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Le Soleil N° 13157 du 2/4/2014

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Rencontre Macky Sall - Secteur privé: Des investisseurs allemands s’intéressent au Pse
Publié le mercredi 2 avril 2014   |  Le Soleil


Le
© Agence de Presse Africaine
Le président Macky Sall à Ziguinchor pour le lancement du projet pôle Casamance
Ziguinchor- Mardi 18 mars 2014 -Le président Macky Sall, arrivé lundi peu après 12h30 à Ziguinchor, s’est offert un impressionnant bain de foule en saluant, debout dans sa voiture, les nombreux ziguinchorois venus l’accueillir, de l’aéroport à la Gouvernance. Photo: Macky Sall, président de la République


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Macky Sall prive GERLe président de la République, Macky Sall, a poursuivi, hier, ses contacts à Berlin avec la classe politique et les investisseurs allemands. Accompagné des ministres de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, de l’Energie, Maïmouna Ndoye Seck, du directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, le chef de l’Etat a fait face, au siège de la Kfw, à 80 investisseurs allemands au cours d’une rencontre organisée par l’association Afrikaverein.

En prenant la parole, Doris Kohn, directrice Afrique de la Kfw, a qualifié le Plan Sénégal émergent (Pse) de « plan visionnaire » avec lequel le Sénégal s’est donné des objectifs ambitieux. Elle a indiqué que son organisme va agir dans des secteurs cibles comme l’énergie, l’accès à l’eau, l’agriculture. « Nous sommes déjà engagés dans l’éducation, la décentralisation ».

Les deux gouvernements, précise-t-elle, ont décidé de se concentrer sur l’énergie notamment les énergies renouvelables et le mix énergétique, car souligne Mme Kohn, lorsqu’on étudie le Pse, on se rend compte que l’énergie y occupe une place importante. « Il y a une grande palette de projets à réaliser, mais nous allons cibler des projets précis et nous y consacrer », a-t-elle fait savoir.

Après elle, le Dr. Stefan Liebing, représentant le forum des investisseurs allemands, a indiqué que récemment, une délégation de son organisme était en visite de prospection au Sénégal et qu’il y a toute une panoplie de projets à mettre en œuvre, comme dans les énergies renouvelables. Mais, il y a aussi, a-t-il poursuivi, l’agriculture, les infrastructures...

Le Dr. Stefan Liebing se dit « impressionné » par le Pse. Selon lui, ce n’est pas tous les pays africains qui peuvent présenter « un projet aussi clair, condition sine qua non pour attirer les investisseurs ».

Mais pour faciliter l’investissement allemand en Afrique et dans notre pays, il a mis en exergue 3 choses qu’il faut surmonter. D’abord, lever les réticences allemandes quant aux risques-investissements, la simplification du cadre réglementaire et la lutte contre la corruption et maintenir la transparence dans les appels d’offres.


LE SÉNÉGAL, UN PAYS AUX MULTIPLES ATOUTS, SELON LE CHEF DE L’ETAT
Le Sénégal est un pays qui offre plusieurs avantages aux investisseurs, a dit le chef de l’Etat.

Dans son intervention, le président Macky Sall, après s’être félicité de la mobilisation des investisseurs allemands, a déclaré que l’Afrique doit maintenant être perçue comme un partenaire dans une relation mutuellement profitable. Les bases de relations d’affaires existent déjà, a-t-il indiqué, en citant notamment les bonnes relations qui existent entre l’Allemagne et le Sénégal depuis 1961, la langue allemande qui est enseignée dans les lycées et à l’université. C’est sur cette base, a ajouté le président Macky Sall, que nous voulons construire un partenariat économique avec une dimension commerciale.

Sur ce dernier point, a souligné le chef de l’Etat, il y a les Ape, certes impopulaires en Afrique au début, mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à un pré-accord et nous comptons sur l’Allemagne pour alimenter cette coopération par les échanges et les investissements.

