Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

Sédhiou : Pourquoi les élèves n’aiment pas les maths
Publié le dimanche 28 janvier 2018  |  Seneweb
Les
© Autre presse par DR
Les élèves reprennent le chemin des classes, ce 2 octobre
Comment


"Le besoin de promouvoir les métiers et disciplines scientifiques en milieu scolaire sonne comme une nécessité absolue au regard des enjeux de l'heure", lançait Ousmane Cissé, le directeur du Centre académique d'orientation scolaire et professionnel (Caosp).

Le temps presse car à Sédhiou, les chiffres sont alarmants : en 2015 seuls 14,9% des effectifs admis au Brevet de fin d'études (Bfem) sont orientés en classes de seconde scientifique. En 2016 ce taux d'orientation est passé à 15,08% pour atteindre 18,29% en 2017. Malgré cette progression, ces pourcentages restent loin de la moyenne nationale qui environnent 30%.

Les causes de ce faible taux dans les promotions des métiers et des disciplines scientifiques sont connues par les acteurs. Pour bon nombre de spécialistes de l'éducation, l'enseignement des mathématiques est mythifié.

"Le problème de l'enseignement des mathématiques se trouve dans (le mode de) transmission du savoir", précise Cheikh Alpha Coly, inspecteur de l'éducation et de la formation. Qui invite les enseignants à revisiter leurs cours de pédagogie.

À ce propos, Ousmane Cissé pense que le Programme d'amélioration de l'éducation de base en Casamance (Paebca) est en train d'encadrer les enseignants pour leur permettre de mieux délivrer le savoir scientifique.

Mais ça ne suffira pas. D'autres facteurs freinent la promotion des disciplines scientifiques. Parmi ceux-ci, il y a l'absence d'encadrement et de suivi des potaches à la maison. Conséquence : des résultats catastrophiques aux compositions. Un exemple : au Cem Mamadou Mané Bâ, en classe de 3ème, sur 50 élèves ayant effectivement composé en mathématiques, seuls 2 ont obtenu la moyenne.

Il convient de noter également l'impact négatif des grossesses et mariages précoces. Ce fléau qui connait des proportions inquiétantes dans le système éducatif de la région de Sédhiou, élève chaque année le taux de déperdition scolaire.

"Conscient de l'ampleur du phénomène, Fawe (Forum des éducatrices africaines) a tenu, pendant deux jours, à en informer les acteurs à travers un atelier de formation et de sensibilisation, signale sa présidente, Anta Basse Konté. L'objectif était d'élaborer un plan de plaidoyer devant permettre aux acteurs d'attaquer la question sous tous ses angles à travers un observatoire de lutte contre les violences. Cet espace d'échanges, de partage et de prise en charge jouera un rôle d'alerte, de veille et d'accompagnement des victimes."

Pour parachever le plan d'actions conçu par les autorités académiques pour promouvoir l'enseignement des sciences et des métiers dans la région de Sédhiou et ainsi booster les résultats scolaires, le Caosp, appuyé financièrement par l'Ong Aide et Action, a ouvert un agenda régional pour atteindre la cible.

"On ne nait pas scientifique, on le devient au bout d'efforts soutenus", a souligné Ousmane Cissé aux centaines d'élèves du collège Mamadou Mané Bâ de la commune de Sédhiou, qui ont pris part au forum de sensibilisation et d'informations sur les opportunités qu'offrent les filières scientifiques.

Mamadou Diagne de Aide et Action a saisi l'occasion pour afficher son optimisme quant à l'atteinte des objectifs. Il dit : "Les démonstrations scientifiques sur la chimie et sur l'électricité montrent, d'une part, l'engouement des élèves à embrasser ces disciplines et, d'autre part, cela révèle la maîtrise des contenus enseignés par les professeurs."
Commentaires