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Les Réformes Des Institutions Monétaires Et Financières Continentales Et Mondiales (Par Amadou Tidiane DIA)
Publié le lundi 22 janvier 2018  |  Walf Fadjri L’Aurore
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© Autre presse par DR
La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
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Ma part d’utopie est que pour retrouver une universalité moins déréglée, les institutions de Breton Woods détiennent des solutions aux nombreux problèmes qui assaillent actuellement le monde. Les résultats de la politique de l’émission monétaire ont fait apparaître de graves contradictions entre les moyens mis en service et les fins poursuivies tant au niveau de l’Etat qu’au niveau de l’union sous régionale (Uemoa). La politique rigoureuse de contrôle quantitatif du crédit et de l’inflation a échoué dans son objectif essentiel.

D’après le Fonds monétaire international, de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire souhaitent se doter d’un dispositif moderne de politique monétaire permettant un meilleur ancrage de l’inflation et favorisant la stabilité macroéconomique et la croissance. Les solides principes de politique monétaire restent de mise. L’étude des services du Fmi, intitulée Evolving Monetary Policy Frameworks in Low-Income and Other Developing Countries, a pour but de fournir des orientations à ce groupe de pays. Le rôle de l’Uemoa est d’encadrer les Banques centrales en vue de poursuivre les objectifs suivants : un mandat clair et une autonomie d’action dans la poursuite des objectifs ; la stabilité des prix comme objectif premier de la politique monétaire à moyen terme ; un objectif d’inflation à moyen terme qui guide les décisions et la communication de la politique monétaire ; la prise en compte de la stabilité macroéconomique et de la stabilité financière pour déterminer les politiques ; un cadre opérationnel clair et efficace aligné avec la situation des marchés et l’orientation de la politique ; une stratégie transparente et prospective ; une communication claire contribuant à l’efficacité globale de la politique monétaire. L’Uemoa ne doit pas se contenter uniquement de reproduire les bulletins d’information des Banques centrales.

Mon constat est que, de toute manière, la conditionnalité imposée par le Fmi n’a pas été modifiée. Il y a eu, tout juste, l’ajustement des objectifs. Tous les mécanismes jusqu’ici expérimentés ont abouti au paiement des charges de remboursement de la dette, c’est-à-dire des ajustements précaires au prix du renoncement à la planification, au développement et à la croissance économique. C’est évident qu’en aucun cas, la dette ne peut précéder le développement. Seule l’annulation d’une partie de la dette reste la condition sine qua non pour la reprise économique garantissant un taux de croissance durable. En fait, la presque totalité des difficultés qui assaillent le monde provient d’une méconnaissance totale des conditions monétaires et financières internationales et nationales et d’une structure inappropriée des institutions bancaires et des marchés financiers.

Pour en revenir au Fmi, parmi les trois projets jusqu’ici énumérés par lui pour la réforme du système, aucun ne rompt avec le système traditionnel. Ils ne proposent des méthodes nouvelles que pour en assurer la continuité et non pour susciter un ordre nouveau.

– Le projet d’unités de réserves collectives substitue simplement la compétence du Fonds monétaire, à celle d’un groupe de pays industriels auxquels il propose d’apporter un approvisionnement de liquidités inutilisable pour le reste du monde.

– Le projet d’emprunt et d’investissement renforce la position des devises clés en fournissant des réserves additionnelles qui ne peuvent manquer de provoquer des mouvements spéculatifs d’avoirs, vers les centres de réserves où le taux d’intérêts sera plus élevé qu’au niveau du Fonds.

– Le projet de dépôt et d’investissement est plus séduisant. Il dynamise la monnaie en rendant transférables les titres de dépôt du Fonds monétaire que constituent les balances de devises-clés des pays excédentaires. Il se prête à une internationalisation des réserves grâce à la méthode des dépôts qui maintient l’homogénéité des différents moyens de création de réserves. Mais il n’échappe pas au souci dominant dans les autres projets : fertiliser les réserves des pays les plus riches. On ne saurait s’y fier, les investissements attendus étant grevés par la clause or, qui n’assure aucune protection aux zones de monnaie faible. Les accords de confirmation (stand-by) et de financement élargi (extended facility) doivent être transformés en contrats de financement compensatoire de stabilisation des matières premières, de l’achat ou du rachat de devises et des actifs de biens réels.

Après ces observations, quelle proposition ?

Admettons que les banques centrales du continent africain, de Lagos à Luanda, acceptent de déposer leurs réserves en devise dans un compte d’opération domicilié au Fmi. Compte dénommé «compte d’investissement et d’épargne». Les Etats souscripteurs disposant d’une monnaie unique dénommée Africa, pourront disposer d’un droit de tirage du fonds au même titre que les pays des devises fortes (Dollar, Euro, Mark, etc.) du G5. Les banques centrales qui disposeront de droit de vote seront admises comme administrateurs du Fmi.

Chaque banque centrale dotée d’un comité de gestion composé des Etats membres, de la société civile et du secteur privée pourra élaborer et valider les programmes d’investissement des secteurs prioritaires créateurs d’emploi, de richesse (l’artisanat de production, d’art, de service ; l’agro-industrie, la pêche et l’élevage). Ce comité sera le seul organe habilité à juger de l’éligibilité de tel ou tel projet. L’objectif est d’arriver à renverser les règles du jeu en vue d’un développement réel des pays en voie de développement qui plient et rompent sous le poids de l’endettement par les plus riches et le maintien dans la suggestion par l’aide au développement.

Les institutions de Bretton Woods nous ont habitués jusqu’ici à de simples affirmations appuyées sur de purs sophismes, sur des modèles mathématiques et sur des analyses superficielles des circonstances du moment. Naturellement, rien sur l’abandon total du dollar comme monnaie de compte, comme monnaie d’échange et comme monnaie de réserve sur le plan international. Le dollar, entre d’autres devises fortes (euro, mark, etc.), donne aux Etats-Unis un véritable tribut payé aux plus riches par les plus pauvres.

Il ne s’agit pas de s’arrêter à des expédients et aux mirages des illusions, mais d’agir pour admettre par la communauté internationale la réforme profonde des institutions financières mondiales. Cela malgré l’hostilité des intérêts très puissants des groupes de pression et des doctrines régnantes. Au surplus, la Zone franc constitue un marché monétaire et financier contrôlé par la seule Banque de France. Dans cette stratégie extravertie, les Etats africains n’ont pas besoin d’une politique monétaire. Laquelle n’a de sens que dans une économie autocentrée. Il faut la création d’une monnaie africaine. La zone ouest africaine pourrait être dotée d’une monnaie commune (Africa), instrument indispensable pour une politique de développement autocentrée véritable entre pays africains.

Ainsi, pour la stabilité l’économie mondiale, son efficacité repose sur l’équité et la distribution des revenus pour tous. Les principaux actionnaires de Bretton Woods qui sont également les membres du G7, sont interpellés par l’histoire, pour définir des institutions économiques nouvelles où les fluctuations conjoncturelles se trouveraient considérablement atténuées.

Le moment est venu de produire les travaux de rupture. Rupture avec ce qui se fait actuellement dans les instances nationales et internationales. Il est temps, au Nord comme au Sud, d’exorciser la monnaie («ndeup»). Au Nord, pour la mettre au service de l’homme et des économies modernes. Au Sud, pour ne pas croire à une panacée avec des facilités dangereuses, pour résoudre les difficultés budgétaires et la pénurie de capital.

Amadou Tidiane DIA

Dakar, Patte d’Oie Builders, Villa B53

Tel: 00221 77 575 79 83
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