Dans une Afrique en pleine croissance, où la classe moyenne compte 300 millions de personnes, le Sénégal occupe une position géographique stratégique renforcée par des traditions historiques de tolérance, d’ouverture, de dialogue, avec une majorité constituée par les musulmans mais vivant en harmonie avec la minorité chrétienne, a indiqué le président Macky Sall, louant au passage la stabilité politique de notre pays.

Tout cela constitue autant d’atouts pour le Sénégal qui, même s’il est pauvre en ressources naturelles, a la richesse la plus importante, c’est-a-dire, les ressources humaines de qualité, à quoi s’ajoute un bon environnement des affaires.

Bonne gouvernance
D’ailleurs, a ajouté le président Sall s’adressant aux investisseurs, « ceux qui vous diront qu’ils peuvent vous aider car je suis leur ami, racontent des histoires. Cela n’a aucune incidence dans le choix de l’entreprise. Nous avons une porte d’entrée qui est l’Apix ou vous trouverez toutes les informations nécessaires pour un investisseur ». Pour montrer que le Sénégal est résolument tourné vers la bonne gouvernance, le président Sall a énuméré les mesures prises dans ce sens comme la déclaration de patrimoine, l’Office national de lutte contre la corruption (Ofnac).

Il plaide vivement pour le partenariat public/privé. Pour lui, c’est le plus approprié pour renforcer les investissements dans notre pays. « Nous avons également un secteur Tic dynamique qui compte 17 millions de lignes de téléphones portables pour une population de 12 millions d’habitants, un potentiel minier avec du fer, du phosphate, de l’attapulgite et du zircon dont l’exploitation commence ce mois d’avril », a indiqué le président Macky Sall. Le Sénégal est aussi, a-t-il poursuivi, un pays qui a de belles plages et dans un passé récent, les touristes allemands y étaient nombreux.

L’autre atout du Sénégal, selon le président, est le nouvel aéroport de Diass en construction et dont la gestion est d’ailleurs confiée à Fraport, une société allemande. Ainsi, il a invité les hommes d’affaires allemands à venir investir au Sénégal en se faisant accompagner des cadres d’origine sénégalaise formés et vivant en Allemagne.

Stabilité politique
Après le président, le directeur général de l’Apix, Mountaga Sy, a exposé les atouts du Sénégal pour attirer les investisseurs. Il a cité la qualité du réseau de communication, la stabilité politique, les projets d’infrastructures en passe d’être terminés ou à réaliser (routes, aéroport, autoroutes, chemin de fer, nouvelles universités, tourisme, la garantie de sécurité pour les investisseurs, un paquet de facilités fiscales et non fiscales, selon le niveau d’investissement, la création d’une société en une journée et le permis de construire qui est délivré en 40 jours... « Le président Macky Sall a une perception claire de la situation et des besoins du Sénégal », a noté M. Sy. « C’est un pays qui dispose de 4 millions d’hectares de terres cultivables, de 35 milliards de m3 de ressources hydriques », a souligné le directeur général de l’Apix, avec des images à l’appui, invitant ainsi les investisseurs allemands à s’engager au Sénégal.

La suite sera une série de questions-réponses auxquelles le président et son staff se sont prêtés pour compléter et donner des détails sur les projets et le climat des affaires au Sénégal. Parlant du cadre incitatif sur lequel il était interpellé, le président Sall a parlé du nouveau code des impôts, l’Apix qui concentre, dans un guichet unique, toutes les administrations, de l’Etat de droit qu’est le Sénégal et de l’amélioration de la justice. Le Sénégal, a-t-il dit, est prêt à accueillir n’importe quel investisseur.

Pour l’exécution du Pse, un ministre a été nommé, car il faut évaluer, a expliqué le président. Il a insisté sur l’implantation des Pme au Sénégal et l’importance de la formation professionnelle, domaine dans lequel excelle l’Allemagne et dont l’appui a d’ailleurs été demandé par le président Sall.

