter. Mais Dieu m’est témoin que je me réveille parfois au milieu de la nuit pour voir comment faire pour tourner le dos à la musique. Le milieu est très compliqué, on y voit du tout. Il y a trop de paramètres qui nous empêchent d’avancer. Parfois, il peut arriver qu’on y vive des choses très désagréables qu’on ne peut raconter à personne. Si, aujourd’hui, j’ai eu le courage de continuer et de faire mes preuves, c’est parce que la musique, je l’ai dans le sang. Aussi, il y a beaucoup de gens qui aimeraient me voir sur la scène. Rien que pour eux aussi, je m’engage. Ce n’est pas facile. Des fois, quand je vis des moments vraiment horribles à cause de ce métier, il m’arrive d’avoir envie de tout laisser, tout quitter et partir.

Parlez-nous de ces difficultés qui vous plongent dans un spleen ?

Tout n’est pas bon à dire. Il y a de ces choses qu’on ne peut partager publiquement. Il me suffit, dans ces moments, de me confier à Dieu et de le laisser après décider du mieux pour moi. Je suis quelqu’un de très entreprenant et quand je m’engage dans quelque chose, j’y vais à fond. La musique est ma passion. Je suis dans un environnement où la musique est très présente. J’y ai grandi, donc je ne connais que cela. Elle représente tout pour moi, même s’il est très difficile d’évoluer dans ce milieu. Je ne veux vraiment pas entrer dans les détails, parce que cela peut mener à des polémiques. On ne m’a jamais entendue dans de choses pareilles, alors je ne veux pas que cela commence maintenant. Je sais que je suis assez forte et engagée pour atteindre mes objectifs, si Dieu le veut bien.

Dieu m’a permis d’être connue grâce à un seul album. Si, aujourd’hui, je veux me décourager, ce serait ne plus croire en lui. Chacun a son destin bien tracé. On ne peut vivre des choses qui ne font pas partie de ce destin. J’y crois fermement. Nul ne peut m’empêcher d’atteindre mes objectifs, si ce n’est Dieu. Je n’ai pas peur parce que mes parents n’arrêtent pas de prier pour moi. Qu’on me mette des bâtons dans les roues ou qu’on érige des obstacles exprès, ne pourra m’empêcher d’arriver là où je souhaite arriver grâce à la musique. Je parle actuellement avec le cœur et ce n’est pas bien. C’est pour cela que je n’aime pas entrer dans les détails. Je suis une personne qui ne sait pas dire les choses à demi-mot. En écoutant mes chansons, vous devez vous rendre compte que je chante avec le cœur. Je crois en ce que je dis. Je ne nie pas que j’aie des choses qui me font mal et qui me rongent le cœur. Mais ce ne sont pas des choses à dire publiquement.

Ces difficultés auraient-elles trait au maraboutage, au chantage ou encore à la jalousie entre artistes ?

Personnellement, j’en rends d’ailleurs grâce à Dieu, je n’ai jamais été confrontée à un quelconque chantage dans le cadre de mon travail. Une chose est sûre : je sais qui je suis et d’où je viens. Tout ce que je ne peux avoir dans la dignité, je n’en veux pas. C’est ma nature. Concernant le maraboutage, c’est quelque chose qui existe depuis la nuit des temps. J’en parle d’ailleurs dans mon dernier album, dans le morceau ‘’Buulko Saank’’. Je n’évoque pas, dans ce morceau, que le maraboutage dans le milieu de la musique, mais je parle du phénomène en général. C’est quelque chose de réel, qui mine notre société. Je n’ai jamais vécu cela personnellement, mais je sais que cela existe. Ceux qui le font oublient que Dieu existe et qu’il est l’unique maître.

Est-il facile d’être une femme et d’évoluer dans l’environnement musical sénégalais ?

