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Incendie du pavillon vert : Les sinistrés ne décolèrent pas
Publié le vendredi 5 janvier 2018  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Un incendie cause des dégâts matériels importants au pavillon vert de la Foire internationale de Dakar (FIDAK) au CICES




Les sinistrés de l’incendie qui a ravagé le Pavillon vert du Centre international de commerce extérieur du Sénégal (Cices), dans la nuit du 12 au 13 décembre 2015, lors de la 24e édition, en veulent toujours aux autorités par rapport à leur indemnisation. Ils ont exprimé leur colère hier, en marge d’une conférence de presse organisée par le Directeur général du Cices, Cheikh Ndiaye.

‘’On est fatigué des réunions. On en a assez. Le Cices pouvait nous envoyer des lettres pour nous informer que les dossiers ne sont pas encore complets’’, s’est insurgé Ali, un des sinistrés mauritaniens de l’incendie de la nuit du 12 au 13 décembre 2015 du Pavillon vert, lors de la 24e édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak).

Il faut noter qu’au cours de cet incident, selon le pré-rapport des experts engagés par les autorités, 180 sinistrés ont été enregistrés, dont 42 Sénégalais. Les nations autres touchées sont notamment l’Algérie, le Bénin, le Burkina Faso, avec 28 sinistrés, la Côte d’Ivoire, l’Egypte (23 sinistrés), la Guinée, l’Inde, l’Indonésie, Madagascar, le Mali (19 sinistrés), le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Pakistan, la Syrie (20 sinistrés), le Togo, la Tunisie et la Turquie. D’après l’expert marchandise, cité par le même document, le préjudice et l’indemnisation se présentent comme suit : la valeur déclarée par les sinistrés équivaut à 2 401 855 569 francs CFA ; celle justifiée à 1 087 916 487 de F CFA et celle définitive, c’est-à-dire le montant que le Cices va payer aux sinistrés à 577 573 269 francs CFA.

‘’Aujourd’hui, on s’attendait à ce qu’on nous dise la date exacte de notre indemnisation. Mais quand on nous dit que le dossier est en cours, c’est vraiment désolant. Dans un pays qui aspire à l’émergence, on ne peut pas rester deux ans après un sinistre pour parler d’un dossier en cours’’, a renchéri Tapha Amadou Thiam, porte-parole des sinistrés sénégalais, devant le Dg du Cices. Ce dernier a aussi regretté l’absence de la tutelle à savoir le ministère du Commerce lors de ce rendez-vous. ‘’Nous vous (Dg Cices) avons adressé des lettres mais nous n’avons jamais eu de réponse de votre part. Je ne sais pas si c’est lié à un calendrier chargé ou pas. Pendant un an, nous courons derrière vous pour une audience, là où on reçoit une réponse du Premier ministre, du président de la République. Si vous nous dites que vous êtres aux côtés des sinistrés sénégalais, je ne pense pas. Peut-être de ceux des autres pays’’, a-t-il tonné, avant d’être coupé par des ovations de la part de l’assistance composée majoritairement de sinistrés sénégalais et des autres pays.

La voix frissonnante, il continue son speech. ‘’J’ai perdu un million de francs CFA. C’est de l’argent qu’on a pris dans les banques. Nous sommes acculés. Il y a des gens qui ne peuvent plus voyager à cause de ça. Monsieur le directeur, il faut tout faire pour une rencontre entre les sinistrés et le Président’’, a-t-il préconisé. Selon lui, après l’incendie du Pavillon vert, il y a eu un tel drame au Burkina, et ils ont été indemnisés. Ce même pays a été également frappé par une tornade, et les victimes ont été indemnisées. ‘’Donc pourquoi au Sénégal, à chaque fois qu’il s’agit de dédommager des sinistrés, on dit toujours que le dossier est en cours. Cette expression-là, nous devons la bannir de notre vocabulaire. C’est une mauvaise publicité pour le Sénégal. Cependant, je vous remercie parce que vous avez fait plus que la tutelle’’, a-t-il ajouté.

Cette rencontre entre sinistrés et responsables du Cices est certes ‘’rassurante’’, selon Almassour Traoré, porte-parole des victimes du Burkina Faso. Mais elle ‘’n’est pas réconfortante’’. ‘’Ce que les Burkinabés avaient prévu cette année, ce n’était pas du tout beau. Je n’aime pas vous entendre dire que vous n’êtes pas l’Etat. Parce que le Cices, ce n’est pas n’importe quoi, de même que la foire. Vous êtes un démembrement du ministère du Commerce. Donc, ne négligez pas votre titre, votre poste. Si vous en faites votre cheval de batail dans les jours à venir, nous allons obtenir gain de cause’’, a-t-il estimé. Ainsi, pour Almassour, tout ce qu’ils peuvent demander au Dg du Cices, c’est de voir ce qu’il peut faire dans ‘’les meilleurs délais’’. ‘’A la Fidak 2015, le Burkina avait plus de 26 stands, en 2016, on s’est retrouvé avec à peine 18 et cette année on a à peine 14 ou 10 stands. Cela ne fait que diminuer. On essaie de calmer nos concitoyens mais on ne va pas pouvoir le faire pour longtemps’’, a-t-il souligné.

‘’Nous sommes dans l’application du traitement du dossier de façon administrative’’

De son côté, le Dg du Cices Cheikh Ndiaye a précisé que ‘’le temps des preuves est derrière eux’’ et que maintenant, ‘’l’expert a déterminé un montant pour chacune des victimes’’. ‘’Le Cices est votre représentant au niveau de l’Etat. On doit faire bloc et lutter ensemble. Nous sommes dans l’application du traitement du dossier de façon administrative. Et c’est ce qui est normal. C’est pourquoi on a pris deux experts’’, a-t-il rassuré. Selon lui, le Cices ‘’n’a jamais su’’ qu’il manquait un document justificatif à qui que ce soit.

‘’Parce qu’il n’est pas l’expert qui étudie le dossier. A la date d’aujourd’hui, le Cices n’a jamais su le niveau d’exécution de cette affaire. (…) Ayez de l’espoir ! Ayez de l’espoir ! Parce que je sais que l’Etat est en train de travailler sur le dossier et y croit. On ne fait pas pour rien’’, a poursuivi M. Ndiaye. Toutefois, il a affirmé qu’il ne faut pas faire un lien direct entre le fait ne pas connaître les causes de l’incendie et le dédommagement. ‘’Restons à l’écoute de l’Etat, restons à l’écoute de l’agent judiciaire de l’Etat et soyons patients. (…) Même nous, nous sommes fatigués de vous rencontrer. Moi, je suis fatigué de vous rencontrer. Seulement, quand on a un travail à faire, il faut le faire dans la croyance, dans la patience’’, a-t-il rétorqué. D’ailleurs, il a fait savoir que si cela ne dépendait que de lui, les sinistrés ne sortiraient pas de la salle sans être indemnisés.

MARIAMA DIEME
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