Un cadre incitatif
Le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, a répondu à la question : pourquoi investir au Sénégal en mettant en avant le Pse qui est un diagnostic sans complaisance de nos forces et faiblesses, accompagné d’éléments de réponse. « Nous visons un taux de croissance de 7 %, compte tenu de nos moteurs, une croissance maîtrisée, durable et un endettement raisonnable qui ne nous étouffe pas. La fiscalité, autrefois composée de 20 lois dispersées est maintenant simplifiée dans un seul code et même si l’impôt sur les sociétés est un peu élevé, à savoir 30 %, une entreprise qui s’installe et exporte est imposée à 15 % », a indiqué M. Bâ. Abordant la concentration des richesses dans l’ouest du Sénégal, M. Bâ a souligné que l’Acte 3 de la décentralisation lancé par le président Macky Sall, permettra de corriger ce déséquilibre grâce à la territorialisation des politiques publiques.

Quant au ministre de l’Energie, Maimouna Ndoye Seck, elle a expliqué que dans le mix énergétique, les énergies renouvelables ne doivent pas représenter plus de 20% pour une question de disponibilité permanente. Le coût de l’électricité est assez élevé au Sénégal, mais le mix énergétique devrait le faire baisser de 50%. Aujourd’hui, le taux d’électrification est de 50% au niveau national et de 26% dans le monde rural, selon le ministre et il faut élargir le réseau électrique qui est concentré à l’ouest du pays.


RENCONTRE AVEC LA COLONIE SENEGALAISE DE BELGIQUE: LES RENDEZ-VOUS DE LA DIASPORA À L’AGENDA DU CHEF DE L’ETAT
Le président Macky Sall a annoncé que les rendez-vous de la diaspora seront inscrits dans le programme officiel de ses déplacements. C’était au cours de la rencontre avec la colonie sénégalaise de Bruxelles.

Le président Macky Sall est arrivé à Bruxelles hier vers 17 h locales. Il doit prendre part, aujourd’hui, au sommet Ue/Afrique. Comme il a l’habitude de le faire, dès son arrivée, il a rencontré à l’hôtel Sheraton, la communauté sénégalaise de Belgique et du Luxembourg. Dans une salle pleine comme un œuf, il fut un peu difficile de faire régner l’ordre tant chacun voulait voir le président. A côté de celui-ci, étaient présents les ministres Mankeur Ndiaye, Sidiki Kaba et d’autres officiels.

C’est l’ambassadeur du Sénégal auprès de l’Ue, Amadou Diop qui, le premier, a pris la parole pour exprimer sa satisfaction de recevoir, à Bruxelles, le cœur de l’Ue, le chef de l’Etat. Il a salué la vision du développement du président Sall qui repose sur l’équité, l’efficacité tout en tenant compte de la diaspora. Après lui, une huitaine d’intervenants prendront la parole parmi lesquels on peut citer Emile Turpin, président de l’association des Sénégalais de Belgique, Awa Sène Sarr de l’association la Linguère, Amadou Gadiaga, coordonnateur de l’Apr, Moustapha Cissé de « Bennoo Bokk Yaakaar » et Mouhamadou Galaye Ndiaye, représentant des religieux sénégalais de Belgique. Ils ont unanimement salué les qualités humaines de l’ambassadeur Amadou Diop et son engagement en faveur de la communauté. Ils ont également remercié le président Macky Sall pour les progrès de la paix en Casamance, les facilités qu’il a accordées à la diaspora notamment avec l’établissement, sur place, des passeports, le Fonds d’aide et d’investissement pour les Sénégalais de l’extérieur (Faise) qui est de 1 milliard de FCFa, le fonds spécial destiné aux femmes de la diaspora d’ un montant d’un milliard et demi. Ils se sont également félicités des mesures sociales prises par le président comme la baisse des loyers, du prix des denrées de première nécessité, les bourses familiales, la couverture maladie universelle et l’important plan visant à faire émerger le Sénégal plus connu sous le vocable de Pse.