Ce n’est pas du tout facile. Mais comme je l’ai déjà dit, qu’on soit homme ou femme, croyons en ce que nous faisons, en nos capacités, pour réussir. Moi, personnellement, je rends grâce à Dieu. Je ne vis pas certaines difficultés dans ce milieu à cause de ma condition de femme.

Comment faites-vous pour mener à bien votre carrière solo, tout en restant choriste de Youssou Ndour ?

Je ne joue avec le Super Etoile que quand je n’ai pas d’engagement dans le cadre de ma carrière solo. Quand je dois jouer pour la promotion de mon album, on me libère sans problème. Depuis la sortie de mon album d’ailleurs, je n’ai pas joué avec le Super Etoile parce que leurs prestations coïncident souvent avec des moments où je ne suis pas libre. Donc, cela n’entrave en rien l’évolution de ma carrière.

Vous insistez sur la qualité des textes. Ce qui ne semble pas être le cas de tous vos collègues. Qu’en pensez-vous ?

Chacun fait ce qui lui semble bon pour vendre sa musique. On n’a donc pas le droit de les juger. Quand je dois sortir un album, je fais tout pour que les Sénégalais se retrouvent dans mes textes. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres. Et, une fois encore, c’est leur droit.

Le Sénégal a-t-il rendu à votre grand-père, Samba Diabaré Samb, l’hommage qui sied à son rang ?

Je ne pense pas qu’on lui a rendu l’hommage qui faut. Je ne souhaite pas qu’on attende qu’il meure - que Dieu lui prête longue vie - pour lui rendre hommage. Que ceux qui veulent le célébrer le fasse maintenant. Cela ne me plairait pas qu’on procède ainsi. Je l’ai déjà dit, il n’y a pas longtemps, au cours d’une émission de télévision et je le répète ici aujourd’hui.

Vous êtes devenue maintenant sexy dans votre habillement, vous portez même des habits courts. Qu’est-ce qui motive ce changement ?

Je n’ai jamais dit que je ne porterais pas d’habits courts dans mes vidéos. Au lancement de mon premier single ‘’Lula Nex’’, je portais des habits courts. Ce n’est pas aujourd’hui que j’ai commencé donc. Seulement, il y a eu un moment où mon grand-père déplorait cela. J’ai alors arrêté d’en porter. Aujourd’hui, je peux porter des habits serrés peut-être, mais plus de robes ou de jupes courtes ou du moins qui ne dépassent pas mes genoux. Si cela ne dépend que de moi, vous ne me verrez plus habillée d’une certaine manière. Je n’aime pas être dénudée. Quand j’achète des habits, je tiens à ce qu’ils soient décents. Je suis une femme aussi. J’ai mes attributs naturels.

Vous êtes Mme Ndiaye, comme l’a dit Pape Birahim ?

Vous savez, Birahim est un farceur. On est très amis et très proches, mais il n’y a rien, entre autres. Ce sont les gens qui veulent enfler la rumeur. Pour moi, ce sont des détails qui ne méritent pas qu’on s’y épanche d’ailleurs. Pour moi, vraiment, dire que je sors avec Birahim n’est pas un débat. J’étais surprise par l’ampleur qu’a prise cette histoire. J’ai reçu tellement de messages de félicitations et d’appels allant dans ce sens que j’étais étonnée. A un moment, je ne prenais même plus les appels de ceux dont je me doutais qu’ils me téléphonaient pour cela. Quand on est célèbre, on ne peut pas échapper à certaines choses. Je vous assure que Birahim est juste un frère. Je n’ai jamais eu de relations pareilles avec lui. Cela m’énerve quand on me pose des questions sur lui. Birahim est comme mon frère et je suis sa sœur. Il n’y a rien entre lui et moi. Tout a commencé le 14 février dernier, à l’annonce d’une soirée qu’on animait lui et moi au Saaraba. Pape Cheikh Diallo l’a annoncé en insinuant qu’on était mariés. Les gens y ont cru. Depuis, la rumeur enfle. Mais cette histoire n’est pas fondée.
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