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Le Soleil N° 13158 du 3/4/2014

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Le Sénégal célèbre demain le 54ème anniversaire de son indépendance
Publié le jeudi 3 avril 2014   |  Le Soleil


Le
© Agence de Presse Africaine
Le président Macky Sall à Ziguinchor pour le lancement du projet pôle Casamance
Ziguinchor- Mardi 18 mars 2014 -Le président Macky Sall, arrivé lundi peu après 12h30 à Ziguinchor, s’est offert un impressionnant bain de foule en saluant, debout dans sa voiture, les nombreux ziguinchorois venus l’accueillir, de l’aéroport à la Gouvernance. Photo: Macky Sall, président de la République


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C’est demain, à la Place de l’Obélisque, sur le boulevard du Général De Gaulle, que l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale sera célébrée. Ce sera la première célébration sous la présidence de Macky Sall après les prises d’armes en 2012 et 2013.

Retour sur les différentes étapes qui ont abouti à cette indépendance. Le 54ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale sera un des moments forts du 4 avril. Ce sont des hommes et des femmes qui se sont battus pour que cette indépendance soit acquise dans les règles de l’art. Une longue marche qui a abouti à la décolonisation du Sénégal dont la capitale, Dakar, a été, pendant des années, le siège de l’Afrique occidentale française (Aof) et abritait le palais du Gouverneur général, aujourd’hui palais du quatrième chef d’Etat, Macky Sall. Tout est parti de 1946, après la deuxième guerre mondiale. L’idée du combat pour l’indépendance des pays africains venait d’être lancée par certains hommes du continent noir.

Les Professeurs Cheikh Anta Diop et Abdoulaye Ly, Me Lamine Guèye, Ngalandou Diouf, Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia et d’autres personnalités comme Abdoulaye Wade, Valdiodio Ndiaye, pour ne citer que ceux-là, ont défendu la thèse de la décolonisation partout où se retrouvait l’élite intellectuelle africaine. D’autres, plus jeunes, qui ont fait leurs premières armes dans le mouvement de la Fédération des étudiants d’Afrique noire francophone (Feanf) en France, ont eu le courage de défier les autorités d’alors pour demander que nos pays soient libérés au plus vite. Expliquant l’idée agitée à l’époque, le Pr Amadou Mahtar Mbow, ancien directeur général de l’Unesco, soulignait que « c’est la jonction des intellectuels africains avec certains partis politiques et leaders religieux, mouvements syndicaux et de jeunesse qui a permis le développement du processus aboutissant aux indépendances proclamées au début des années 60 ».

Dans notre pays, les cheminots ont marqué cette bataille pour la libération, avec la fameuse grève déclenchée à Thiès. Un mouvement syndical qui a marqué l’histoire de l’Afrique de l’Ouest. Jamais, se souvient-on, un mouvement syndical n’a été aussi suivi sur l’axe Dakar-Niger.

Code du travail et citoyenneté
L’entrée du président Senghor au Palais Bourbon, siège de l’Assemblée nationale française, en 1945, sera également une étape décisive. Ce grammairien qui a voulu avoir une carrière d’enseignant, piqué par le virus politique, s’ouvrit une nouvelle page de l’histoire. Aux côtés de Lamine Guèye, il milite à la Section française de l’internationale ouvrière (Sfio) avant de créer son propre parti, le Bloc démocratique sénégalais (Bds) avec quelques-uns de ses amis. C’était en 1948. C’est entre 1952 et 1956 que la lutte politique pour l’indépendance s’accentue. Une période que feu le Pr de Géographie, Assane Seck, avait qualifiée « d’accélération des idées, mais surtout de conquête des libertés fondamentales par les élus représentant les territoires à l’Assemblée nationale française ».

Il s’agit de la loi sur l’égalité et la citoyenneté du président Lamine Guèye de 1950, sur l’alignement des fonctionnaires d’Outre-mer sur la Métropole, du vote d’un Code du travail accordant les mêmes protections et les mêmes droits qu’en Hexagone en 1952. Le Pr Seck avait rappelé « que dès 1951, les élus africains se sont repliés sur leur territoire, chacun pour enraciner profondément ces avancées » (Cf. Soleil du 28 août 1998).

Loi Cadre, une étape vers l’autonomie
Des changements importants seront notés au Sénégal avec une vie politique plus animée à travers des jeux d’alliance et d’opposition des différents partis en lice. Le Bds de Senghor changea de nom et devint, en 1956, le Bloc populaire sénégalais (Bps). Il obtint le renfort de l’Union démocratique sénégalais (Uds), une section du Rassemblement démocratique africain, le fameux Rda, le Mouvement autonome de la Casamance (Mac) et quelques dissidents du Parti socialiste, la Sfio, et du Mouvement populaire sénégalais (Mps) de Doudou Guèye. Ce groupe remporta les élections territoriales. C’est en cette même année que fut adoptée la Loi Cadre ou Loi Gaston Defferre, ancien ministre français et député au Palais Bourbon. C’était le 23 juin 1956. Cela, pour contrer les événements d’Algérie. Elle prévoyait le renforcement et le développement des institutions dans les territoires. Le député Senghor l’a toujours considérée comme « une étape vers l’autonomie des territoires d’Outre-mer ».

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