Toutefois, certains intervenants comme les étudiants ont demandé que l’Etat leur accorde des bourses et des aides, la possibilité de s’inscrire au barreau au Sénégal après la fin de leurs études. D’autres ont demandé qu’il y ait une Maison du Sénégal à Bruxelles qui sera un lieu de transmission de la culture nationale aux enfants de la diaspora.

En s’adressant à la salle, le président Macky Sall a remercié les Sénégalais pour leur grande mobilisation et d’ailleurs, ajoutera-t-il, sous un tonnerre d’applaudissements, désormais, il faut inscrire les rendez-vous avec la diaspora dans le programme officiel de mes déplacements à l’étranger. Toutefois, le président a voulu tenir un discours de vérité. « Les doléances, il y en aura toujours, mais il faut faire des promesses qu’on peut tenir », a-t-il déclaré. C’est pourquoi, a-t-il dit, une Maison du Sénégal à Bruxelles n’est pas possible car le Sénégal a 80 ambassades à l’étranger, plus les maisons des ambassadeurs et les consulats. « Tout au plus, a-t-il ajouté, nous pouvons vous apporter un appui pour l’acquisition de cette maison comme nous avons fait avec vos compatriotes de New-York ». « Le Sénégal dépense 40 milliards de FCfa pour les bourses d’étudiants et les 100.000 bourses familiales de cette année vont coûter plusieurs dizaines de milliards. Nous avons besoin de réduire les dépenses inutiles pour les diriger vers les investissements », a déclaré le président qui a, par ailleurs, invité la diaspora à inscrire ses parents restés au Sénégal dans les mutuelles de santé grâce à la modique somme de 3500 FCFa. Il a magnifié le rôle que joue la diaspora dans l’économie sénégalaise car grâce à elle le solde des transferts du Sénégal est positif. C’est ce qui explique, a-t-il dit, tous les efforts qu’il fait pour que la diaspora puisse vivre dans de meilleures conditions et avoir des facilités comme l’établissement des passeports, le Faise, le fonds spécial destiné aux femmes, etc. La part des femmes de Belgique était fixée à 50 millions de FCfa, mais compte tenu de la forte mobilisation qu’il a vu hier à Bruxelles, le président a décidé de porter la somme à 100 millions de CFa.

Le président Sall a appelé tout le monde au travail, a un changement de mentalités pour mettre en place les conditions de l’émergence au Sénégal.


PROGRAMME DE LA VISITE DU CHEF DE L’ETAT À BRUXELLES
La journée du président Macky Sall à Bruxelles débutera ce matin par des audiences privées. Ensuite, il recevra Messieurs Gustave Vicomte Davignon, président du conseil d’administration de Bruxelles Airlines et Philippe Says Desmedt, vice-président de Bruxelles Airlines. Ce sera, après, au tour de Jean Claude Fontenoy, président du Conseil d’administration de la Sncb, suivront deux interviews à Télésud en partenariat avec Europarlement et au journal NotreAfrik. Il rencontrera, à 11h 20, les consuls honoraires du Sénégal en Belgique et au Luxembourg, ensuite Louis Michel, co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire Acp/Ue, député européen, ancien commissaire européen et ancien ministre belge des Affaires étrangères et Donald Tusk, Premier ministre de Pologne.

Dans l’après-midi, le président Sall assistera à une réunion bilatérale avec Mme Kristialina Georgieva, commissaire en charge de l’Aide humanitaire.

L’intervention du président Macky Sall devant la plénière est prévue à 17h10. Après, il aura un entretien avec le président José Manuel Barroso, président de la Commission européenne et terminera avec Mark Simmons, ministre britannique charge des Affaires africaines.

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