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Train Express régional (TER): La colère et la révolte des impactés
Publié le jeudi 28 decembre 2017  |  Enquête Plus
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© Présidence par DR
Le président Macky Sall visite des Usines Alstom
Paris, le 19 décembre 2016 - Le président de la République Macky Sall a visité des Usines Alstom. Cette entreprise française participe à la construction du Train express régional (TER) à Dakar. Le chef de l`État effectue une visite d`État de cinq jours en France.




Les propriétaires de maisons impactées par le projet du Ter (Train express régional) s’insurgent contre la proposition d’indemnisation faite par les autorités. En guise de protestation, ils annoncent leur nouveau plan d’action.

Le Train express régional (Ter) est l’un des projets phares du Pse (Plan Sénégal émergent). Sa ‘’beauté’’ est en passe d’être travestie en ‘’programme de paupérisation de 3 000 familles riveraines’’. D’après les habitants touchés par ce projet, il est regrettable de constater que les premiers actes qui ont été posés par l’Apix pour la matérialisation du projet, sont en contradiction avec les idéaux du Ter. Concernant l’indemnisation, le barème établi sur le foncier et le bâti par le comité ad hoc, et qui a été validé par les décrets présidentiels, est systématiquement contesté par le collectif national. Celui-ci a exprimé son rejet du plan d’action et de réinstallation (Par) qui ‘’ne tient aucunement compte des intérêts et préoccupations des impactés’’.

Selon le collectif national, ‘’malgré les nombreux désagréments et le traumatisme psychologique déjà causés aux impactés, l’Apix persiste dans sa volonté de vouloir imposer des conditions pour les exproprier de force’’. Ce qui, disent-ils, va à l’encontre des principes édictés par les organisations internationales (Onu, Ua, Cedeao) et les institutions financières partenaires ou non (Banque mondiale, Banque africaine de développement, Banque islamique de développement, l’Agence française de développement…).

Les véritables Pap (personnes affectées par le projet) dénoncent leur non implication dans la planification et la mise en œuvre du plan d’action et de réinstallation, leur non-respect dans les commissions de conciliation (accueils discourtois, propos désobligeants, intimidations surtout pour les personnes âgées sur l’éventualité de perdre leurs maisons, s’ils refusent d’accepter les conditions qui leur sont proposées, rendez-vous non respectés…), la proposition d’indemnisation du foncier à partir d’un barème établi sur la base d’échantillons de prix spéculatifs ne répondant pas aux prix en vigueur dans les zones concernées.

A côté de ces impairs, les Pap dénoncent des incohérences et des injustices flagrantes concernant les propositions faites aux impactés qui sont largement en deçà des engagements pris par les autorités sénégalaises avec les bailleurs de fonds.

Nouveau plan d’action

De ce fait, le collectif fulmine contre un traitement discriminatoire des impactés, puisque, prétextant que l’Etat ne dispose plus de réserves foncières, les résidents propriétaires de maisons doivent juste se contenter d’une indemnisation en espèces. Au même moment, sur instruction du chef de l’Etat, les commerçants de Thiaroye sont attributaires de 7 ha dans le camp militaire de Thiaroye avec, à la clef, un centre commercial de dernière génération. Les mécaniciens et autres corps de métier de Colobane, quant à eux, seront recasés à Diamniadio. ‘’Cette injustice est d’autant plus flagrante et inacceptable que le ministre de l’Habitat a laissé entendre, le 25 avril, au Salon de l’habitat à Montréal, la disponibilité du Sénégal à servir gratuitement 6 000 ha aux promoteurs étrangères dans la zone de Diamniadio, de Sangalkam, du pôle urbain du lac Rose et à Déni Birame Ndao, au moment où les Pap n’ont besoin que de 1,66 % de cet espace’’.

‘’Une évaluation erronée des pertes foncières et du bâti. L’Etat se propose, en effet, de racheter, dans le département de Pikine, le terrain de 150 m² à 2 880 000 F et, dans le département de Rufisque, la même superficie à 1 600 000 F. Or, même dans les localités les plus reculées de la zone périurbaine, les prix pratiqués aujourd’hui dépassent largement ces montants. Il s’y ajoute les prix des intrants de construction (ciment, fer, béton, sable…) qui ont explosé de façon vertigineuse. Dans ces conditions, on peut imaginer les difficultés qui se profilent à l’horizon (2030/Odd et 2035/Pse) pour près de 250 000 personnes composées pour l’essentiel d’enfants, de femmes, de jeunes, de personnes porteurs de handicap et de vieux qui vivent déjà dans l’extrême vulnérabilité’’, souligne-t-on.

Toutefois, le bureau du collectif annonce avoir entrepris des démarches qui ont permis la tenue de deux rencontres. D’abord, le 16 novembre dernier, avec le ministre d’Etat chargé des Affaires politiques à la présidence de la République, Mahmouth Saleh, au palais, en présence de Mountaga Sy, Directeur de l’Apic. Puis, le 28 novembre, à la maison du Ter à Rufisque, avec une délégation des bailleurs du projet (Afd/Bad). Des deux rencontres, s’est dégagée une volonté de trouver une solution à la situation de blocage. Néanmoins, le bureau du collectif annonce le lancement de son nouveau plan d’action. Il s’agit d’une mobilisation sociale nationale, le samedi 6 janvier 2018 à Rufisque, à 17 h, et d’une marche nationale de sensibilisation et d’information à Thiaroye-Gare, le samedi 13 janvier, à 8 h30 mn.
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