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Abdou Mbow et Pape Maël Thiam volent au secours d’Aly Ngouille Ndiaye
Publié le jeudi 1 mars 2018  |  Le Témoin
Aly
© Autre presse par Dr
Aly Ngouille Ndiaye, Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique
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L’opposition s’est liguée contre le ministre de l’Intérieur pour exiger sa démission. Et pour cause, ce dernier a, lors de l’émission "Cartes Sur Table" de la 2s Tv, soutenu qu’il fera tout pour que Macky Sall obtienne un second mandat dès le premier tour à la prochaine élection présidentielle. Ces propos, considérés comme un aveu de taille sur ses intentions de manipuler le scrutin de 2019, méritent selon l’Opposition que Aly Ngouille Ndiaye soit remplacé à ce poste par une personnalité neutre. L’Alliance pour la République (Apr) pense que "c’est un non sujet".

La bataille semble lancée à un an de l’élection présidentielle. Le camp présidentiel et l’opposition ne ratent en effet aucune occasion de s’invectiver, souvent sur des broutilles. Dernier sujet polémique en date, une déclaration de soutien du ministre de l’Intérieur au président Macky Sall alors qu’Aly Ngouille Ndiaye est chargé d’organiser le scrutin.

"J’ai le souhait que le président Macky Sall gagne au premier tour. Je vais tout faire pour que ceux qui ne sont pas encore inscrits puissent l’être afin de soutenir le président Macky Sall. Ceux qui sont déjà inscrits, je vais tout faire pour qu’ils récupèrent leurs cartes. Ceux qui veulent voter, je vais les aider à aller voter", a déclaré, dans l’émission "Cartes sur table" de la 2Stv, le ministre de l’Intérieur à un an d’une élection capitale.

Une sortie qui a provoqué une bronca de l’opposition qui pense que Aly Ngouille Ndiaye doit être démis de ses fonctions. Parti de l’opposition le plus représentatif, le Parti démocratique sénégalais (Pds) est monté au créneau pour descendre en flammes le ministre de l’Intérieur. Oumar Sarr et Cie ont sorti l’artillerie lourde pour fusiller à bout portant le responsable APR de Linguère.

"Déjà empêtré dans le scandale d’Arcelor/Mittal où, en complicité avec Macky Sall, il a fait perdre des milliers de milliards Cfa à notre pays et ne doit son impunité que du fait de l’existence du régime corrompu de Macky Sall, il vient de démontrer aux yeux de tous qu’il ne peut organiser des élections sincères et démocratiques, vu son aveu de travailler pour le candidat Macky Sall. Le Pds demande la démission immédiate et sans condition de Aly Ngouille Ndiaye et sa radiation de la fonction publique pour forfaiture. Nous ne saurions accepter que ce partisan déclaré d’un candidat organise des élections dans notre pays" ont écrit les partisans du président Abdoulaye Wade dans une déclaration.

L’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) ne dit pas moins. L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et ses camarades estiment en effet qu’après moult forfaitures, Aly Ngouille Ndiaye vient de franchir la ligne rouge qu’aucun des ministres de l’intérieur de ce pays n’a jamais osé dépasser. "Aly Ngouille Ndiaye vient d’entrer de manière scandaleuse dans l’histoire politique de notre pays après sa récente déclaration, indigne de l’organisateur attitré des élections. Ce comportement est indigne d’un ministre de la Ré- publique, il s’agit d’une forfaiture et doit donc être traitée comme telle : une démission de son poste de ministre et une suite à donner à cette affaire", dixit Abdoul Mbaye.

Le bureau politique de l’Act demande donc la démission du gouvernement du responsable politique de Linguère. Selon eux, "cette situation, bien que nouvelle, était prévisible et doit conforter l’opposition à continuer à faire bloc pour imposer des élections démocratiques et transparentes". L’Act exige en outre, la mise en place d’"une commission arbitrale tripartite (pouvoir, opposition, société civile) telle que prévue par l’Initiative pour des Élections Démocratiques (Ied) pour piloter un dialogue inclusif en direction d’élections apaisées". Pour finir, le Bp de l’Act appelle l’opposition à faire face et les Sénégalais à défendre les acquis démocratiques de notre société, obtenus de haute lutte.

