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Me Oumar Youm, directeur de cabinet de Macky Sall: ‘’Nous n’avons pas que l’indemnité de logement à satisfaire’’
Publié le mardi 20 mars 2018  |  Enquête Plus
Célébration
© aDakar.com par DF
Célébration de la journée de l’Ordre des architectes du Sénégal
Dakar, le 15 Juin 2015 - La journée de l’Ordre des architectes du Sénégal a été célébré ce matin à Dakar. Le thème de cette manifestation porte sur ‘’les architectes au service de la collectivité pour un Sénégal émergent.’’ Photo: Me El Hadj Oumar Youm, ministre de la gouvernance locale
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Les offres faites aux syndicats par le Premier ministre sont des propositions sérieuses. Et puis l’Etat n’a pas que l’éducation, il a aussi la santé, la diplomatie… à gérer. Ces propos sont de Me Oumar Youm qui s’est aussi exprimé en politique. C’était le week-end, lors des journées de consultations gratuites organisées dans sa commune.

Le Premier ministre a rencontré les syndicats d’enseignants. Une rencontre soldée par un échec. Est-ce à dire que le gouvernement n’est pas en mesure de résoudre la crise scolaire ?

Le gouvernement a fait preuve de beaucoup de volonté pour venir à bout de cette crise scolaire. Des négociations ont été ouvertes. Le premier ministre a tout fait pour qu’on puisse trouver un accord. Je pense que l’offre faite par le gouvernement est une offre sérieuse que le gouvernement peut respecter et qui peut être supportée par le budget du Sénégal. La plus belle mariée ne peut donner que ce qu’elle a. Je l’ai toujours dit : le Sénégal est un petit pays, avec des ressources financières limitées, et des besoins illimités. Nous n’avons pas que l’indemnité de logement à satisfaire. Nous avons aussi dans le secteur éducatif des projets importants qui participent à l’amélioration des conditions de travail et d’éducation. Nous avons entamé un projet pour solutionner les abris provisoires qui tournent autour de plus de soixante milliards de francs Cfa.

Nous avons aussi à faire face à des constructions, à de nouvelles implantations de lycées, de collèges, d’écoles primaires. Nous avons aussi des besoins dans le secteur universitaire. Nous avons entamé la construction de deux universités, sans compter les instituts supérieurs d’enseignement professionnel, les Eno (espaces numériques ouverts) qui sont en cours de construction et les équipements de ces infrastructures. Pour vous dire simplement qu’un Etat, c’est un tout. L’éducation est très importante, les enseignants qui portent le secteur éducatif sont très importants. Mais nous avons aussi des besoins de santé, une diplomatie à préserver et accompagner. Nous avons aussi d’autres fonctionnaires. Si on veut faire le Sénégal de notre rêve, le Sénégal émergent, il faudrait que chacun essaie de s’oublier et qu’on essaie d’accepter ce qui est acceptable pour continuer de cheminer ensemble et construire notre destin. Les enseignants devraient le comprendre plus que tout le monde.

Oui, mais il est quand même question ici du respect des accords…

L’offre qui a été formulée par le Premier ministre à la suite d’une consultation sur les possibilités budgétaires du Sénégal est une offre acceptable. Le budget du Sénégal n’est pas un budget élastique, il est ce qu’il est, soutenu par des ressources limitées. Tout le monde devrait s’inscrire dans une logique de trouver une solution, d’apaiser le secteur éducatif et de répondre aux nombreux actes qui ont été posés par le président de la République, allant dans le sens de montrer sa détermination à rester un partenaire crédible, fiable, du secteur éducatif. Ce serait dommage qu’on en arrive à des situations ou les élèves, malheureusement, les seules victimes innocentes, vont devoir payer les conséquences d’une grève qui, à mon sens, n’a pas sa raison d’être. Le gouvernement a fait preuve de bonne volonté pour satisfaire, dans la mesure du possible, les doléances des syndicats d’enseignants.

A un an de l’élection, le climat n’est-il pas inquiétant pour le Président qui n’arrive pas à gérer la crise scolaire et l’opposition ?

Ça, c’est votre conclusion, je vous la laisse. Le président de la République a reçu le président du cadre de concertation sur le processus électoral, en présence des partis de l’opposition et des non-alignés qui étaient au nombre de quinze, en présence de la majorité présidentielle, de la Cena, du Cnra. C’était une rencontre du chef de l’Etat avec l’opposition et tous les partis qui ont voulu souscrire, parce qu’aussi, c’est un acte de volonté. Maintenant, on ne peut pas, poings et pieds liés, amener des partis qui ne veulent pas répondre à une concertation ouverte, inclusive, devant permettre à chacun de dire ce qu’il pense du processus électoral de notre pays. Les partis qui ont répondu l’ont fait avec beaucoup de responsabilité, ils ont donné leur contribution, leur conclusion ont été bien retenue, les recommandations formulées par le cadre de concertation ont été notées par Monsieur le président de la République. Les points d’accords feront l’objet d’une feuille de route pour la mise en œuvre. Il restera, bien sûr, les points de désaccords. Et le gouvernement, avec lucidité, sérénité, courage, assumera, le temps venu, ses responsabilités pour décider de ce qui est dans l’intérêt du Sénégal et des Sénégalais.

L’opposition prévoit une grande manifestation au lendemain du verdict de Khalifa Sall. Quelle appréciation en faites-vous ?

Pour moi, c’est une manifestation politique. On essaie de faire peur à notre justice qui est une justice incarnée par des hommes et des femmes de qualité. Nous devons lui faire confiance, comme nous avons toujours fait confiance à cette justice. On n’a pas besoin de faire des manifestations au lendemain d’un verdict. Maintenant, s’ils veulent le faire, la loi est là pour être appliquée. Si le ministre de l’Intérieur, après avoir examiné toutes les conditions, estime devoir y donner une suite favorable, une suite favorable sera accordée. À défaut, je pense que chacun prendra ses responsabilités, le moment venu.

N’êtes-vous pas en train de reprendre la même démarche qu’Ousmane Ngom, interdisant par arrêté les manifestions populaires ?

Il ne faut pas mettre tout le monde dans des catégories. Personnellement, je n’ai jamais contesté un arrêté. J’estime que tout ce qui est dans le sens de la préservation de l’ordre public doit être sauvegardé. On ne fait pas des lois pour X ou Y. Les lois sont d’habitude impersonnelles. Il faut qu’on les respecte. Maintenant, si quelqu’un pense que l’arrêté n’est pas légal, il est loisible de déférer cette décision à la Cour Suprême, qui est le seul juge. En attendant, la loi est dure, mais elle reste la loi.

KHADY NDOYE [MBOUR]
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