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Taux de mortalité infanto-juvénile de 89 pour 1000: Il est dangereux de tomber enceinte à Sédhiou
Publié le dimanche 24 decembre 2017  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Le Refamp en croisade contre la mortalité maternelle et infantile




Le taux de mortalité infanto-juvénile, dans la région de Sédhiou, est de 89 ‰, du fait de nombreux facteurs. A travers un forum, les spécialistes de la santé et les agents du ministère de la Santé planchent sur la question.

Les obstacles sont nombreux, sur le chemin qui mène à la réduction du taux de mortalité infanto-juvénile, à Sédhiou. Ils ont pour noms manque d’infrastructures sanitaires, de personnels, de logements pour sages-femmes, de matériels adéquats, de moyens logistiques et de médicaments, entre autres. De ce fait, les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) risquent de ne pas être atteints dans ce volet Taux de mortalité maternelle (Tmm). Car ces principaux facteurs compliquent les accouchements dans les établissements de santé et les soins prénatals et post-partum.

D’autres facteurs tels que les mariages précoces, la malnutrition chez les femmes et l’inégalité entre les sexes augmentent les risquent liés à la grossesse. A cela s’ajoute l’enclavement de certaines localités où les femmes enceintes n’ont pas la possibilité de recevoir des conseils réguliers et, lors des accouchements, elles ne sont pas assistées par un personnel de santé. L’absence de toute assistance médicale fait que certaines femmes perdent la vie en la donnant. Tandis que d’autres mettent au monde des bébés mort-nés, du fait qu’elles ont été contraintes d’accoucher seules à domicile, parce qu’elles n’ont accès à aucun soin de santé, que leurs grossesses n’ont pas été encadrées. Il arrive aussi que les postes de santé soient fermés.

Ce n’est pas tout. Certains postes de santé de proximité ne sont ouverts que le jour. A la tombée de la nuit, l’infirmière est absente, faute de logement et de moyens de locomotion. Selon certains habitants de la commune de Sédhiou rencontrés, l’Etat encourage les femmes à accoucher dans les structures de santé plutôt qu’à domicile, mais le système de santé publique est complétement invalidé par une pénurie d’infrastructures sanitaires, de médecins, de personnels soignants disponibles et de médicaments. A les en croire, l’Etat prévoit des dispositions pour réduire les dépenses personnelles des femmes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Or, il leur manque des examens médicaux prénatals gratuits. Souvent, il n’y a pas de médicaments dans les structures sanitaires, ni de matériels pour les transfusions sanguines.

Si on y ajoute les difficultés de transport vers les établissements de santé, on se rend compte que réduire le taux de mortalité infanto-juvénile n’est pas loin d’être une gageure. Spécialistes de la santé de la région de Sédhiou et le ministère de la Santé ont du pain sur la planche.

Le préfet Ibrahima Fall : ‘’Sédhiou n’a pas de pédiatre’’

Comment faire pour baisser le taux de mortalité infanto-juvénile qui est de 89 pour 1000 naissances à Sédhiou ? Voilà l’objectif recherché par les spécialistes de la santé de la région de Sédhiou et les agents du ministère de la Santé, à travers un forum organisé à cet effet. ‘’Nous devons tout faire pour amener les femmes à fréquenter les structures de santé, afin de faire les 4 consultations prénatales, à accoucher dans les structures de santé, à pratiquer l’allaitement maternel exclusif, à faire vacciner leurs enfants, à pousser les femmes à déparasiter leurs enfants, à dormir sous une moustiquaire imprégnée. C’est l’ensemble de ce paquet que nous sommes venus discuter et partager ici à Sédhiou, avec les spécialistes de la santé de cette localité’’, explique El Massamba Thioro Sall, Chef du Service promotion au niveau de la Direction de la santé de la mère et de l’enfant.

Selon Ibrahima Fall, Préfet de Sédhiou, il urge de plancher sur l’amélioration de l’accueil au niveau des structures de santé, du suivi de la femme et de l’enfant, mais également de la prise en charge de l’enfant dès la naissance. ‘’Parce que, vous savez, Sédhiou n’a pas de pédiatre. Ce qui fait que les sages-femmes, sur qui nous comptons pour assurer la survie de l’enfant dès les premières heures, doivent aussi être capacitées, afin de prendre en charge les aspects liés à la période néonatale. A cela s’ajoute l’amélioration de l’accessibilité en dotant nos structures de santé des moyens logistiques. L’autre recommandation phare est aussi de continuer la sensibilisation au sein des espaces familiaux pour un véritable changement de comportements’’, a-t-il soutenu.

En attendant l’arrivée d’un pédiatre et la construction d’une pédiatrie, huit sages-femmes dans la capitale du Pakao seront envoyées à Dakar pour un renforcement de capacités à Albert Royer. D’ailleurs, l’Etat compte remettre à la région de Sédhiou quatre ambulances. A cela s’ajoute quatre autres ambulances qui sont offertes à Sédhiou par l’Association des amis de la Casamance.

EMMANUEL BOUBA YANGA
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