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Le Sénégal promet une traque "sans répit" après le massacre de 13 jeunes en Casamance
Publié le dimanche 7 janvier 2018  |  AFP
Aly
© Autre presse par Dr
Aly Ngouille Ndiaye, Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique




Ziguinchor (Sénégal), 7 jan 2018 - Le gouvernement sénégalais a promis dimanche de ne ménager aucun effort pour arrêter les responsables du massacre de 13 hommes ce week-end dans une forêt de Casamance, région du sud du Sénégal en proie à une rébellion depuis 35 ans mais qui avait connu une accalmie depuis plusieurs années.

"Une traque rude et sans répit sera menée pour retrouver les auteurs de cet acte ignoble. Nous irons jusqu'au bout de l'enquête pour traquer et identifier les auteurs", a déclaré à Ziguinchor, principale ville de la région, le ministre de l'Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, cité par l'Agence de presse sénégalaise APS (officielle).

A la tête d'une délégation de haut responsables politiques et militaires, le ministre s'est rendu au chevet des blessés, une demi-douzaine, à l'hôpital de la ville, chef-lieu de cette province agricole et touristique frontalière de la Guinée-Bissau et séparée du reste du Sénégal par la Gambie.

Depuis samedi, une compagnie de quelque 150 parachutistes de l'armée sénégalaise fouille la région, selon un porte-parole de l'armée, le colonel
Abdou Ndiaye.

"L'armée (...) procède à un ratissage en profondeur. On entend des coups de feu", a témoigné un habitant du village de Bourafaye Baïnouk, proche des lieux de la tuerie.

L'attaque s'est produite samedi dans la forêt de Borofaye, dans la commune de Boutoupa-Camaracounda, lorsque des jeunes partis chercher du bois mort ont été surpris par une bande d'hommes armés.

Selon le gouvernement, elle a "occasionné la mort de treize jeunes hommes, dont dix par balle, deux par arme blanche et un brûlé" et une demi-douzaine de blessés, dont les plus touchés vont être transférés à Dakar.

- 'Uniformes militaires' -

Pendant plusieurs heures, le groupe armé, qui n'a pas été identifié, a arrêté les hommes cherchant du bois et les a réunis, avant de les abattre
froidement, selon le récit à l'AFP de plusieurs rescapés.

"Ils nous ont fait coucher à plat ventre et ont commencé à tirer", a raconté dimanche sur un brancard à l'hôpital de Ziguinchor Ayib Ly, un homme
de 45 ans, marié à deux femmes et père de deux enfants, touché au pied et au dos.

"Des personnes blessées cherchant à s'enfuir ont été achevées" par les assaillants, explique un autre rescapé, Amadou Diallo.
Ibrahima Daffé, explique avoir reçu "deux balles dans le dos" tirées par des hommes "en uniformes militaires", chaussés de bottines de type "rangers" et s'exprimant en langue locale.

Ce massacre, qui a surpris les observateurs, met à l'épreuve le processus de paix en Casamance, relancé en octobre lors d'une réunion à Rome entre le gouvernement et une faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) mandatée par l'un de ses chefs, Salif Sadio.

Cette médiation se fait sous l'égide de la communauté catholique de Sant'Egidio, médiatrice dans ce conflit qui dure depuis décembre 1982 et a
fait des milliers de victimes civiles et militaires, ravagé l'économie de la région et poussé de nombreux habitants à fuir.

La tuerie "n'aura pas une incidence négative sur le processus de paix qui est enclenché", a estimé Guedj Diouf, gouverneur de Ziguinchor, alors que les tractations de paix se sont multipliées depuis l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall en 2012 et que la région connaissait une accalmie depuis des années.

- Rébellion divisée -

L'attaque est survenue au lendemain de la libération par l'armée de deux combattants du MFDC, divisé en factions rivales, notamment celle de Salif
Sadio du "Front Nord", à laquelle ils appartiendraient, et celle de César Atoute Badiate, qui dirige le "Front Sud".

"A chaque fois qu'un acte est posé entre l'Etat et le camp de Sadio, il y a des incidents, et vice-versa. Il faut travailler aux retrouvailles entre les
différentes factions si on veut la paix", a relevé un observateur sous couvert de l'anonymat.

"C'est possible que ce soit des règlements de comptes" entre rebelles, a également estimé une source sénégalaise proche de la médiation.
"Je ne suis pas convaincu que ce soit les branches avec lesquelles les discussions sont engagées qui aient commis de tels actes. Je ne pense pas
qu'il y ait une remise en cause du processus de paix", a-t-elle ajouté.

Pour le député-maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé, les responsables sont "peut-être des personnes pas pleinement associées au processus de paix" et "qui n'ont pas apprécié les derniers développements".

Dans ses voeux de fin d'année, le chef de l'Etat sénégalais avait lancé un appel aux rebelles pour la poursuite des pourparlers en vue d'"une paix
définitive".


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