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Sud Quotidien N° du 25/11/2013

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2,5 milliards de FCFA gaspillés dans le projet « Sénégal Emergent »: Lô « mouille » Macky
Publié le lundi 25 novembre 2013   |  Sud Quotidien


Ouverture
© AFP par Seyllou
Ouverture du Forum du Sahel à Dakar
Jeudi 31 octobre 2013. Ouverture du Forum du Sahel co-organisé par la Banque mondiale sur la problématique de l`eau. Macky Sall, Président de la République.


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Moins de quatre jours après avoir démissionné de son poste de directeur de cabinet adjoint du président de la République, Moubarack Lô a tenu à rétablir sa vérité des faits sur son départ du Palais, ouvertement qualifié par certains communicants de Macky de « limogeage ». Pour l’ancien collaborateur du Président, si la cause immédiate de sa démission reste liée à la décision du chef de l’Etat de lui retirer la direction du comité Projet Sénégal émergent, il faudra en chercher la cause profonde dans le style de management présidentiel et la lenteur dans la mise en œuvre des réformes promises aux Sénégalais.

Un management qui a d’ailleurs permis, contre la réglementation en vigueur, à un groupe de privés établis à l’extérieur, et regroupés dans une structure dénommée « DISSO » dont l »ancien ministre de l’Economie et des finances, M. Amadou Kane, était membre, avant mars 2012, de jouer un rôle prépondérant dans le Projet Sénégal émergent, « au détriment des hauts cadres de l’Etat ». Conséquence, note Moubarack Lô, entre dysfonctionnements et travers, 2, 5 milliards de Fcfa ou plus ont été inutilement gaspillés dans le projet en question, sur le dos du contribuable sénégalais.

La démission express de Moubarack Lô du cabinet de la présidence de la République, mercredi dernier, n’a pas encore fini de défrayer la chronique. Et pour cause, moins de quatre jours après avoir rendu le tablier et essuyé des attaques en règle de la part de son ancien employeur (Macky Sall lui-même avait tiré, depuis Koweit City, à boulets rouges sur ses collaborateurs démissionnaires) et de la cellule de communication de la Présidence qui avait qualifié son départ de quasi-limogeage, l’ancien directeur de cabinet adjoint du président de la République contre-attaque en donnant sa version des faits. Bien loin de nier, comme l’a établi la version officielle, que la cause immédiate de sa démission est liée à la décision de Macky Sall de lui retirer la présidence du comité de pilotage du Projet Sénégal émergent, Moubarack Lô lève de fait un coin du voile dans cette sulfureuse affaire qui touche le Palais présidentiel.

Pour le président du Mouvement And Suxli Sénégal (Mousem), il faut aller au cœur de l’initiative de Macky Sall de lui retirer la direction dudit comité pour démêler l’écheveau de sa démission. Une démission dont la cause sous-jacente est en vérité liée, selon le texte transmis à notre rédaction hier, dimanche 24 novembre 2013, « au choix présidentiel d’accepter qu’un groupe de Sénégalais établis à l’extérieur, et regroupés dans une structure dénommée « DISSO » dont l’’ancien ministre de l’Economie et des finances, M. Amadou Kane, était membre, avant mars 2012, joue un rôle prépondérant dans le Projet Sénégal émergent, au détriment des hauts cadres de l’Etat ».

Et Moubarack Lô qui avoue avoir été accepté par le Chef de l’Etat comme président du comité en question, sur proposition de Mor Ngom, ministre directeur de cabinet de l’époque, de révéler de fil en aiguille que « Nulle part, il n’est fait mention du groupe « DISSO » dans le fonctionnement du comité de projet et l’implication de ses membres basés à l’étranger, au niveau opérationnel, ne peut donc être comprise que dans le cadre de l’équipe de projet supervisée par le comité de projet que je présidais ». A titre d’argumentaire, l’ancien directeur de cabinet adjoint de Macky Sall invoquera le décret n°2013-313 du 6 mars 2013, portant création et fonctionnement des organes de pilotage pour l’élaboration d’un plan stratégique pour le Sénégal, « le seul document officiel qui organise le processus de pilotage de ce dossier». Une manière de faire remarquer que « DISSO, en tant que tel ne peut nullement, selon les textes du décret, donner des orientations au comité de projet ou décider des validations à faire et de leurs procédures, comme il a toujours voulu le faire ».

Moubarack Lô poursuivra son réquisitoire contre « DISSO » en montrant à quel point le positionnement de la structure en question a posé problème dans le Projet Sénégal émergent. Et l’économiste, ancien allié de Macky Sall, de révéler en gros que, non seulement il est « impossible de vouloir piloter un dossier aussi lourd et complexe de l’extérieur du pays, tout en continuant à exercer d’autres activités », mais encore que « les membres de DISSO continuent de vouloir jouer le même rôle de pilotage qu’ils avaient lors des phases préparatoires, sans tenir compte des textes juridiques pris par la suite, rendant ainsi floue et inutilement lourde la gouvernance du projet, y compris aux yeux du cabinet international recruté qui s’est longtemps interrogé sur ses réels interlocuteurs directs («DISSO» ou le comité de projet… ».
Qui plus est, note Moubarack Lô, « L’Etat possède ses principes généraux et ses règles de fonctionnement, qui ne permettent pas de confier à des privés le pilotage direct de la vision nationale ». En se faisant plus mordant, l’ex-allié de Macky Sall dont la main aurait trempé dans la confection du Yoonu Yokkuté précisera, dans son texte, « que les autorités devraient, en toutes circonstances penser l’Etat avant l’amitié (certains diraient « La patrie avant le parti ») et demander aux membres de «DISSO» de prendre plus de recul dans la gestion opérationnelle de ce dossier qui ne peut être faite que sur place au Sénégal, et par les experts de l’Etat compétents ».

2,5 milliards de Fcfa gaspillés

Ces travers de la gouvernance Macky auront suffi, selon Moubarack Lô, à gaspiller quelque 2,5 milliards de FCfa, aux frais du contribuable sénégalais. Pour cause, relève l’ancien directeur de cabinet adjoint du président de la République, « … cinq hauts fonctionnaires, mis ensemble, pendant trois mois, auraient pu rendre un rapport de qualité, au moins similaire à celui livré par le cabinet international, pour un coût presque nul, et d’économiser les quelque 2,5 milliards de FCFA, ou plus, gaspillés dans le projet ».

Pour Moubarack Lô, ces 2,5 milliards de FCfa auraient pu permettre à 100.000 femmes d’accoucher, en toute sécurité et de manière gratuite, dans les postes de santé ruraux ou périurbains. Ils auraient pu permettre de construire 25 forages ruraux, d’électrifier 100 villages, de bâtir 500 classes ou 2500 kilomètres de pistes rurales. Autant d’insatisfactions qui montrent en définitive, selon Moubarack Lô, que « la décision prise, en début octobre, par le chef de l’Etat, de me retirer du projet Sénégal émergent, n’a été, en vérité, que la goutte qui a fait déborder la vase d’une longue série de désaccords, très souvent implicites, sur des choix stratégiques ou tactiques».

Le président du Mouvement And Suxli Sénégal/ Mouvement pour un Sénégal émergent (Mousem) balancera même une dernière salve à la pseudo «gouvernance de rupture » en affirmant que « la voie suivie actuellement par le régime en place nous mènera difficilement au but désiré ». Tout en faisant toutefois part de son espoir, pour l’avenir du Sénégal, que les nécessaires ajustements de stratégies et de comportements seront apportés au mode de gestion des affaires publiques, dans les prochains mois.

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