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Histoire général du Sénégal: Le volume III bientôt livré au public
Publié le vendredi 16 fevrier 2018  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Point de presse sur le projet d’écriture de l’Histoire générale du Sénégal
Dakar, le 15 mai 2017 - Le projet d’écriture de l’Histoire générale du Sénégal suit son cours et il va couvrir une période de 350 mille ans. C`est le coordonnateur du projet qui l`a indiqué aujourd`hui au cours d`un point de presse. Photo: Pr Bouba Diop, historien
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Dans les jours à venir, le Projet ‘’Histoire générale du Sénégal, des origines à nos Jours’’ (Hgs) va mettre à la disposition des citoyens le volume 3 de son travail, a annoncé lundi dernier à Thiès le Pr Bouba Diop, membre chargé de la rédaction dudit projet.

Chaque peuple a son passé. Et chaque nation doit avoir une histoire qui lui est propre et écrite par ses propres fils. C’est dans ce cadre qu’est inscrit le projet ‘’Histoire générale du Sénégal, des origines à nos Jours’’, qui, d’après le Pr Bouba Diop, va livrer d’ici peu son volume 3. Un travail qui marque l’aboutissement d’un long processus, effectué par des Sénégalais et pour les Sénégalais. ‘’Nous avions annoncé l’année dernière qu’en 2018, certains volumes vont être disponibles. Je peux vous assurer que le volume numéro 3 du projet est déjà terminé, bouclé. Mais il y a une phase qui ne dépend plus de nous. Je rappelle c’est le ministre de la Culture d’alors (Mbagnick Ndiaye) qui a promis d’éditer les ouvrages. On va se rapprocher de ce ministère pour voir comment les sortir. Il y a des volumes qui sont déjà prêts et il faut s’attendre à qu’ils soient montrés au public dans les jours à venir’’, promet le Pr Bouba Diop, lors de l’ouverture lundi dernier du deuxième séminaire régional consacré au projet HGS.

La réécriture de l’histoire du Sénégal obéit à des règles liées à une démarche scientifique. Mais des fois, on assiste à des contestations de part et d’autre. De l’avis de l’historien et enseignant en civilisation ancienne, le rôle de son équipe et lui-même, c’est d’être à l’écoute de ceux-là qui ont des choses à dire. ‘’L’histoire est un champ conflictuel, très complexe. Il y a différents groupes qui ont intérêt à ce que l’écriture de l’histoire se fasse de telle ou telle manière. Il y a une histoire écrite par les hommes, les femmes, jeunes et celle écrite par les anciens. Donc, notre seule chance, c’est d’avoir au niveau de chaque phase une commission scientifique. Celle-ci va juger objectivement des pièces qui sont proposées pour voir les choses à rectifier ou à nuancer. Notre rôle, c’est de permettre à ceux qui ont des vérités de les exposer pour que le lecteur puisse se faire une opinion. C’est ça notre démarche’’, poursuit le Pr Bouba Diop.

Remettre en cause l’histoire coloniale

L’histoire du Sénégal a été écrite par le pays colonisateur. Pour le Pr Bouba Diop, l’heure est à la remise en cause de cette histoire fournie par les colons. ‘’Il y a des noms de lieux, de villes et même de famille qu’il faut revoir. Pourquoi les Colons écrivent Thiès de cette façon ? Cela ne signifie pas grand-chose pour les Sénégalais. Pourquoi on écrit Dakar tel qu’il est écrit ? Qu’est-ce que ça signifie la ville de Dakar ? Dakar, c’est ‘’Dëkk raw’’. C’est un village de liberté. Il est bon qu’on réécrive correctement les noms de lieux’’, préconise le professeur d'histoire ancienne. Aussi estime-t-il qu’il faut mener le combat même si cela ne sera pas facile. ‘’Il y aura des pesanteurs, de la résistance. Il y a des débats de fond. Et ce ne sont pas des choses qu’on va régler immédiatement. Mais, quand même, il faut mener le combat. Il faut une désaliénation. Les noms de familles des Sénégalais ne sont pas bien écrits pas les Colons. Il nous faut revoir cela’’, soutient le Pr Bouba Diop.

Pour sa part, le président du Comité scientifique de Thiès estime qu’il est urgent de ‘’fonder la modernité sur la tradition’’. ‘’Les Sénégalais doivent restaurer leur propre histoire parce qu’elle est une science de révolution sociale. Il est temps que les Sénégalais connaissent leur histoire, leur culture, religion et leur terroir. Mais elle ne doit plus être écrite par quelqu’un d’autre’’, révèle Adama Ndiaye.

L’histoire de Thiès revisitée

Après Tambacounda, la région de Thiès a été choisie pour abriter le deuxième séminaire consacré à l’histoire générale du Sénégal. Un choix qui, selon le Pr Ibar Der Thiam, s’explique par la ‘’position centrale et stratégique’’, qu’occupe la cité du Rail dans l’histoire du pays. ‘’Thiès, carrefour de peuples, de cultures et de civilisations, a joué un ‘’grand rôle dans l’histoire du Cap-Vert, du Cayor, du Baol…’’, a indiqué l’ancien ministre de l’Education nationale. Partant de ce fait, les pages de l’histoire de Thiès ont été rappelées à l’assistance.

‘’Ce fut à Thiès que la garnison française de Pout a été massacrée le 13 juillet 1863 par les populations locales, entraînant, en guise de représailles, l’exécution à Mbidjem, le 8 août 1863, de Kunum Dem de Niakhib et de Togne Pouye de Pout. Deux années plus tard, les Sérères None du Poste français de Pout déclenchaient dans le Djender une seconde attaque contre les mêmes Français. C’était avant la défaite historique que Lat Dior avait infligée aux troupes coloniales à Ngol-Ngol, sous le commandement du Capitaine Lorans, le 30 décembre 1863.

Thiès, c’est aussi l’assassinat du Commandant Chautemps par Saritia Dièye, la geste de Diéry Ndella Coumba et de ses compagnons, l’assassinat de Demba Diop…’’, précise l’historien. Poursuivant son rappel historique, le Pr Thiam souligne que ‘’ce fut à Thiès où la classe ouvrière sénégalaise a écrit les pages les plus glorieuses de son histoire à travers les grèves des années 1920, 1925 et 1938 et qui firent 7 morts et 125 blessés, et celle de 1947-1948 qui dura plus de 5 mois’’. Sur le plan politique, le Pr Iba Der Thiam révèle que Thiès a également joué un rôle important. D’après lui, l’histoire politique du Sénégal a été écrite dans cette région, avec notamment la naissance du Bloc démocratique sénégalais (Bds) et du Parti africain pour l’indépendance (Pai).
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