Du côté du Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr), le ton n’est pas moins véhément. Car, pour Mamadou Diop Decroix, Bamba Ndiaye, entre autres, "cette déclaration doit être comprise comme une véritable déclaration de guerre. Elle exprime la détermination de Macky Sall et de ses bras armés à rééditer le coup de force observé lors des législatives, pour imposer aux Sénégalais un président dont ils ne veulent plus. Cette détermination à frauder doit rencontrer une détermination supérieure. C’est la condition préalable de l’organisation d’une présidentielle honnête et transparente".

Quant à l’Alliance pour le départ de Macky (Nadem), elle dit tenir Macky Sall pour "seul et unique responsable de l’instabilité née à la suite d’une telle déclaration." D’après elle, "aussi bien l’opposition majoritaire, la société civile que les citoyens épris de démocratie n’accepteront pas le maintien en poste du ministre de l’Intérieur qui n’est aucunement intéressé par l’organisation d’élections sincères, transparentes et démocratiques. Son seul souci, c’est de réitérer le coup de force perpétré lors des élections législatives. Dès lors, nous invitons les Sénégalais, non pas à la marche, mais à la résistance", soutiennent Mamadou Lamine Massaly, Serigne Assane Mbacké, Serigne Moustapha Diouf et Moussa Diakhaté à travers un communiqué de presse.

Abdou Mbow et Pape Maël Thiam en boucliers

Malgré la "bourde" d’Aly Ngouille Ndiaye, ses camarades de parti refusent de le lâcher. En effet, souligne l’administrateur de l’Alliance pour la République (Apr), Pape Maël Thiam, "c’est la même administration qui a organisé les élections depuis 2012 qui est toujours en place. Donc, je crois qu’être ministre de l’Intérieur ne peut impacter sur le résultat des élections. Comme vous le savez, Aly Ngouille Ndiaye est un très grand professionnel, un polytechnicien et sait faire la part des choses. Le ministre Aly Ngouille Ndiaye a seulement eu la franchise de manifester son appartenance mais nous tous avons une appartenance. La neutralité n’existe pas à vrai dire. Mais, il faut savoir que le ministre de l’Intérieur ne peut influencer l’organisation des élections mais également le vote des Sénégalais. Ça, il faut le reconnaitre quand même. Nous sommes au Sénégal et nous nous connaissons tous. Je pense donc que ce n’est pas la position du ministre de l’Intérieur qui fera changer le résultat des urnes. L’élection présidentielle est, à mon avis, le rendez-vous d’un homme avec son peuple. C’est le peuple qui choisira pour qui voter. Donc, je pense que l’opposition gagnerait à aller travailler et trouver des stratégies, c’est mieux que de polémiquer sur des non sujets. La sortie du ministre Aly Ngouille Ndiaye est vraiment un non sujet", soutient le vice-président du Haut conseil des collectivités territoriales.

De son côté, le porte-parole adjoint de l’Alliance pour la République estime que l’opposition manque d’idées raison pour laquelle, elle cherche à transformer les propos du ministre de l’Intérieur. "Si vous vous rappelez bien, l’opposition se mettait à critiquer le fichier électoral, ce, en disant que ce n’était pas fiable mais vous avez bien ce qui s’est passé. Des observateurs indépendants sont venus diagnostiquer le fichier et ont fait savoir qu’au terme de leur travail que plus de 98% du fichier est bon. Ne sachant plus que faire et n’ayant pas quoi dire, ils veulent déformer les propos du ministre Aly Ngouille Ndiaye", explique Abdou Mbow, vice-président de l’Assemblée nationale.

Poursuivant, Abdou Mbow rappelle qu’on doit savoir que "le ministre de l’Intérieur est malgré tout un responsable de politique de l’Apr et maire d’une commune." Et le responsable politique à Thiès de soutenir en conclusion : "Donc, il a le droit de dire ses souhaits. Mais, il faut le souligner ce n’est pas Aly Ngouille Ndiaye qui organise ses élections mais plutôt l’administration sénégalaise. Et depuis 2000, ça a été comme ça. Donc, si j’ai des conseils à donner à l’opposition, c’est d’aller travailler au lieu de polémiquer pour un rien. Parce que l’élection présidentielle est prévue pour le 24 février 2019. Car, le décret a été déjà signé par le président de la République."

Bassirou Dieng
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