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Bataille de la présidentielle de 2019 à Thiès: Idy seul contre tous
Publié le lundi 19 fevrier 2018  |  Enquête Plus
Idrissa
© aDakar.com par SB
Idrissa Seck a rendu visite à Khalifa Sall, à Rebeuss
Dakar, le 10 avril 2017 - L`ancien Premier ministre Idrissa Seck a rendu visite à Khalifa Sall, à la maison d`arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss. Le président du parti Rewmi s`est adressé à la presse à sa sortie.
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Comme lors des législatives de juillet 2017, le président de la République, Macky Sall, peut encore compter sur l’appui des 18 mouvements de soutien, pour venir à bout d’Idrissa Seck dans le département de Thiès.

La bataille pour la présidentielle de 2019 s’annonce déjà rude à Thiès. Les deux grandes forces politiques en compétition depuis 2012, dans la cité du Rail, sont déjà en ordre de bataille. Mais comme lors des élections législatives du 30 juillet 2017, la mouvance présidentielle semble d’ores et déjà prendre le devant sur le baobab Idrissa Seck, déraciné au niveau départemental pour la première fois, à l’issue de ce scrutin législatif.

Il faut rappeler qu’au terme des élections du 30 juillet 2017, la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby), dirigée par le directeur général de La Poste Pape Siré Dia, est sortie vainqueur dans le département de Thiès, avec 80 336 voix contre 51 955 voix pour son ‘’rival’’ direct, la coalition Mankoo Taxawu Senegaal (Mts) conduite par le président du parti Rewmi, Idrissa Seck, soit un écart de 28 381 voix.

Si la coalition présidentielle a remporté haut la main les législatives, c’est en partie grâce au travail abattu par les 18 mouvements de soutien qui, à quelques mois de la tenue du scrutin, ont tourné le dos à Idrissa Seck pour rallier le camp présidentiel.

Pour la présidentielle du 24 février 2019, l’objectif est double pour l’ensemble de ces mouvements de soutien au chef de l’État : ‘’déboulonner’’ Idrissa Seck jusque dans la commune et le département et le ‘’liquider politiquement’’. Dans ce dessein, les leaders de ces mouvements ne cessent de multiplier les actions sur le terrain au profit du patron de l’Alliance pour la République (Apr). Tous ont le même discours : faire triompher le président Macky Sall dès le premier tour. Et pour y arriver, les mouvements de soutien entendent reprendre le même procédé des élections législatives. Avec la naissance des deux autres mouvements politiques - Ndamli, octobre 2017 et Jeunesses unies pour les valeurs républicaines (Jeuvre, novembre 2017) - dirigés respectivement par Ousmane Mbaye et Souleymane Ciss, tous d’anciens collaborateurs de l’ex-ministre Thierno Alassane Sall, c’est donc tout une armada qui va en découdre avec Idrissa Seck à Thiès au mois de février 2019.

Parmi ces mouvements de soutien, certains avaient déjà œuvré, en juillet 2017, au triomphe de la liste dirigée au niveau national par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. Il s’agit, entre autres, des mouvements Thiès sur les rails du développement de Babacar Fall, Dolil Macky de Babacar Pascal Dionne, Guem sa bopp de Maodo Malick Mbaye, And Suxxali Thiès de Habib Niang, Siggi jotna d’Abdoulaye Dièye. Mais aussi de la Fédération des organisations républicaines de Thiès (Fort) avec Ousseynou Diouf et de And Dekal Thiès de Pape Ndao, pour ne citer que ceux-là.

