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Taux de croissance : la fiabilité des chiffres du gouvernement en cause
Publié le mercredi 14 mars 2018  |  WALFNet
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© Présidence par DR
Ouverture du Forum Economique International de Rufisque au CICAD
Dakar, le 13 mars 2018 - Le chef de l`État a présidé l`ouverture du Forum Economique International de Rufisque au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio.
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Certains acteurs économiques doutent de la sincérité des chiffres fournis par le gouvernement sur le cadre macroéconomique du pays.

Ils l’ont fait savoir, hier, lors du «Point économique» organisé par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Cependant, l’Etat soutient le contraire en brandissant la confiance des investisseurs.

Le cocktail de chiffres produit par les services de l’Etat sur la situation économique du pays sont-ils fiables ? La question mérite d’être posée si l’on se fie à la réserve de certains membres du secteur privé national. Le «Point économique» organisé, hier, par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a été l’occasion pour ces derniers d’émettre des réserves sur la farandole de statistiques distillée par le gouvernement pour rassurer sur la bonne tenue de l’économie.

D’abord, le représentant du secteur privé à cette rencontre, Amadou Ly Bocoum, a soutenu que les présentations des chiffres ne donnent pas une lecture pertinente de la situation économique réelle. «Il faut qu’on se parle franchement et clairement, avec des chiffres qui permettent d’atteindre les objectifs», tranche-t-il nette. Et de relever qu’il y a de véritables problèmes dans la mise en œuvre des politiques de partenariat public-privé. Car, explique-t-il, tous les financements de cette politique retournent à l’étranger à travers leurs entreprises. «Ce sont les entreprises européennes qui réalisent les travaux, et de manière résiduelle», dénonce-t-il. De même, il soutient que l’Etat doit davantage faire des efforts dans la mobilisation des ressources nécessaires à la mise œuvre des projets et programmes de développement. «Il faut donner des opportunités aux entreprises sénégalaises pour leur permettre de se renforcer. Les Sénégalais restent là, et il n’y a pas d’emploi. Les ressources font tourner l’économie de l’Europe. Cette émergence se fera par les Sénégalais pour les Sénégalais et avec les Sénégalais. Elle ne se fera pas à partir de l’extérieur», dit-il.

En réponse à ces préoccupations du secteur privé, le Directeur de la prévision et des études économiques (Dpee), Serigne Moustapha Sène, a souligné qu’il y a des secteurs qui marquent le pas, notamment celui de l’industrie. «Il y a quelques difficultés au niveau du tabac et du sucre à cause des politiques plus ou moins draconiennes qui ont été mises en place. D’autres secteurs ne se portent pas très bien. Mais, le tout est de discuter avec les acteurs. Ceux qui font véritablement la croissance pour voir comment recentrer ces évolutions. Nous attendons surtout de la part du secteur privé qui fait la richesse des propositions de manière à prendre une décision appropriée pour la bonne marche», a-t-il relevé. Avant de préciser que les chiffres fournis par ses services sur la situation économique du pays ne sont pas inventés. A l’en croire, ces données reflètent la réalité du terrain. «Il y a des secteurs qui se portent bien et d’autres qui marquent le pas», insiste-t-il.

Concernant le niveau d’endettement du Sénégal, il rassure que la confiance des marchés financiers internationaux reflète un peu les bonnes perspectives macroéconomiques. «Si notre pays va davantage sur le marché financier international, cela libère plus d’espace sur le marché financier sous régional au profit des entreprises, c’est-à-dire la concurrence se desserre véritablement pour l’accès aux fonds prêtables sur le marché financier sous régional. C’est le premier élément d’appréciation», a expliqué M. Sène. Qui, en outre, estime que le débat sur l’endettement doit concerner la destination des fonds levés sur le marché financier international. «Nous devons regarder est-ce que nous pouvons mener à bon port les projets qui ont été présentés à la communauté internationale. Dans le cas échéant, nous n’aurons aucune difficulté à rembourser ce que nous avons emprunté. Dans le cas contraire, naturellement, des difficultés devraient se manifester. C’est pourquoi, je pense que le débat doit davantage porter sur l’utilisation qui sera faite de ces fonds», a-t-il conclu.



Adama COULIBALY & Bineta BA
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