La présidentielle des indécis

Outre ces mouvements de soutien, une partie de l’électorat indécis de la commune de Thiès, a décidé de s’aligner pour le compte du président Macky Sall. Il s’agit du Réseau pour la solidarité et le développement Seydina Mouhamed Rassoul. Jusque-là apolitique, cette structure, qui regroupe 2 000 membres selon ses initiateurs, a manifesté, dimanche dernier, sa volonté d’apporter sa contribution à la réélection du chef du l’État ‘’dès le premier tour’’, au soir du 24 février 2019. ‘’Jusque-là, nous sortions de nos domiciles à 17 h pour aller voter dans la plus grande discrétion. Personne ne nous remarquait. Mais, pour l’élection présidentielle de février 2019, nous avons décidé de travailler aux côtés du directeur général de l’Anamo, Maodo Malick Mbaye, pour barrer la route à Idrissa Seck et faire réélire le président Macky Sall’’, a déclaré Séga Mbengue lors de la rencontre marquant leur engagement politique. Aussi, le coordonnateur dudit réseau et ses camarades entendent-ils conjuguer leurs efforts et mouiller le maillot pour le triomphe du patron de l’Alliance pour la République, tant au plan communal que départemental.

Les élections législatives de juillet 2017 ont failli être bénéfiques au camp de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, devançant de 10 000 voix la coalition Benno Bokk Yaakaar dans la commune. N’eût été le travail gigantesque abattu par les maires ‘’apéristes’’ dans les 12 communes rurales, l’ex-numéro 2 du Parti démocratique sénégalais allait garder dans son escarcelle le département de Thiès. Idrissa Seck a voulu profiter de la désunion née des querelles de leadership ou encore des frustrations de certains présidents des mouvements de soutien pour mieux se repositionner. Pour preuve, le déballage des présidents du Fort, Ousseynou Diouf, et de And Dekal Thiès, Pape Ndao, a failli engendrer des répercussions négatives. Zappés de la liste des participants à l’audience convoquée par le chef de l’État en début juillet 2017 pour mieux préparer le scrutin législatif, ces deux soutiens du président Sall ont, tour à tour, dénoncé un ‘’coup d’État politique’’. Une situation qui a failli entacher la victoire de la coalition présidentielle.

Vu les enjeux de l’échéance électorale à venir, certaines erreurs sont à éviter. Cependant, les batailles de positionnement et autres querelles de leadership continuent à polluer l’atmosphère politique dans la cité du Rail et à miner le camp présidentiel. Certains allant même jusqu’à théoriser le tri des mouvements de soutien à travers leur représentativité. Pour certains cadres du camp présidentiel, parmi la vingtaine de mouvements de soutien qui gravitent autour de la coalition présidentielle, seuls trois sont plus représentatifs. Il s’agit de Dolil Macky de Babacar Pascal Dionne, de Thiès sur les rails du développement de Babacar Fall et de Siggi jotna d’Abdoulaye Dièye. Des considérations qui, si elles ne sont pas prises en compte, peuvent compromettre la dynamique unitaire enclenchée par la majorité et, du coup, permettre à Idrissa Seck de se rattraper aussi bien pour la présidentielle que pour les locales de 2019.

‘’Ils sont en train de berner Macky Sall’’

Si le camp présidentiel continue à se renforcer par des mouvements de soutien qui pullulent, à quelques encablures seulement des prochaines joutes électorales, Joe Diop trouve que cela n’est rien d’autre qu’une manifestation de ‘’courants opportunistes’’ qui s’adaptent au gré du vent.

’’Ce sont tous des situationnistes. Tous ceux qui créent des mouvements, dans la seule perspective de soutenir Macky Sall, ne sont pas guidés par une seule idéologie au profit du peuple et de son devenir social et humain. Ils sont guidés par leur nature d’opportuniste, d’individualiste. Certains disent que le président Macky Sall n’a pas besoin de venir battre campagne à Thiès, parce qu’il a déjà remporté la présidentielle ici. Mais il faut comprendre que nous vivons tout simplement un contexte très éloquent de confirmation et qu’il y a tout simplement des chiens de garde qui cherchent à s’enrichir. Il faut en finir avec ces chiens de garde’’, fulmine le membre de Yoonu askan wi/Mouvement pour l’autonomie populaire.

D’après Joe Diop, ceux-là qui ont pour seul discours la réélection du président Sall dès le premier tour, sont en train de ‘’berner’’ le chef de l’Etat.
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